Critique

SteamWorld Quest : Hand of Gilgamech

Développeur : Image & Form Games – Éditeur : Thunderful – Date de Sortie : 25 avril 2019 – Prix : 24,99 €

Le monde mécanique et à vapeur de SteamWorld, créé par Image & Form depuis la sortie de SteamWorld Dig, ne cesse de grandir de jeu en jeu. Pourtant, chacun des titres est unique et ne nécessite pas les autres pour être compris. On est là en terrain connu, en SteamWorld Game Universe, mais avec beaucoup d’accessibilité pour les nouveaux joueurs. SteamWorld Quest en profite pour se lancer dans le médiéval, le fantastique, la robotique à base de potions et de d’épopées magiques… Avec des cartes.

Un univers passionnant

SteamWorld Quest vous propose de découvrir l’épopée de plusieurs personnages en ferraille. Proposant un casting très féminin, le jeu débute par la présentation de la Paladine Armilly. S’ensuit la magicienne Copernica, le crapaud soigneur Galleo ou encore l’impassible masque de renard Orik et son épée salvatrice. Ensemble, ils vont devoir déjouer les plans maléfiques d’une entité bien décidée à prendre le contrôle du royaume. C’est cliché ? Certes, mais l’écriture ne l’est absolument pas.

Malin, drôle, bienveillant, progressiste, le script de SteamWorld Quest est comme pour Dig, sa suite et Heist, dans la droite lignée de ce que sait proposer Image & Form. Chaque personnage haut en couleurs amène son lot d’émotions : on rigole, on s’attache très vite à ces individus faits de boulons et de rouages. C’est avec cette écriture de qualité et des visuels enchanteurs que SteamWorld Quest n’a aucun mal à accrocher le joueur dès les premières minutes.

Le gameplay se révèle alors plus étonnant que prévu : SteamWorld Quest est un jeu d’exploration enchaînant les « salles » (qu’elles soient des pièces de donjons, des chambres d’un château, de grands chemins rayonnant de lumière ou des égouts malfamés). Chaque salle peut laisser apparaitre un coffre, des ronces ou détritus à détruire nous amenant davantage de pièces d’or, ou bien surtout des ennemis. C’est alors qu’on découvre des combats à base de cartes et de tour par tour.

Bataille de Decks

Chaque personnage peut utiliser un certain nombre de cartes pour composer son deck. En début de jeu, évidemment, on n’a pas vraiment le choix des cartes mais très rapidement, on en débloquera de nouvelles. On en trouve après un combat de boss, cachées dans des coffres et on peut en acheter aux différentes boutiques découvertes. Plus amusant encore : on peut en crafter avec les différents matériaux trouvés tout au long du jeu. Il est aussi possible d’améliorer ces cartes pour les rendre plus fortes et/ou efficaces en combat.

Mais comment ça marche, une fois la baston lancée ? Vous pouvez jouer une carte par personnage parmi celles qui sont piochées dans vos decks et visibles à l’écran. Un pouvoir de « switch » permet de supprimer la carte à l’écran pour la remplacer par une autre, aléatoirement. Tout cela dans le but de tenter de ne pas se contenter que d’une simple salve de trois cartes : parce qu’il est possible de réaliser quelques jolis combos.

Une jauge de rouages apparait en haut de l’écran. En parallèle, certaines de vos cartes les plus efficaces nécessitent des rouages pour être activées. Enfin, les cartes « sans rouages » permettent d’en générer quelques-uns une fois validées. Il va donc falloir jouer intelligemment avec les différentes cartes pour réussir à placer les bons coups, soins et effets bénéfiques au bon moment. Si vous parvenez alors à enchaîner trois cartes de la même couleur et donc, liées au même personnage, vous validez un combo qui vous permet d’activer un « pouvoir spécial ».

Chaque personnage parmi les trois que vous avez choisi de jouer (les autres vous suivent dans le scénario mais ne participent pas aux combats et à l’exploration) sont équipés d’une arme. Celle-ci possède un « pouvoir spécial » qui n’est autre qu’une carte, spécifique, qui ne peut être jouée en combat que lorsqu’un combo est validé. Cette quatrième carte bonus et très puissante viendra terminer ce combo souvent dévastateur. Et c’est ainsi qu’en jouant Galleo, on se retrouve à donner deux Uppercuts, à empoisonner un ennemi, puis à soigner toute l’équipe en sort final une fois le combo validé. Dévastateur et salvateur.

Grand public et accessible

SteamWorld Quest a, contrairement à un Slay the Spire ou un Darkest Dungeon, une réelle volonté d’être bienveillant et de ne pas choquer la progression du joueur avec une difficulté trop relevée. La progression est paisible et rares sont les Games Over si on peine à comprendre les ficelles des combats. Proposant trois modes de difficulté très bien conçus, le jeu de Image & Form est surtout un très beau jeu à l’aventure passionnante. Le monde mécanique de SteamWorld est toujours aussi enchanteur et on n’a de cesse que d’espérer voir cet univers toujours grandir et s’épanouir avec d’autres jeux et genres.

On lui reprochera cependant de gros soucis d’allers et retours, de dialogues quelquefois un peu trop répétés sur une longue partie d’exploration et surtout, des cartes de niveaux extrêmement linéaires. Jamais vous ne tomberez sur de l’aléatoire ou de l’inconnu et l’impression d’avoir accès à un bien trop petit espace de jeu se fait vite ressentir, une fois les chapitres déroulés. Mais au-delà de ces quelques points, c’est du pur bonheur.

SteamWorld Quest continue de rendre cet univers aux rouages bien huilé assez accessible pour proposer un gameplay encore différent dans une ambiance plus médiévale et fantastique. En résulte un très beau jeu, aux personnages originaux, au cœur de gameplay basé sur des cartes et des combats au tour par tour qui ne manquent pas de piment. Addictif, plaisant et très « feel-good ».

Image de SkyWilly

SkyWilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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1 réflexion au sujet de « Steamworld Quest : Hand of Gilgamech »

  1. J’ai fait les 4 premiers chapitres, et c’est vraiment bien.

    J’attends de voir ce que donne la suite du scénario, pour le moment les petits défauts que tu mentionne ne m’ont pas gênés.

    J’ai adoré les deux SW Dig, faudra que je me lance dans SW Heist un jour, mais il me tente moins.

    En bref encore une réussite.

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