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FUSER

Développeur : Harmonix Music Systems – Éditeur : NC Soft – Date de Sortie : Automne 2020

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Avant de vous parler de FUSER et de la promesse amoureuse qu’il m’a fait lors de cette longue session de preview, il est utile de revenir sur ma première rencontre avec DROPMIX, son grand frère.

Petit mix partit trop tôt

DROPMIX c’est un plateau de jeu électronique accompagné de cartes. Chaque carte représente une musique, un style, un chant, un instrument. En posant les cartes sur le bon emplacement, on en fait sortir le son dédié via une application connectée. Ce jeu sorti aux Etats-Unis en fanfare, avec beaucoup moins de succès partout ailleurs dans le monde, m’a couté un bras. Et je ne parle même pas des cartes qui vont avec, rares comme aucun autre DLC de jeu vidéo auparavant. L’import et ses frais de ports auront eu raison de ma patience et de mon compte en banque : c’est la mort dans l’âme que j’ai rapidement dû tirer un trait sur cet amour sans lendemain, cette fugace sensation d’avoir loupé l’amour de ma vie juste parce que je n’étais pas né au bon endroit du globe.

Mais ce n’est pas grave parce que depuis, j’ai rencontré FUSER.

Harmonix, déjà responsables de Guitar Hero, Rock Band et bien d’autres merveilles musicales, reprennent donc leur concept de Dropmix et le digitalisent totalement. Mieux, ils lui ajoutent deux idées originales : une campagne solo et de la personnalisation à outrance. Créer votre personnage non-genré avec de nombreuses possibilités de modifications sera possible dans ce FUSER se voulant le plus libre possible en termes de représentation du joueur.

Solo, Freestyle et plus si affinités...

Coté Campagne Solo, c’est sans doute ce qui manquait à Dropmix et ses règles de jeu assez complexes à retenir. Cette fois vous serez derrière votre platine et devrez répondre aux exigences de votre public : claquer le bon disque au bon moment ou lancer un titre en particulier, par exemple.

Le système de rythme est très simple à comprendre, plus difficile à maitriser si on n’en a pas le sens inné. Ainsi, un tempo avance continuellement pour vous indiquer ou vous en êtes dans votre mesure. Si vous claquez un changement de disque quelconque au bon moment, alors vous obtenez non-seulement du score supplémentaire mais surtout, vous entendrez une parfaite transition des musiques. Ainsi, FUSER vous apprend intelligemment à rythmer vos sessions. Vous taperez du pied, vous dandinerez et claquerez vos changements et mix en rythme avec vos grands mouvements de DJ derrière votre PC ou votre Console. Franchement, ça marche d’enfer.

Comme dans DROPMIX encore, dont il reprend vraiment 90% des idées, FUSER propose quatre couleurs de « musiques » pour quatre instruments différents. Cela permet de bien diviser les émotions d’un morceau et de jouer avec les bons éléments d’une piste. Il est possible de garder en réserve un morceau pour chaque disque, histoire de passer de l’un à l’autre à la volée. On peut aussi jouer avec la vitesse et claquer des mix aléatoires, en laissant une totale liberté au programme ou en le laissant tout de même choisir ce qui rendra le mieux pour une nouvelle base rythmique intéressante.

La Campagne solo est aussi intéressante qu’exigeante et du coup, peut-être moins amusante pour ceux qui voudront surtout jouer avec FUSER pour expérimenter et tenter de faire un n’importe quoi un minimum maitrisé. Pour eux, il y a le mode Freestyle. C’est à mon sens le mode principal du jeu, tant j’y ai passé beaucoup trop d’heures lors de cette preview. Trois grosses heures exactement, pour être honnête. Et je suis déjà en manque. Pas de score, pas d’exigence, pas de jauge de « vie » : juste des musiques, du fun et un concert qui ne s’arrêtera que lorsque vous le déciderez.

Une histoire d'amour en devenir...

FUSER est tout ce que je rêvais de voir arriver sur mon PC et je pense que je vais camper Twitch pourvu que les chansons utilisées ne me fassent pas bannir de ces plateformes. Mais… Il faut quand même raison garder : si FUSER fonctionne complètement avec moi, il a tout de même de grandes choses à prouver.

Pour commencer, si sa campagne solo est intelligente elle n’en est pas moins répétitive et risque tout de même de ressembler à un gigantesque mode solo. Coté Freestyle, il faut être créatif. Par exemple, moi, je ne joue pas à Minecraft car je n’ai aucune imagination pour poser des blocs et construire quelque chose de global, de planifié. FUSER c’est la même chose, mais d’un point de vue musical : si l’aspect Freestyle du mode éponyme me parle complètement à titre personnel, il n’en sera peut-être pas de même avec tout le monde. Espérons qu’une démo jouable sera disponible à la sortie, histoire que chacun et chacune puisse s’y essayer pour savoir si oui ou non, il ou elle est compatible avec le concept.

Enfin, il y a une chose qui est à mettre en avant, une chose aussi diabolique que magique, une chose aussi horrible pour nos économies que génial pour la durée de vie et la créativité : les DLC. Évidemment qu’ils vont nous sortir un paquet de DLC de chansons à acheter séparément, comme ils l’ont fait avec les cartes de DROPMIX et évidemment que les gens comme moi vont se jeter dessus. Mais on attendra de voir tout de même si le système économique et propre et qu’il n’abuse pas en termes de prix. Car s’il est logique de voir un tel jeu toujours s’améliorer avec des titres originaux et surprenant, comme l’ont été les cartes proposées pour le grand-frère, se ruiner n’est pas jouer.

On est devant un titre qui devrait presque compter sur un abonnement ou tout autre Season Pass fixe, pour rassurer. On en est là parce qu’il est question du coup de la durée de vie de FUSER. Déjà dans cette preview de 20 morceaux, on en faisait un peu le tour en une demi-dizaine d’heures en Freestyle. Plus il y aura de morceau, plus FUSER sera intéressant. Mais si chaque musique est vendue séparément, si un pack de musique sort tous les 15 jours ou trois semaines comme ce fut le cas fut un temps sur la série des Rock Band, alors on n’en sortira jamais et surtout, l’aspect onéreux du tout fera fuir même les plus curieux.

FUSER valide ses bons points qu’il hérite de DROPMIX, mais a encore beaucoup à prouver. En termes de jeu, ça fonctionne. Pour les amateurs de Freestyle, c’est un bonheur. Le rythme est là, la technologie de séparation et découpage des pistes des différentes chansons est toujours aussi impressionnante… mais maintenant, on attend d’Harmonix qu’ils nous proposent tout cela avec décence et respect. Ainsi et seulement ainsi, FUSER pourra peut-être marquer les esprits à sa sortie. FUSER est prévue pour cette année, en 2020. Et je pense que je n’ai plus besoin de vous prouver que je serais au rendez-vous quoi qu’il arrive. En espérant que nos doutes seront envolés d’ici là.

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Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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