Cinéma

Festival Européen du film fantastique de strasbourg 2019

C’est du 16 au 22 septembre que nous nous sommes rendus à Strasbourg dans le cadre du Festival Européen du Film Fantastique. Depuis trois ans nous nous y rendons dans le but de découvrir la sélection de jeux vidéo qui apparaît au sein de ce festival. Et puis nous avons commencé à aller voir quelques films, jusqu’à passer par la case « Planning » pour en rater le moins possible. Maintenant, on s’est décidé à vous faire partager cela. Parce qu’il n’y a rien de pire qu’une culture qui se recroqueville. Le cinéma et le jeu vidéo ont beaucoup en commun et c’est donc tout à fait logiquement que nous proposons nos quelques avis de films vus sur place pendant ce très sympathique Festival. Bonnes découvertes !

Blood Machines

Savitri Joly-Gonfard et Raphaël Hernandez, le duo connu sous le nom de Seth Ickerman nous proposent une suite à leur dantesque clip Turbo Killer de Carpenter Brut et après un passage remarqué sur Kickstarter, les voilà enfin en train de faire la tournée des festivals de cinéma. On l’attendait avec beaucoup d’impatience mais finalement, on ne s’attendait pas à découvrir ceci. Un film de 50 minutes découpé en trois actes qui nous raconte tant bien que mal une histoire d’hommes, de femmes, de vaisseaux et de machines qui a le sens que lui donnent ses créateurs mais qui peine à marquer les esprits.

Visuellement incroyable, sorte de géniale démo Amiga des temps modernes avec tout ce que ces termes ont de généreux et positif à offrir pour une critique, Blood Machines est aussi un clip en demi-teinte qui peine à renouer avec le talent court d’un Turbo Killer. Les acteurs tentent d’être bons mais le visuel crève l’écran et on a qu’une seule envie : qu’ils se taisent et laissent place à une musique finalement assez effacée et qu’on aurait aimé encore plus percutante. Seul un final un peu plus relevé vient changer la donne, mais on reste sur notre faim.

La vérité, c’est qu’on était aussi très Hypés et qu’après Turbo Killer, on en voulait davantage. Les créateurs proposent autre chose qui ne soit pas seulement du visuel. C’est bancal, maladroit, mais ça a le mérite d’être visuellement effectué avec talent. Cela divisera, mais ce n’est de toute façon pas le Turbo Killer II que certains voulaient.

The Art of Self-Defense

Riley Stearns vient avec un second film qui, pour tout vous dire, à des premiers moments curieux. On sent comme une impression de film délicieusement loufoque et serieux à la fois sans trop comprendre ce qu’il fait vraiment au Festival à Strasbourg. Et puis les minutes passent, les fou-rires aussi, l’écriture ingénieuse et le talent d’acteur de Jesse Eisenberg font effet et Allesandro Nivela lui voila parfois la vedette, avant que la comédie du film se décide à aller jusqu’au bout de ces idées dramatiques pour en proposer un regard très intelligent de la société patriarcale d’aujourd’hui et de « ces hommes, les vrais ».

Jesse Eisenberg joue un loser, Casey, décidant de rejoindre un cours de Karaté pour se défendre après avoir été la cible d’une attaque de motards en pleine nuit. S’en suit alors des rencontres, une confiance en soi qui dépasse l’entendement et des scènes de grande qualité d’écriture qui parviennent littéralement à faire passer du rire au drame en quelques micro-secondes. Le génie est souvent présent dans ce film qui ne paye pourtant pas de mine sur son affiche et dans son pitch, pour mieux cacher ses intentions d’apprendre quelque chose et de faire réagir son public. Pari réussi, à n’en pas douter et ce, jusqu’à la dernière scène, d’une justesse délicieuse.

Burn

Une jeune femme un peu perdue, qui semble folle pour certains mais qui n’a finalement que son propre prisme de la réalité, travaille dans une station service de nuit. Alors qu’un petit braqueur poursuivi par des motards trouve refuge dans cette station service et tente de la braquer, la jeune fille décide de mouvementer sa vie et fera absolument tout ce qu’il faut pour VIVRE quelque chose d’exceptionnel. Mais forcément pour ça, il va falloit faire des choix difficiles et réagir vite, très vite. Trop vite ?

Burn est un film curieux, en huit-clos dans une station service, qui nous parle d’un personnage « pas comme les autres » qui tente juste d’exister. C’est une succession de drames en quelques minutes qui améneront un personnage somme toute innocent à devoir se rebeller de la plus radicale des façons. Les acteurs sont convaincants et la fin de cette folle nuit est tout à fait satisfaisante. Reste un film, des acteurs, un scénario, assez classique et efficace, surtout servi pour un montage de qualité qui fait absolument toute la qualité de ce long-métrage.

Gros point noir quand même sur l’affiche, absolument désastreuse qui fait croire à un film d’action un peu nul et surtout, qui met en arrière son personnage principal. De même, evitez absolument la bande annonce qui dévoile tout du film. La communication autour de celui-ci est assez désastreuse et risque vraiment de le desservir.

Come to Daddy

Film fou et malin, Come to Daddy est une œuvre en deux temps. Une première partie ou un Elijah Wood qui tente le port de la moustache a pour but de renouer avec son père, qu’il ne connaît pas, suite à une carte que celui-ci lui a envoyée quelques jours plus tôt. Elijah y joue un jeune homme moderne, qu’on dirait « hipster », découvrant un monde pittoresque et sauvage. Rapidement, le paternel se révèle… Particulier ? C’est le mot le moins révélateur de l’intrigue que je puisse vous donner pour définir la folie de ces premiers temps.

Puis au centre de son intrigue, Come to Daddy deviens complètement fou et lorgne du côté de Tarantino dans le style, de Rodriguez dans le rythme et se trouve une identité tout à fait propre, faisant de son réalisateur Ant Timpson un nom à garder en tête lors des prochaines sorties cinéma.

Fou et malin, on ne le répétera pas assez, Come to Daddy est sans aucun doute la pire relation père-fils que vous pouvez découvrir au cinéma. Mais on vous la recommande chaudement sans trop pouvoir en dire, histoire de vous laisser le plaisir de la découverte et de l’intrigue.

The Relative Worlds

The Relative Worlds est un film d’animation japonais réalisé par Yuhei Sakuragi. Celui-ci est notamment connu pour Neon Genesis : Impacts, qui se passe dans l’univers d’Evangelion. The Relative Worlds n’a pas grand-chose à voir avec ce dernier, mais possède énormément de références à d’autres manga et jeux vidéo. Dans le monde et notamment au Japon, on observe de plus en plus de décès prématurés et inexpliqués. Shin, encore au lycée, est un adolescent renfermé à la vie pas facile. Sa mère a été l’une des victimes du fléau et son père voue sa vie à trouver une explication. La fille du directeur de l’entreprise où le père de Shin travail est l’amie d’enfance de ce dernier. Le jeune couple d’amis va se retrouver embarqué dans une sorte de guerre entre deux mondes parallèles où leurs doubles ont des personnalités et des vies totalement différentes. Les personnages vont alors devoir coopérer pour résoudre cette guerre, responsable de la disparition inexpliquée d’une grande partie de la population.

Mélangeant des animations en 3D avec un dessin classique en 2D, The Relative Worlds est tout d’abord surprenant par ses visuels. On peut avoir un peu de mal à s’y faire au début, mais les scènes d’actions nous font entrer dedans et c’est au final plutôt agréable et original. On ne s’y ennuie pas et l’univers graphique est si intéressant et surprenant qu’on accroche malgré un scénario assez classique. C’est tout ce qu’on attend d’un film d’animation japonais et même si c’est prévisible, on se laisse porter dans l’histoire et l’action plutôt bien rythmés.

Greener Grass

Jocelyn DeBoer et Dawn Luebbe ont été élevée dans les banlieues huppées américaines. Elles se sont rendues compte de toutes les absurdités qui y régnaient et ont décidées de faire une film. Au départ un court métrage mettant en scène les deux réalisatrices comme actrices principales, Greener Grass est avant-tout une critique de cette société où tout doit paraître parfait, de la pelouse bien taillée aux enfants bien coiffés. 

L’intrigue commence lorsque Jill offre son bébé à sa meilleure amie Lisa, pendant qu’elles assistent à un match de foot de leurs enfants. Dans cette banlieue, comme toutes les autres banlieues américaines chaque famille se veut meilleure que ses voisins. Tout est bon pour y parvenir, surtout les mensonges et les coups bas. C’est ainsi que Jill va entamer une descente aux enfers dont vont se nourrir ses soi-disant amies.

Ce long-métrage parodique contient un humour très américain, allant au plus profond du grotesque pour se moquer de la réalité. Pour le public peu réceptif à ce genre d’humour, cela peut paraître très lourd tant l’absurde et le surréalisme est poussé. Les personnages en font des tonnes, les situations sont insensées et ce, tout le long du film. On comprend bien ce que les deux réalisatrices ont voulu mettre en avant, mais le format court de départ devait être mieux adapté à un plus large publique, afin que les aberrations ne deviennent pas si indigeste.

Vlog & Reportage

Nous étions, avec Leenuyth, au Festival International du Film Fantastique de Strasbourg, encore cette année en 2019, pour découvrir plusieurs films et jeux vidéo dans le cadre de cet événement qui prend toujours plus d’importance.

C’était l’occasion de tester le nouveau matos et sa stabilisation (c’est pour ça que vous verrez beaucoup trembler l’écran). Mauvaise nouvelle : j’ai oublié le micro en partant, il aura fallu faire avec les moyens du bord. Le micro de l’appareil photo et nos portables :\

Vous y découvrirez des critiques Cinéma mais aussi toute la cérémonie de cloture axée Jeux Vidéo avec le Prix du Public et le Prix du Jury. Bon visionnage !

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