Dans la peau d’un FEFFStivalier

Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, qu’on va appeler le FEFFS parce que c’est quand même plus court à prononcer, se tenait fin Septembre dans la ville éponyme. Une partie de l’équipe de GameSideStory y était présente pour couvrir la partie jeu vidéo, mais aussi les films et le festival dans son ensemble.

J’étais un habitué du Festival du Film Fantastique de Gerardmer, qui se tient malheureusement tous les ans à la même date que la Global Game Jam, m’empêchant ainsi d’y aller depuis 1 an ou 2. N’ayant pas eu ma dose de festival cinématographique depuis quelques années je me suis donc fait un plaisir de rejoindre Skywilly et Leenuyth pour une viré tous ensemble. Ayant des goût complètements différents de mon cher rédac’ chef, nous nous sommes répartis certains films et en avons aussi visionnés d’autres ensembles, dont vous retrouverez nos rapid’ critiques ci-dessous.



Les chaussettes de l’archi du FEFFS

À peine arrivé à Strasbourg je me rends au village fantastique pour y acheter un pass festivalier vendu 12€. Celui-ci sert à obtenir des places pour toutes les séances à 5€, au lieu du tarif habituel, un investissement amorti dès la 3e séance. Un prix très abordable qui offre pas mal d’avantages par rapport à d’autres système. Par exemple, à Gerardmer, le pass coûte une couille mais laisse en échange un accès gratuit et (presque) illimité à tous les films. On bourre ainsi son planning avec le plus de séances possibles pour « amortir » son investissement. On à donc la sensation de réellement y perdre quelque chose en cas de séance ratée à Gerardmer, alors qu’à Strasbourg, une séance loupée, c’est 5€ de gagné pour se payer une pinte au bistrot du coin.

Je vous raconte tout ça parce que j’ai justement loupé ma première séance, pour aller voir « The House that Jack Built ». La salle était tellement pleine que les organisateurs ont rajoutés une seconde projection à la séance suivante, dans une salle climatisée en plus, un mal pour un bien diront certains, et surtout une très belle réactivité de la part des organisateurs.


The house that Jack Built

Dernier film du célèbre Lars Von Trier, dont je n’avais vu aucune oeuvre, mais que Selma (une amie Strasbourgeoise m’accompagnant) tenait absolument à voir. Ayant jeté un coup d’oeil à la bande annonce, j’ai pu apercevoir un magnifique coup de cric dans la tronche d’une bourgeoise, qui m’a assez vite convaincu. À travers 2h35 d’histoire (dont la dernière demi-heure traîne en longueur) le spectateur va faire la connaissance de Jack et suivre son évolution de tueur en série du point de vue du meurtrier. Se présentant comme victime de lui-même, et de ses tocs, le protagoniste va peu à peu se chercher des excuses pour aller toujours de plus en plus loin dans ses délires morbides. La descente aux enfers se fait étape par étape en enchaînant plusieurs flashbacks, entrecoupés de plan de la construction de la maison que Jack tente de se créer. Si la fin est assez décevante (du point de vue du rythme et du dénouement), le film est assez intéressant dans son ensemble et on se prend à chaque nouveau flashback à imaginer quelle sera la nouvelle lubie de Jack pour accomplir son oeuvre. Et pas tellement à se demander pourquoi il fait raser et recommence la maison qu’il tente en vain de se construire.

Une fois la séance terminée je décide de rentrer à mon lieu d’hébergement secret pour pouvoir être en forme dès le lendemain matin, et attaquer la journée de bonne heure.


Un festival FEFFS pour tous.

Après un bon café je me mets en route vers le centre ville puis, naïf que je suis, me lance dans une marche en direction du Shadok, qui n’a pas l’air si loin que ça du centre ville. La bonne nouvelle c’est que le Shadok est situé juste en face de l’UGC ciné cité Strasbourg étoile ou j’ai prévu une séance ce soir. La mauvaise, c’est que, comme la plupart des complexes de ciné, celui-ci à décidé d’être une usine assez froide (mais j’y reviendrai plus tard), au tarif élevé, moche et surtout loin du centre ville. Sur mon téléphone ça avait l’air d’être « juste après la rivière », mais en fait non c’est loin, même en tram c’est loin, et ça l’est tellement que j’ai décidé de ne pas aller voir un film qui m’intéressait en ville l’après-midi, parce qu’il aurait fallu une demi-heure aller et une demi-heure retour pour le voir. Au moins je n’ai pas eu l’impression d’y perdre avec leur ingénieux système de pass, par contre c’est dommage d’avoir dû prendre cette décision à cause de l’éclatement géographique du festival.

Le Shadok en lui-même est un endroit passionnant. Arrivé bien avant Skywilly et Leenuyth j’ai pu « patienter » en jouant sur l’une des bornes d’arcade mise à disposition au rez-de-chaussé. Proposant Puzzle Bobble, Metal Slug ou encore Street Fighter 3.3, une sélection de jeux de qualité, sur des bornes (européenne et japonaise) en super état. À l’étage se trouvait la sélection de jeux indépendants faites par l’équipe du Shadok lui-même, et parmi les titres sélectionnées je n’en connaissais qu’un seul (et il me semble que Skywilly en connaissait très peu aussi), une excellente nouvelle en terme de découverte. Un peu plus loin, des casques VR étaient à disposition pour tester un jeu mais surtout pour faire découvrir au grand public les joies du film en réalité virtuelle. La sélection semblait elle aussi travaillée avec quelques grands noms du cinéma comme une production d’Alexandre Aja, pour attirer le chaland. Encore un peu plus loin une exposition cyberpunk mais, ayant été interrompu par l’arrivée de notre cher rédacteur en chef en pleine partie de VR, j’ai préféré l’accompagner à ma zone préférée du Shadok, leur bar !

Après de nombreuses pint…euh discussions et une bonne moitié des jeux testés sous mes paluches, est venue l’heure de la conférence. Celle-ci était en direct live sur Facebook, et est visible ci-dessous. Très intéressante pour les initiés elle reste malheureusement un peu trop pointue pour le grand public, ne serait-ce qu’au niveau du jargon. J’ai passé une bonne partie de la conférence à faire « traducteur » pour Selma (encore elle oui), qui même si elle est joueuse à petite échelle ne connaissait pas des termes comme « retail », « public casual » ou encore un « device ». D’autres amis regardant la conférence au travers du Facebook live m’ont avoué à posteriori n’avoir pas capté grand chose à la discussion, et avoir rapidement abandonné à cause de cela.

Après la conférence il fallait pouvoir manger rapidement avant notre séance et tout le monde s’était rué sur la cuisine du Shadok. Nous avons opté pour le Memphis café juste à côté en leur expliquant qu’il nous fallait commander, manger, payer et partir en moins de 30 minutes. Aucun soucis pour eux si nous commandions vite. Une assiette de Fabulous tapas (bien plus petite que sur leur photo) et une bouteille de vin plus tard nous étions dehors (le plus mauvais blanc que j’ai eu l’occasion de boire depuis longtemps, je vous le recommande chaudement pour désherber votre trottoir).


A young man with a high potential

Derrière une bande annonce qui sentait l’ambiance Black Mirror a plein nez se cachait une histoire mal maîtrisée, mal racontée et mal rythmée. Le personnage principal est un nerd vivant à l’écart des gens et très certainement autiste sur les bords. Ce jeune homme timide va alors faire la connaissance d’une jeune fille souriante et amicale en plus d’être complètement naïve. L’histoire évolue alors vers une relation ambigue, la jeune fille, un peu trop saoul, va faire un tout petit bisous au jeune homme, mais comme celui-ci est vraisemblablement à côté de ses pompes, il va mal l’interpréter suite à de (mauvais) conseils d’un collègue de boulot, qui a sans doute oublié que son copain vit dans un autre monde. Aucun personnage n’est crédible (à la rigueur le collègue beauf de la machine à café) et les situations qui en découlent le sont tout aussi peu. Aucune femme, même un peu éméchée ne sera aussi entreprenante avec un inconnu. Avec son meilleur ami peut-être, ou quelqu’un qu’elle connait depuis longtemps mais pas avec un inconnu. Un nerd autiste développeur, même si il vit dans un environnement isolé ne vas certainement violer puis découper une jeune demoiselle parce qu’il a mal interprété un bisous. En cas de situation similaire dans la vraie vie le jeune homme serait paralysé par l’inconnu et l’incapacité à analyser la situation l’aurait tout simplement bloqué de toute initiative. D’ailleurs c’est justement parce que ces personnes ne savent pas prendre d’initiative qu’elles sont dans cette situation d’isolement social. La palme revient au personnage le plus ridicule, la confidente de ce jeune homme qui n’est autre qu’une modèle de cam sexy. Je vous épargne les détails mais je suis prêt à parier que le scénariste/réalisateur/producteur n’a aucune connaissance de ce milieu là non plus. Vous pourriez bien donner 20 000 tokens par jour à une modèle de cam sur Chaturbate qu’elle ne deviendra pas pour autant votre psy à distance ou ne s’inquiétera pour vous. C’est une industrie du sexe avant tout ne l’oublions pas.

Pour résumer le film fait passer les femmes pour des cruches (la jeune victime) ou des femmes objets (la modèle de cam) tandis que les nerds autistes sont des obsédés dangereux. Le rythme est atrocement lent (Selma à fait l’une de ses meilleurs sieste depuis longtemps), les environnements fades et les cadrages des sujets complètement discutables. Dévoiler le corps de la victime était fait de façon totalement gratuite et injustifiée, tout comme ce gros plan de bite molle sur l’écran gigantesque de la salle obscur.


La soirée de l’horreur

Sortant de cette désastreuse séance de clichés, nous faisons une escale rapide au Shadok qui avait pris soin de créer une véritable mise en scène pour une soirée dédiée aux jeux d’horreurs. Machine à fumée, jeux de lumière, et décorations travaillées était visiblement du goût du public étant donné le monde à l’intérieur. Connaissant déjà la plupart des jeux d’horreurs présentés et ne souhaitant pas terminer sur une note cinématographique négative je propose au reste de l’équipe d’enchaîner avec le midnight movie projeté en ville.

Accompagné seulement de Skywilly nous nous installons dans la salle (où il faisait bien trop chaud) espérant être moins déçu par ce film que par notre séance précédente. Une brève introduction des organisateurs vient nous rappeler qu’il s’agit d’un midnight movie et que nous pouvons par conséquent réagir, applaudir, crier, etc. Un excellente initiative qui permet de rappeler qu’il n’y a pas un cinéma mais des cinémas et tout autant de façon de le regarder.


The Ranger

Après une soirée en ville trop agitée, l’un des membres d’une bande de punks adolescents poignarde un flic et prend la fuite pour ne pas se faire attraper avec un sacré paquet de poudre. Il décide alors que la petite bande doit se mettre au vert en allant s’installer dans la cabane familiale de sa petite copine, elle aussi membre de la petite bande (et principale personnage de l’histoire). La joyeuse troupe part donc dans un camion aménagé bien dégueulasse, voler quelques paquets de chips au relai routier du coin avant d’aller faire la teuf dans les bois, le mega-trip quand on est un punk rebelle de 16 ans. Mais voilà dans les bois il y a quelques dangers, des bêtes sauvages, des champignons vénéneux et aussi un ranger qui prend son travail un peu trop à coeur. La bande de gosses arrogants va ainsi saccager la nature sans se soucier des conséquences jusqu’à ce que le ranger vienne mettre un peu d’ordre la dedans à coup de pièges à loups, de carabine et de coup de hache. On ne déconne pas avec la loi. Les personnages sont assez travaillés pour qu’on ai le temps de les aimer ou détester avant de les voir disparaître ou s’enfuir et le tout s’enchaîne de façon fluide et agréable. Mention spéciale au Ranger qui cite des articles de loi pendant qu’il « puni » les hors la loi. Ajoutez à cela une ambiance de midnight movie vraiment bon enfant, pleine d’applaudissements lors de grandes gerbes de sang, et de rire lors de scènes exagérées et assumées. Ça sera un excellent DVD Noze comme j’aime bien le dire.


Un Festival FEFFS de plein de bonnes choses

Le lendemain matin, je me lève tranquillement et rejoins Sky et Leenutyh pour un petit déjeuner et une balade en ville. En début d’après-midi Skywilly décide de retourner au Shadok, voir les jeux qu’il n’a pas eu le temps de tester. Leenuyth file se faire une toile en solo, quant à moi je me dirige vers le village fantastique pour l’atelier de création d’affiches de films. Lidwine, artiste locale organisant régulièrement des ateliers créatif avec des enfants dans son collectif « L’atelier du bain aux plantes » anime l’atelier. Elle nous a préparé une sélection d’affiches de films et les as regroupées par catégories pour nous expliquer comment celles-ci sont construites selon certains codes. Le triangle exprime le danger, les personnage orienté vers la gauche jettent un regard vers le passé, etc. Lidwine nous fait ensuite piocher un thème mystère chacun, celui-ci est constitué de 2 morceaux de phrases à prendre dans 2 petits bols séparés. Ma première partie de phrase est « Les mamies », je pense déjà intérieurement à tellement de noms de films salaces que je n’imagine même pas que la seconde partie que je piocherai sera « des gros trucs mous ». L’analogie au porno dégueulasse est une évidence mais des enfants sont là alors jouons la soft, sans oublier de mettre quelques tentacule sur mon affiche quand même. Après quelques brouillons je me lance sur un modèle et dessine, colorie, découpe et colle jusqu’au obtention de mon affiche. L’exercice dure presque 2h (dont un bon coup de collier sur la fin) pendant lesquelles Lidwine intervient régulièrement pour donner de judicieux conseils qui rendent l’affiche plus vivante. Assez fier de mon oeuvre pour une bricole réalisée à partir de « rien » en moins de 2h, je la laisse à l’accueil du village pour ne pas l’abîmer en la trimbalant tout le reste de la soirée qui s’annonce longue et mouvementé.

Retour au Shadok, point de chute officiel de l’équipe, pour y voir encore quelques jeux et surtout beaucoup discuter. Nous mangeons encore une fois très rapidement avant de filer juste en face pour 2 séances dont le film de clôture. La queue est toujours assez longue pour acheter un ticket à l’UGC cité et l’on peut entendre les gens se plaindre de la nonchalance de certains guichetier. Lorsque vient enfin mon tour pour acheter mon billet pour « The man who killed Hitler then the bigfoot » je demande avec sourire à ma guichetière une place pour « Tonton Adolphe et le Yéti ». Malgré mon sourire mettant en avant ma blagounette mon interlocutrice semble ne pas comprendre et me demande mollement « pour queeeeeel fiiiiiilm ? », tandis que sa collègue au guichet d’à côté est quant-à elle en plein éclat de rire. Je demande donc un ticket pour « The man who killed Hitler then the bigfoot » puis attend que mes compagnons de route puisse avoir eux aussi leur ticket. Ayant largement le temps d’observer, j’ai pu noter que la demoiselle souriante à ma blague est aussi la plus efficace et va globalement 2 fois plus vite que Madame escargot qui tire la gueule, m’ayant servi. Arrivé à l’entrée de la salle on nous annonce que finalement le film tout juste démarré est en VO et non en VOST suite à un problème technique. Je leur propose de relancer le film en VOSTFR on me répond que c’est impossible, je rétorque qu’il suffit de relancer le DCP (une indication technique dont vous trouverez le détail ci-dessous si cela vous intéresse en détail), le gentil monsieur se sentant pris au dépourvu me répond alors « on ne va pas relancer pour 4 personnes, tentant de nous faire comprendre insistement que nous sommes en retard. Parlant tous anglais nous rentrons dans la salle, après tout ce n’est pas bien grave.

La partie technique chiante mais aussi vachement intéressante :

À mes heures perdues, je dépanne le cinéma du coin en tant que guichetier/projectionniste, je sais ainsi très bien comment fonctionne un projecteur numérique comme il doit y en avoir dans l’UGC cité. Grosso modo il s’agit d’un vidéoprojecteur géant, branché sur un serveur fille, lui même branché sur un serveur central (tout tourne sous linux). Le projecteur va lire une playlist un peu comme votre playlist musicale mais avec des indications vidéos et domotique, à 14h lancé la playlist, à 14h01 allumé l’ampoule du projo, à 14h01 et 10 sec éteindre la lumière, passer la pub, mettre le bon format d’image, lancer le film, rallumer la lumière au début du générique etc. On peut intervenir un peu comme on veut la dessus même en temps réel, on passe en manuel on fait précédent, suivant, on active ou désactive des trucs en direct, on met en pause, etc. Le film en lui-même n’est pas un MP4 mais un fichier DCP bien volumineux (genre pour Avengers il faut compte 500 Go) au nom respectant une certaine codification pour donner le format de l’image, le son, et si il y a des sous-titres ou non. Il y a donc 2 solutions pour le cas précis de notre séance :

  1. Le programmateur / projectionniste/ directeur technique a chargé le mauvais DCP sur le serveur. Bien souvent on ne met qu’une seule version du film sur le serveur pour éviter de surcharger les disques dur pour rien et il n’a donc pas pu relancer en manuel le bon DCP avec sous-titrage parce que celui-ci met un bon moment à être transféré du serveur mère au serveur fille (les plus lents mettent 2h pour un film de 2h, les plus rapide 30 minutes pour un film de 2h)
  2. Durant le festival certains sous-titrages étaient fournis par une asso/société externe qui venait avec son vidéoprojecteur sous le bras et s’installait au premier rang pour projeter avec leur propre matériel les sous-titrages juste en dessous. Et là c’est méga chiant parce que les salles de ciné ne sont pas conçues pour qu’on puisse lire un truc en dessous de l’écran. Bref si c’est bien cette solution qui était prévue, l’asso/société à oublié de venir, ou leur projo est tombé en panne, mais cela me semble tout de même moins probable.


The man who killed Hitler then the bigfoot

Sous un nom évoquant plutôt un nanar, le film est une agréable surprise. Le héros principal est comme son nom l’indique l’homme qui a tué Hitler dans sa jeunesse. Il n’a cependant jamais été décoré, ni remercié publiquement et vit dans l’anonymat le plus complet dans une petite résidence, seul avec son chien. Toute la première partie porte sur La jeunesse de ce héros, sur son infiltration pour atteindre tonton Adolphe, sur son passé amoureux, et ses relations avec sa famille. Puis un jour le gouvernement vient taper à la porte. Pas pour réclamer des impôts mais pour savoir si cet homme est bien celui dont on a entendu parler dans l’histoire non officielle de la fin de la guerre. Parce que voyez vous, le monde court un grand danger et seul celui qui a tué Hitler peut nous protéger. Oui le Bigfoot est réel et il fait des ravages. Il faut le tuer. Après quelques temps de réflexion notre papy plutôt attendrissant accepte la mission et par traverser les vastes étendues sauvage pour chasser la bête. Un prétexte comme un autre à de très beau plans en pleine forêt montagneuse et à la découverte de notre belle nature. Le film est à la fois attendrissant, voir émouvant et aussi la belle aventure d’un homme simple qui malgré un passé héroïque vit la vie de Mr tout le monde avec les histoires de coeur qui peuvent tous nous toucher. Une excellente surprise derrière un nom qui s’annonçait pourtant ridicule et décalé.

On ressort, même pas le temps de prendre un café (ou une bière) puisqu’il faut refaire la queue pour le prochain film. La guichetière rigolote est partie, je retombe sur madame escargot grimace. J’ai bien compris qu’elle vendait des films comme si c’était des yaourts, je prononce donc le nom exact sur la boite pour ne pas perdre de temps et file dans exactement la même salle pour le film de clôture, avec des sous-titres ce coup-ci.


An Evening with Beverly Luff Linn

Le film de clôture du festival proposait  un casting de têtes connues si vous avez un compte Netflix. Le voleur de Cadillac de Brooklyn 99, accompagné du fils du patron de The IT crowd ou encore Jemaine Clement visible dans Flight of the Condors (responsable de ce clip dont Skywilly et moi sommes si fans). Le scénario, assez simple, et pourtant plutôt absurde, tourne autour d’une histoire d’amour et de relations ambigüe entre des personnages tous aussi perchés les uns que les autres. Les décors sont eux-aussi très marqués allant du bouiboui à l’américaine morne à outrance, à l’hôtel aux couleur chatoyantes, en pensant par la supérette un peu crading de l’indien le plus ridicule du monde. Le traitement burlesque d’une histoire attachante et absurde se marie à la perfection avec la personnalité de chaque protagoniste. On se lit d’amitié avec chacun d’entre eux en moins de 2h, on rit, on se moque, on est triste, attendrit, et surtout on en reparlera longtemps après le film. Il me suffit encore aujourd’hui de laisser échapper un « Hummmm » pour faire éclater de rire Skywilly. Et puis d’ailleurs tiens je vous en parle et voilà, j’ai envie de le revoir !

Sorti de ce film plutôt fendard (oui oui j’utilise bien une expression des années 90′), nous enchaînons, pour certains, sur une séance nocturne en centre-ville (au Star Saint Exupéry il me semble) . Dans celle-ci le sous-titrage est projeté en dessous de l’écran et la salle n’étant pas assez dénivelé, une bonne partie des spectateurs est obligé de faire le balancier. On lit le début de la phrase en se penchant à gauche entre 2 sièges, puis on bascule à droite entre les 2 autres sièges pour lire la fin de la phrase. J’ai rarement fait autant de sport dans une salle de ciné.


The field guide to evil

Recueil de court-métrages portant sur des contes et légendes de pays plus ou moins lointain. Chaque petite histoire est précédée d’un texte nous décrivant le mythe concerné, et permettant bien souvent de comprendre le scénario de chaque court métrage.

La plupart des contes sont peu compréhensibles (parfois même avec le texte d’intro) et seul l’une des légendes présentée se démarque du lot par sa qualité. Certaines réalisations sont peu intéressantes, d’autre peu compréhensible et d’autres encore peu originale. Un méli-mélo de fin de soirée quelque peu décevant au vu du potentiel du thème.


Chacun FEFFS FEFFS FEFFS, ce qui lui plait plait plait.

Le lendemain matin je me réveillais paisiblement, et sans faire de bruit pour ne pas réveiller mon hôte, je buvais un petit café avant de me rendre au village fantastique pour récupérer mon oeuvre d’art de la veille (mais si c’est une oeuvre d’art voyons). J’ai ensuite rejoins le point de chute de l’équipe (le Shadok, pour les 2 du fond qui ne suivent pas) afin de tester les quelques jeux que je n’avais pas encore essayer. Une fois ma mission accomplie je boit un autre café en compagnie de mes confrère et je retourne en ville pour une projection au cinéma Star. Et si la guichetière de l’UGC avait brillé par son manque de sourire, celle du star était à l’inverse rayonnante. C’est même elle qui faisait des blagues aux clients pour les faire patienter le temps que les paiement par carte bleus soient validés (cela prend parfois un moment avec les vieux TPE). Les sous-titrages étaient une fois de plus projetés sous l’écran, C’est donc parti pour une réutilisation de cette bonne vieille technique du balancier.


Pity

Un (riche) avocat, père de famille, est complètement dévasté par la situation de sa femme, dans un coma dont les médecins ne savent si elle se réveillera. L’entourage de l’homme est très attentionné envers lui, la voisine lui fait des gâteaux, le patron du pressing demande des nouvelles régulièrement, etc. La situation est assez morose mais notre personnage ne va absolument rien faire pour tenter de l’arranger. Aucune façon de positiver, interdiction à son fils de jouer des morceaux joyeux au piano (qu’en penserait les voisins voyons), et une perpétuelle recherche de la pitié des autres. Puis un jour sa femme va se réveiller, retour à la vie normale. Enfin pas pour lui, qui finalement était plus heureux dans sa tristesse. Les gâteux de la voisine lui manque, que va-t-il dire au pressing, et tant d’autres situations ou il devrai à nouveau sourire mais n’en aura pas envie. Une histoire pas inintéressante mais pas fantastique pour un sous. Je me souviens lors d’une séance à Gerardmer avoir entendu des mecs hurler après avoir vu le film Ablations et s’être exclamé « Mais c’est pas un film fantastique ça, c’est un téléfilm France 2, ça n’a rien à foutre ici ». Et bien Pity c’est un peu pareil, le film en lui-même n’est pas déplaisant mais on est plus proche du drame familial que de l’oeuvre fantastique. Les puristes pousseront la réflexion à se dire que The Ranger et A young men with a high potential peuvent tout à fait subir la même critique.

À peine sortie du télé…euh de la séance que j’enchaîne au Vox ou l’équipe me rejoint ainsi que Selma pour aller voir des fourmis géante et un groupe de rock au milieu du désert.


Dead Ant

Fans de films de monstres vous n’avez certainement pas échappé à Zombeavers il y a quelques années. Et vous vous souvenez sans doute de Cortney Palm, incarnant la très jolie Zoé, championne officielle des plus jolis nibards dans un midnight movie, au classement totalement non officiel de Chezmoa (c’est mon pseudo hein pour les 2 du fond, ils n’écoutent rien ceux là décidément). En la voyant apparaître à l’écran dès les première scènes je m’attendais à voir à nouveau son corps partiellement dénudé, mais à peine quelques seconde plus tard, elle courait à poil dans le désert poursuivit par une fourmi géante aux effets spéciaux particulièrement grossiers. Une fois débarrassé de ce que certains appellent « le point nichon », l’histoire centrale peut commencer et nous présenter un groupe de rock un peu hasbeen qui tente de faire son grand come-back. Pour ça il leur faut un hit et pour composer un hit il leur faut… de la drogue bien sûr. Mais pas n’importe laquelle, de la drogue vaudou, sur un territoire indien sacré, vendu par un nain qui raffole des armes. On a affaire à de magnifiques personnages clichés, du musicien débile, à la bimbo rebelle, en passant par l’alcoolique irresponsable. Ils vont bien sûr transgresser les règles dictées par le vieux sage indien, et se retrouvé maudit et attaqué par des fourmis de plus en plus grosses dans des situations de plus en plus démesurées. Si vous aimez les films de monstres un peu clichés et rigolos foncez, si vous chercher un vrai film par contre passez votre chemin, celui-ci est fait pour passer une soirée pizza entre potes trop bourrés.

Ami.e féministe, clique ici :
Je me doute que dire « mon classement des plus joli nichons de midnight movie » n’est certainement pas de ton goût. Et je voulais te proposer la plus jolie bite que j’ai vu dans un film pour contrebalancer. c’était assez difficile parce que souvent les bites sont remplacés par des godes (Scary movie) ou pas des effets spéciaux (Piranha 3D). Donc pour le moment la plus jolie bite que j’ai aperçu dans un film est sans doute celle de Jason Segel dans « Sans Sarah rien ne va »  (Et je dit aperçu par ce que je n’ai pas vu le film en fait, j’ai juste découvert la scène parce que j’aime beaucoup cet acteur dans How I Met Your Mother). Si tu en connais une plus jolie n’hésite pas à me proposer le film que je puisse améliorer mon top dick.

Le reste de la team décide de repartir du festival,  en ce qui me concerne je souhaitais enchaîner avec 2 autres séances (je n’en ferai qu’une mais j’y reviendrai) et après un bref au revoir je pénètre à nouveau le VOX (ou il fait bien trop chaud) pour y regarder un film avec Nicolas Cage.


Mandy

Nicolas Cage est un acteur aujourd’hui hasbeen et il n’est pas surprenant de le voir apparaître dans une tripoté de nanars et surtout de navets. Par contre voir que le réalisateur de Mandy était le fils de celui de Commando et Rambo 2 m’avait clairement interpellé, ajoutez une bande annonce aux couleurs chatoyantes et vintage et me voilà conquis. Malheureusement Mandy est une déception. Le scénario met en scène un couple vivant isolé dans la forêt, dans une demeure à l’architecture particulière. La chambre est une sorte de grand aquarium donnant sur les arbres, tandis qu’à l’inverse la salle de bain n’a pas la moindre fenêtre. Puis un jour pour une raison inconnue une secte étrange consommant bien trop de LSD débarque au milieu des bois et décide de kidnapper la jeune fille (quelque chose me dit que le grand gourou aimerait bien s’en faire une amante). Après un rite initiatique forcé, à base de drogue et de torture bizarre, la jouvencelle en détresse est débarquée au milieu du salon, où trône les étranges membres de cette secte. Face au grand gourou qui va déblatérer tout un tas de connerie la bite à l’air pendant un monologue interminable, la jeune fille ne fera que rire et se moquer. Allez savoir si elle se moquait de son pénis ou de son monologue (personnellement j’ai trouvé les 2 assez inintéressants). Visiblement vexé, le chef du groupe décide alors de tuer la jeune fille en la brûlant vive devant son amoureux (Nicolas cage donc),e t comme c’est un bonhomme, il va se venger et casser la gueule à tous les méchants. Le début du film est soporifique au possible et difficilement compréhensible, tandis que la fin est un enchaînement de combats et de scènes badass qui tournent au ridicule. Si certains y verront quelques scènes nanardesques, le total est plutôt mauvais et n’a pas convaincu le reste de la salle d’après les discussions que je peux entendre en rejoignant la sortie.

Le temps s’est transformé de grisâtre à tempête orageuse pendant ma séance, et même si je souhaitais voir la séance Nightmare Cinéma, je me dis que les 4h de route vont devenir facilement 6h avec le mauvais temps. Je rejoins donc ma voiture et rentre paisiblement au milieu des bourrasques de vent et de pluie qui donnent à ce week-end une fin elle aussi fantastique.


Qu’est ce qu’on est bien dans les FEFFS

Si la sélection de films n’est pas totalement fantastique, le festival l’est dans sa globalité sans hésitation. Le village propose de multiples jeux et activités (mention spéciale à l’atelier de création d ‘affiches). Le Shadok, lieu de vie à part dans l’espace-temps, s’intègre parfaitement à la thématique, en se décarcassant pour trouver des jeux dans le thème mais bosse aussi une scénographie géniale avec les moyens du bord. Sans oublier d’apporter du contenu additionnel avec la sélection de titres indépendants et la conférence. Et pour finir un accueil presque parfait des organisateurs et des exploitants, à l’exception de l’UGC ciné-cité mais cela fait toujours une belle histoire à raconter (coucou madame escargot grimace). Bref j’adore les FEFFS et j’espère bien y retourner la semaine complète l’année prochaine pour ne rater aucune miette de cette programmation riche en animations et en séances spéciales (mention spéciale à la projection de l’exorciste dans une église, qui aura fait salle pleine 2 fois sans que je puisse malheureusement y assister).


Note du rédac’ chef : ChezMoa n’a pas eu d’accréditation officielle pour cet événement, contrairement à moi et Leenuyth. Mais il a bien davantage travaillé que nous puisque notre appareil est tombé en rade à la troisième critique et que pas mal de nos vidéos ont été perdues dans la foulées. Un grand merci à lui ! Je vous propose quelques critiques vidéos de notre cru ci-dessous, avec la promesse de faire bien mieux encore l’année prochaine. Car comme vous l’a dit ce gros bosseur de ChezMoa, ce fut un festival assez fantastique. Oui, elle est facile…




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