SENRAN KAGURA Burst Re:Newal

D’habitude, c’est plutôt notre rédacteur en chef qui se dévoue pour nous conter les atermoiements du cœur des jolies filles de cette simulation de shinobi en petite tenue. Senran Kagura Burst Re:Newal, qui démontre avant tout le goût de nos amis japonais pour les titres capillotractés, serait donc le remake d’un épisode sorti sur 3DS avant même que la série n’explose en popularité sur la PS Vita. L’occasion par conséquent d’offrir à leur public ou à un nouveau, un accès à la genèse d’un univers plus complexe qu’il n’y paraît de ce que beaucoup, moi y compris, cataloguerait à première vue comme d’un simple jeu d’action aux tendances érotiques.



Baston et sous-vêtements

Cela aurait été stupide de ma part en oubliant qu’au Japon, même un « simple jeu érotique » est capable de se parer d’une complexité inattendue. L’histoire elle-même part sur des tambours battants dans un Japon moderne où les shinobi seraient toujours d’actualité. Il y aurait alors deux principales écoles, l’une d’entre elles servant les intérêts viles de politiques et d’entreprises véreuses, remplissant des missions d’espionnage voire d’assassinats. Et pour les opposer se trouvera celle de nos gentilles et jolies héroïnes qui devront les combattre. Il s’agit tout bêtement d’un combat du bien contre le mal, à ceci près que par moment, le scénario nous réserve d’étonnantes surprises, et il sera possible de poursuivre une quarantaine de missions pour chacune de ces deux écoles.

Tout d’abord, même les méchantes shinobi de Senran Kagura, pourtant remplies d’intentions meurtrières, pourront révéler un visage plus humain à mesure de leurs confrontations d’avec nos héroïnes, elles pleines de bonnes volontés. Ses développeurs ne se sont donc pas contentés d’accumuler le fan service mais ont tenté d’humaniser autant que faire se peut leurs combattantes aux vêtements fragiles. Bien évidemment, on reste dans un format accumulant clichés sur clichés qui n’étonneront pas les fans d’animes japonais.

On retrouve l’héroïne principale naïve, toujours positive et pleine de courage, traits communs avec la plupart des héros masculins de shonen par ailleurs. On a droit à la timide et maladroite au potentiel pourtant énorme, à la première de la classe en apparence froide, seulement en apparence et j’en passe. C’est qu’on s’attacherait facilement à ces demoiselles et à leurs histoires de rivalités, d’amitié, de trahisons et d’amour sans quasiment un garçon dans les environs pour les embêter.



Vêtements jetables

La version PC reste sans ambiguïté cependant sur son rôle premier de jeu qui tend à vouloir plaire à un public masculin (mais pas seulement, nous sommes en 2019 après tout), notamment avec son mode d’intimité qui consiste tout bêtement à jouer des mains avec l’héroïne de son choix – la version PS4 serait censurée et sans ce mode annexe. Senran Kagura ne rougit clairement pas de ses intentions qui relèvent principalement de l’ordre du fantasme et ce n’est pas honteux. Surtout que parvenir à le terminer relève parfois de la gageure.

En effet, même si les vêtements de nos héroïnes comme de leurs adversaires se déchirent au rythme des coups portés, le caractère érotique est vite relégué au second plan tant son action occupe très vite toute notre attention. Les missions sont en vérité assez courtes mais intenses. S’il reste un beat them all assez classique, le système de combat est suffisamment poussé pour offrir une richesse inattendue de sa part. Qui plus est, jeu d’action japonais oblige, vos performances seront notées à chaque fin de mission, ce qui poussera les plus perfectionnistes à y retourner à l’occasion pour améliorer leur score.

Il reste un jeu accessible avec ses deux niveaux de difficulté, le plus bas étant aussi étonnamment simple, ce qui ne posera pas de problème aux débutants. Je regrette juste les immenses pavés de textes façon visual novel sur des fonds d’écran peu inspirés pour nous conter les événements de vie courantes importants de nos héroïnes et de leurs adversaires. Senran Kagura a le verbe généreux et parle beaucoup, tandis que ses missions sont courtes et concises avec une réutilisation abusive des mêmes décors tournant un peu en boucle. Il y a une forme de redondance dans son gameplay qu’il compense par des personnages auxquels on peut s’attacher facilement puisque leurs histoires d’amitié pleines de bons sentiments, c’est parfois suffisant à faire notre bonheur. Senran Kagura relève du plaisir coupable qui fait du bien en restant globalement assez sage, titillant juste ce qu’il faut notre désir.


Senran Kagura Burst Re:Newal n’apporte pas grand chose de plus à la série. Sa version PC est plutôt réussie même si elle n’est pas du tout adaptée aux résolutions fantaisistes comme le 21:9. Cela dit, c’est le genre de gameplay qui ne plaira pas à tout le monde et je ne parle de son côté érotique, car un brin de fantaisie, ça n’a jamais fait de mal à personne. Je parle plutôt de son caractère répétitif malgré un système de combat assez jouissif une fois ses bases comprises. Pour résumer, si vous êtes fan, il devrait satisfaire votre appétit en shinobi avant la sortie d’une véritable suite. Les autres n’aimeront guère plus ce qu’il propose même s’il s’avère plus accessible.

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