
Littéralement un camion dans l’espace.
Après avoir vu ressusciter la franchise avec un deuxième épisode franchement réussi chez la concurrence, Sega rouvre une vieille boîte en carton où se trouvait le premier opus, et nous le ressort avec un remaster franchement paresseux et d’une pertinence discutable. Par conséquent, cette critique est, elle aussi, un remaster discutable d’une ancienne critique effectuée en 2011 sur un autre site (restons cohérents).
Warhammer 40000 Space Marine nous propulse dans les bottes et l’armure bleue du capitaine Titus, du chapitre des Ultramarines, une bande de gars qu’on envoie poutrer de l’orc dès que l’occasion se présente. Et là, on peut dire qu’il va y avoir du boulot, puisqu’un monde forge de l’Imperium (Graïa), où sont fabriqués des Titans (des genres de giga gros robots géants super balaises) vient de subir une invasion massive de peaux vertes. Ils semblent vouloir se les accaparer et on les comprend. Les forces sur place sont atipeu débordées donc, ni une ni deux, le brave Titus se jette dans la bagarre avec son substitut pénien et son couteau, c’est toujours plus sympa, sans se douter des sombres desseins que le futur lui réserve.
Ce qui se présenterait comme un TPS sans imagination se révèle être un mélange tout à fait intéressant entre Gears of War et God of War, mais en moins élaboré (oui, ces référence sont un peu vieilli, mais les inspirations d’époque restent les mêmes après tout). Titus peut s’équiper de 4 flingues différents en même temps pour dégommer les méchants de loin et dispose d’un arsenal récréatif pour découper en rondelles ceux qui passent sa ligne de défense. Dans les faits, une fois que la horde ennemie est trop proche pour se les dégommer au lance-pruneau, on peut utiliser une épée, puis une tronçonneuse (et d’autres trucs encore plus rigolos plus tard) pour trancher dans le tas. Trois boutons sont utilisés, un pour taper, l’autre pour assommer et le troisième pour infliger un finish du plus sanglant effet afin de se débarrasser des plus gros et récupérer de la vie (les glory kills de Doom 2016 en somme, mais 5 ans avant). Pas de système de couverture, c’est pas le genre de la maison Space Marine, où la couverture, c’est nous. Bon, des fois le bouclier est un peu juste, mais on peut bénéficier d’un sursaut d’adrénaline pour nous faire passer en mode rage où on fait plus mal et on résiste mieux aux coups.
Les joujoux pour tirer sont peu nombreux, mais ont chacun une utilité bien précise, et chaque joueur trouvera son combo gagnant (bolter, fusil laser et fuseur pour ma part, on peut s’occuper de tout avec ça !). Le feeling des armes est plutôt bon, et devoir passer d’une arme à l’autre suivant les troupes ennemies s’approchant est assez sympa. Dommage que l’ergonomie de ce remaster ait transformé un simple appui sur un bouton de la croix directionnelle en combinaison de touche improbable, faisant d’une option tactique rapide une tannée. En effet, il faut à présent appuyer sur L1 puis sélectionner l’arme avec le stick gauche pour changer d’arme ce qui fait qu’on devient immobile pour changer d’arme, qui a eu cette idée idiote ?
Concernant la durée de vie, on se contente du minimum syndical, le jeu se finissant en deux bons après-midi. Mais il a quand même le mérite de se terminer avant de devenir ennuyeux et la campagne solo se dote de suffisamment de variété pour ne pas lasser. Quelques boss et passages un peu différents parsèment le jeu (dont quelques passages avec le propulseur dorsal), par contre côté ambiance et décors, il faut aimer se balader dans des zones industrielles en ruines (de l’urbex avec des orcs quoi). Titus est accompagné de deux autres Ultramarines joués par l’IA et qui se révèlent plutôt efficaces pour se débarrasser du fretin pendant qu’on tabasse les plus gros. Leur présence et les barks incessants quand ils nous accompagnent rendent alors les passages sans eux plus oppressants. L’ambiance musicale n’est pas en reste avec une musique épique plutôt bien travaillée, aux cuivres omniprésents, de l’efficace martial. On a aussi un mode multijoueur franchement anecdotique, à base de défense de points et de hordes d’ennemis à désosser.
Pour une première incursion dans le domaine du TPS, en tout cas à l’époque, c’était une réussite. Rythmé, avec une action bourrine et satisfaisante, le jeu n’a pas vraiment perdu de sa superbe, surtout dans sa version PC renommée anniversary. Du coup, un remaster était-il nécessaire ? Pas vraiment, surtout avec les choix de design discutables effectués. L’ergonomie est moins bonne, le HUD moins lisible, et on distingue moins bien les différents types d’ennemis. Graphiquement le jeu est quasiment le même que dans son édition anniversary, enfin les fous furieux qui regardent les détails en zoom à 400% pourront éventuellement voir des différences, mais c’est vraiment histoire de chipoter. Ah oui, Titus peut maintenant se retrouver couvert de l’hémoglobine de ses ennemis, et la caméra est plus libre permettant d’admirer son armure sous toutes les coutures. Ces “améliorations” graphiques se font au prix d’une demande technique inexplicable et qui ne fera donc que rabattre les curieux vers la mouture Anniversary. Il aurait peut-être été intéressant de proposer de faire la campagne initiale en multijoueur coopératif, histoire d’ajouter un peu de gras qui justifierait cette nouvelle version ? Mais non, rien de tout cela, on est sur un remaster un peu sec. Heureusement la VF est intacte, et on peut entendre encore la superbe voix de Marc Alfos, décédé en 2012.
En tout cas, je vous laisse juger des différences via la galerie de captures d’écran fait maison, afin de juger par vous-même de la pertinence de cette refonte graphique (tout est au max dans les deux cas, en 1440p). L’édition anniversary propose aussi du contenu bonus tout simplement absent de cette nouvelle édition. Rien de bien méchant, hein, mais si c’est pour nous refourguer la bande originale à 5 balles en plus dans deux mois ça fera cher la blague. Heureusement les DLC ajoutés à l’époque sont présents, mais sans ça on pourrait encore plus crier à l’injustice et vouer l’équipe marketing aux gémonies. Ce que je n’encourage absolument pas puisqu’ils auraient pu tout simplement enlever des stores l’original et ne proposer que cette nouvelle version à l’achat. Bon point finalement
Pour celui-ci, je ne suis pas bien sur qui est quoi
En 2011, WH40K Space Marine était un jeu bourrin, bas du front à un moment où on n’était pas submergé de TPS et où avoir un mélange de jeu de tir et de baston brutale au corps à corps dans une aventure efficace et allant à l’essentiel était sous-estimé. 14 ans plus tard, le jeu est toujours aussi bon, mais ce remaster n’était franchement pas nécessaire. À voir avec une réduc, mais si vous êtes curieux, l’original est souvent disponible à vil prix.
Un seul homme contre l’empire de Kain : Raziel !