Rapide Critique

Atelier Ryza 2 : Les Légendes Oubliées & Le Secret de la Fée

Zhykos
Publié le 9 février 2021
Critique Atelier Ryza 2

Développeur

Gust

Éditeur

Koei Tecmo

Date de Sortie

26 janvier 2021

Prix de lancement

60 €

Testé sur

PC (Windows 10 / Steam)

Ma chère Ryza,

Je ne savais pas comment te l’annoncer autrement, mais l’aventure que nous avons partagé fut courte et intense à la fois. Sur un coup de tête, j’ai décidé de couper tout contact avec toi. Je t’ai désinstallée de ma mémoire SSD après une rage violente, après que tu m’as encore fait du mal. Les vingt heures de jeu ont été une réelle épreuve. Si tu ne comprends pas ce qui m’a posé problème, voici un exposé de tout ce que j’ai ressenti en y jouant.

J’ai beau ne pas être un expert en la matière, sache que j’ai aussi des convictions. Je sais quand on nous l’a fait à l’envers. Avec ces graphismes modernes, tu montrais au monde entier tes qualités, j’avais envie de faire ta connaissance. Il faut dire que ta famille des “Atelier”, bien que discrète, recèle d’une renommée sans précédent. Depuis les années 90, tes amies Marie, Ellie, Lulua, etc. ont démontré que la lignée Atelier pouvait faire preuve de caractère et d’originalité. Si je n’ai jamais eu l’occasion de découvrir leurs aventures, leur réputation m’a entrainé vers notre inéluctable réunion.

Et pour commencer avec les choses qui fâchent : il faudra que tu m’expliques pourquoi tu restes bloquée devant un trottoir et que tu sautes grâce au bouton B de la manette Xbox (j’ai presque mis 5 heures à le comprendre !).

Si je pouvais facilement faire fi des difficultés susmentionnées, il y en a d’autres qui se sont révélées plus gênantes. Premièrement, tu n’as strictement rien à dire. C’est bien dommage. Tu es arrivée à Ashra-am Baird, notre capitale, sans un sou, sans un plan et tu t’es retrouvée à la rue. Par chance, des gens ont eu pitié de toi et t’ont offert un gigantesque et superbe appartement que je ne pourrais jamais posséder. La chance t’a souri, mais je ne sais toujours pas quelles sont tes intentions. Tu es ici, car tu as reçu une lettre. Tu es ici pour parcourir le continent à la recherche de ruines. Tu es ici, car tu as une espèce d’œuf bizarre. Quel est ton objectif ? Les quelques heures ensemble n’ont pas suffi à me le faire comprendre. Désolé de te le dire comme ça : ton aventure n’est pas intéressante, Ryza.

Une question me taraude : pourquoi, diable, ressemblez-vous toutes et tous à ce que l’on peut voir en Asie depuis plusieurs mois ? Mes autres univers parcourus, de Fairy Tail à Genshin pour ne citer que ceux-ci, avaient exactement le même look. Que se passe-t-il ? En tout cas, moi, je dis stop. Les sous-entendus, les angles de vue sur ton postérieur, je n’ai plus envie de cela.

À la limite, si l’on pouvait compenser ton amour pour les aventures sans intérêt par quelque chose de cool, par de la bravoure, par exemple, ce serait génial. Notre petit groupe d’amis apprécie partir dans des contrées reculées et affronte des dangers à chaque instant. Ça, c’est une activité que j’aime. Combattre des monstres en tout genre pour acquérir de l’expérience, du savoir et des objets n’est pas inné chez tout le monde, et toi tu le maitrises parfaitement. Nous avons combattu ensemble, nous avons eu des complications, mais nous nous en sommes toujours sortis indemnes. Les luttes sont un peu hachées par son système principal basé sur un temps d’attente entre chaque action, mais c’est plutôt dynamique et tactique. On ne s’ennuie pas à tes côtés. Le problème, car oui il y en a, est que la confiance t’est montée à la tête. Alors qu’aucun ennemi ne semblait prendre le dessus — on peinait souvent tout de même avec des blessés dans l’équipe — nous avons rencontré un énorme golem qui nous a terrassés sans ménagement. Ce fut d’une violence sans précédent. Je n’ai jamais vu cela. C’est alors qu’un syndrome posttraumatique refit surface : nous n’avions pas le niveau pour le battre et cela ne voulait dire qu’une chose, faire grimper notre niveau pendant des heures était la seule solution. C’est à partir de ce moment où j’ai eu des doutes sur notre coopération.

Les mauvais points s’accumulaient. Je rageais tout seul dans mon coin de plus en plus. Et quand arrivait la période propice à l’alchimie, ton cœur de métier, je m’enfonçais encore plus dans mon chagrin. Jamais, au grand jamais, je n’ai eu affaire à une telle interface insipide. Je bénis allègrement les personnes qui ont eu l’idée d’automatiser ce dispositif laborieux qui consiste à mélanger diverses marchandises pour en produire de nouvelles. Sauf que je ne comprenais jamais ce que je faisais. C’est mal expliqué, je me suis alors forcé à explorer Internet. J’ai trouvé des solutions, elles-mêmes imbitables, car, si vous jouez à Atelier Ryza 2 : Les Légendes oubliées & Le Secret de la Fée, c’est que vous connaissez déjà l’univers.

Ryza, je vois en tes aventures tous les bienfaits que la communauté en dit. Je le comprends. Vraiment. Mais, vois aussi cela de mon point de vue, c’est notre première aventure ensemble et tu fais comme si nous avions déjà vécu une grande épopée il y a quelques années de cela. Ce n’est pas le cas, tu ne dois pas être une seconde version fainéante de tes anciens jeux. Tu dois t’étendre au monde entier. Tu dois faire comme si nous ne nous étions jamais rencontrés. En 2021 nous sommes en droit d’être exigeants. Nous avons le droit de demander d’avoir une histoire qui tient debout, des combats équilibrés et un traitement des personnages féminins moins sexualisé. 

Tu as du courage, tes capacités en combat sont solides, tu ne te prends pas trop la tête dans la vie et dans ton aventure, tu bénéficies d’un moteur visuel plus qualitatif que d’habitude, tes proches sont là pour toi, tu as le cœur sur la main, le pouvoir de l’amitié est plus puissant que tout. Tu es une vraie héroïne de Shonen. Tu es une femme forte et ça, c’est quelque chose de très bien de nos jours. Mais toutes les petites imperfections qui s’accumulaient ont eu raison de ma patience. 

Thomas.

Je suis parti les mains vides et je t’ai même laissé Puni. Si tu veux m’écrire en retour, sache que je suis installé à Shibuya, car j’adore toujours le Japon contrairement à ce qu’on pourrait croire et de nouvelles aventures m’attendent là-bas.

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