The Trevor Show
Rapide Critique
Inspector Waffles
Développeur
Éditeur
Date de Sortie
23 mars 2021
Prix de lancement
11.99 €
Testé sur
PC
Avec l’arrivée des beaux jours croît un curieux bourgeon sur les branchages de l’arbre aux point&click : une jeune pousse du nom d’Inspector Waffles, dont la mise en scène d’animaux anthropomorphes habillés d’un pixel-art minimaliste, fait penser à un croisement insolite entre Chicken Police et The Darkside Detective. Pourtant, bien loin de l’ambiance arrosée au brandy du premier et de l’ésotérisme loufoque du second, Inspector Waffles préfère étaler sa gourmandise grâce à une bonne humeur mâtinée de douces sucreries.
Depuis quelques temps, Waffles est une épave. Pourtant brillant inspecteur d’un commissariat rempli de félins, on le retrouve régulièrement à s’envoyer dans le cornet bouteille de lait sur bouteille de lait, jusqu’à ce qu’un sommeil bienfaiteur l’emporte loin de sa déprime quotidienne. Mais alors qu’il s’adonne à son vice favori, le voilà dérangé par un glouton plus doué dans l’art de bâfrer des donuts que dans la résolution d’enquêtes, le commissaire Patches. Le meurtre d’une sommité aimée de tous vient d’être commis, et seul Waffles dispose de vibrisses assez fines pour élucider cette mystérieuse affaire. Pour l’aider dans cette tâche ardue, il sera accompagné d’un attachant clébard, Spotty, dont la fâcheuse habitude de remuer la queue pour un oui ou pour un non, ne retire en rien ses talents de limier.
Contrairement à ce que laisse entendre son pitch de départ, Inspector Waffles prend rapidement ses distances avec la gravité caractéristique des polars à l’ancienne. Les sales types se montrent tellement idiots qu’ils en deviennent sympathiques, et les tourments cérébraux des principaux personnages s’avèrent finalement très relatifs. Dès lors, il se dégage du titre de Goloso Games une bienheureuse légèreté renforcée par un humour omniprésent. Comme souvent dans les point&click, on retrouve les habituels clins d’œil à la pop culture ainsi qu’un quatrième mur régulièrement malmené. Ici, les félins qui peuplent la ville de Cat Town sont accros à Petflix, s’envoient des shots de vodkat, et ne peuvent s’empêcher de pousser des vases dans le vide.
Mais au-delà de ses blagues distrayantes, Inspector Waffles souffre d’une écriture qui peine à nous tournebouler la caboche, à force d’user de caricatures qu’il n’arrive que trop rarement à sublimer. D’autant que le titre n’est pas aidé par une narration qui ressent le besoin d’expliciter à outrance au joueur ce qu’il se passe à l’écran. Nous voilà alors obligés de cliquer frénétiquement sur notre souris pour zapper des strates entières de dialogues, dans lesquels les protagonistes ressassent encore et encore des mésaventures ayant eu lieu une dizaine de minutes auparavant. Non pas que les tribulations de Waffles soient désagréables à suivre — après tout, le jeu dispose d’une galerie de personnages plaisants, et de quelques saillies verbales bien senties — mais on ne peut qu’en ressortir en se disant qu’il y avait de la place pour bien mieux. Et le gameplay dans tout ça ? Quelques objets à ramasser et à combiner, une difficulté inexistante, et une virée qui se termine donc en ligne droite en à peine cinq heures.
Joli mais aspect stratégique trop léger