Critique

The Coma 2: Vicious Sisters

Développeur : Devespresso Games – Éditeur : Headup, WhisperGames- Date de Sortie : 20 janvier 2020 – Prix : 14.99 €

Survival horror Coréen, The Coma 2 Vicious Sisters nous propose une virée entre fantômes et monstres dans des environnements du quotidien. Des fois, il faut sortir de sa zone de confort. Moi, par exemple, en réalité, je flippe comme un taré devant les jeux qui font peur. Et pourtant, j’y joue quand même. Resident Evil, Silent Hill, Luigi’s Mansion, les lieux familiers deviennent des couloirs sombres, les perspectives s’allongent, un objet bien connu devient une silhouette menaçante. Dans ces conditions, même gravir un escalier dans la pénombre peut me provoquer des angoisses. Alors dans The Coma 2, j’ai été servi.

Matin calme, mais nuits agitées.

Prenez un lycée, par exemple. C’est un endroit en général plein de vie, de joies, de peines, aussi, mais c’est vivant. Quand on se retrouve dans cet endroit alors qu’il n’y a plus personne, il y a une dissonance. Comme il s’agit d’un lieu de passage, le voir vide le rend étrange, et donc dangereux pour notre cerveau. D’où le déclenchement de la peur. Des lieux de passage de ce type, The Coma 2 nous propose d’en visiter plusieurs, mais là, la menace y est bien réelle pour Mina Park.

En effet, suite à un concours de circonstances, Mina se retrouve plongée dans le Coma (c’est le titre du jeu, faut suivre un peu) et tous les lieux auxquels elle essaie de se raccrocher deviennent distordus, pervertis, hantés. En plus elle est poursuivie par une version griffue et sanguinaire de sa prof, ce qui, il faut l’avouer, rend les balades nocturnes un peu plus pêchues. Il va donc falloir trouver un moyen de s’échapper d’abord du lycée, puis de divers endroits peu rassurants, afin de se sortir de ce monde cauchemardesque qui n’a pas grand chose à envier à Silent Hill, sauf qu’il y a plus de tentacules. On va donc visiter un lycée, un commissariat, un marché, etc. dans leur version fantomatique, et tenter de savoir ce qui se passe afin d’y mettre un terme. Classique quoi.

Ghost toujours, tu m'intéresses

Heureusement, Mina n’est pas toute seule, et peut à peu près compter sur les Ghost Vigilantes, une équipe qui sait à peu près ce qui se passe et qui va aider notre héroïne dans les coulisses à se déplacer plus efficacement, et trouver de quoi se sortir plus facilement des griffes de sa prof. Dans chaque lieu visité il sera possible de trouver quelques fantômes sympa qui pourront aussi donner un petit coup de main afin de mieux s’en sortir, à condition d’accomplir des quêtes plus ou moins cryptiques.

Mina est une lycéenne, elle n’a aucune arme, et sa seule option défensive est un vaporisateur à usage unique trouvé dans des coffres éparpillés un peu partout. Elle peut aussi se soigner et régénérer son endurance qui chute très vite quand elle court. Mais contrairement à Ryo Hazuki, pas besoin de manger un poulet entier toutes les demi heures pour reprendre son souffle. Si elle est repérée par ses ennemis, Mina peut juste se cacher dans les placards, toilettes, cagibis ou sous les tables et attendre que le danger s’éloigne ou s’il est trop près réussir un QTE un peu nul. Les quêtes réussies permettront de fabriquer un objet utilisé automatiquement dans la séquence d’évasion de fin de niveau, mais ne pas accomplir ces quêtes signifiera perdre définitivement une barre de vie, et les dangers étant nombreux, il vaut mieux s’y accrocher.

Et je cours, je me raccroche à la vie... ♫

Graphiquement, le jeu s’en sort plutôt bien, les environnements sont un peu répétitifs mais détaillés, ajoutant une couche supplémentaire de gameplay. En effet dans la panique, poursuivi par un monstre, on court, on gravit un escalier, passe une porte, ressort de l’autre côté descend un autre escalier puis enfin quand on est dans un placard et que la menace s’éloigne, on se demande où on est, et le chemin à parcourir jusqu’à l’objectif cryptique suivant.

Les options de jeu sont assez limitées, on peut juste marcher, courir, allumer ou éteindre une source lumineuse (briquet, allumettes spéciales…), et se cacher. Un inventaire très limité est aussi à disposition, contenant divers objets permettant de remonter la vie ou l’endurance. La simplicité du jeu est aussi une grande force, on ressent bien l’impuissance de Mina, et il va falloir la jouer fine pour s’en sortir.

Parlons aussi de l’ambiance sonore où les sons glauques et les musiques distordues joueront aussi un grand rôle dans la montée d’angoisse que pourra subir le joueur. Le pendant audio est très travaillé et concourt à l’expérience réussie du jeu, rendant le hors champ bizarre et menaçant.

Pour résumer, on est en face d’un bon prétendant à une version modernisée d’un Clock Tower, en plus dynamique mais tout aussi flippant !

Je ne m'attendais pas à apprécier ce jeu, pour tout dire j'ai eu du mal à accepter sa proposition de gameplay limité. Ces personnages atypiques, le folklore Coréen, et le scénario, bien que classique, assez surprenant, m'ont permis d'apprécier la promenade. Cependant, il faut être préparé, certains allers-retours incessants et des objectifs peu clairs pourront agacer. The Coma, premier du nom semblait un peu plus brut, ce deuxième épisode affine la formule, c'est encourageant.

Shutan

Shutan

Rétrogamer dans l'âme, mais ouvert aux nouveautés.

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