Fairy Tail
Développeur : Gust – Éditeur : Koei Tecmo – Date de Sortie : 30 juillet 2020 – Prix : 70 €
Mes premières années d’étude furent fascinantes du point de vue culturel avec la découverte des mangas et de leur extension animée. Au milieu des années 2000, des célébrités comme Naruto, Ichigo ou Luffy étaient pour moi de simples inconnus, car je n’avais jamais entendu parler de ce médium. La rencontre de certains amis à ce moment m’a ouvert les yeux vers une culture extrêmement riche qui ne m’a toujours pas quitté. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une œuvre dont je me suis toujours moqué à cause de certains préjugés.
Fairy Tail est arrivé en 2006, trop d’années après les autres mastodontes du magazine Shonen Jump cités précédemment (via le nom de leur héros). Je voyais cette nouvelle publication (débutée en France en 2008 chez Pika) comme une pâle copie des maîtres que sont Oda ou Kubo (mangakas respectifs de One Piece et Bleach) et ce n’est pas les deux ou trois épisodes récupérés sous le manteau de ma connaissance de l’époque qui m’ont donné envie de continuer. Bref, Fairy Tail ce n’était pas ma came et depuis 2008, je ne lui ai jamais donné sa chance. Jusqu’à aujourd’hui. Koei Tecmo et Gust ont sorti, fin juillet 2020, un jeu vidéo sur l’univers du manga de Hiro Mashima et après plus de quarante heures, je peux enfin vous livrer mon verdict.
La Guilde des fans
Comme vous l’avez compris, l’univers de Fairy Tail m’est totalement inconnu. On remarque tout de même très vite un lot de héros principaux et d’autres secondaires, comme n’importe quel Shonen qui se respecte. Au fur et à mesure de l’aventure, les caractéristiques principales du genre nous arrivent dans la figure, tel un coup de pied de Lucy : l’amitié et l’amour sont plus forts que tout, peu importe les épreuves, les vrais amis s’en sortiront face à l’adversité.
En plus de ces poncifs ridicules, le studio Gust a livré une des histoires les plus décousues que j’ai pu voir dans ma vie de joueur. J’imagine que les scénaristes n’ont pas eu le champ libre pour faire ce qu’ils voulaient. C’est dommage et c’est sûrement la principale raison de la présence de petits morceaux de l’entièreté du manga sans cohérence.
Tout commence par une grande bataille, puis une ellipse de sept ans où les membres de la guilde Fairy Tail se sont retrouvés sur une île coupée du monde extérieur. Il s’agit de l’arc de l’île Tenrô si j’en crois certains documents que je trouve sur le net. Ensuite, on enchaîne des missions pour reconstruire la guilde, puis patatras on se bat contre d’autres guildes sans réelle transition, ce qui correspond aux Grands jeux inter-magiques. Une fois que la guilde est arrivée presque au sommet, on enchaîne avec l’arc Tartaros où des gens arrivent du futur pour empêcher je-sais-pas-quoi qu’on règle à grands coups de lattes et de magie dans la gueule.
Croyez-moi, j’ai vraiment fait un effort pour tout piger, mais c’est tellement mal amené et sans réelle logique que j’ai eu énormément de mal à tout comprendre et suivre. Pour faire simple, si vous n’êtes pas fan, il n’y a rien dans ce jeu vidéo qui vous fera accrocher à défaut d’une narration de qualité ou qui sort de l’ordinaire.
Fedex Tail
En plus d’être malmené face à une telle gaudriole, le jeu vous prendra pour le premier esclave venu. « Va là-bas tuer 30 bestioles », « amène-moi 3 babioles », « apporte ça à Machine » seront votre quotidien si vous décidez de dévier légèrement de l’intrigue primaire. Je ne me suis jamais autant senti sali à l’idée d’augmenter les niveaux de mes personnages face à ces tâches rébarbatives, chiantes et ingrates. Déjà que la quête principale consiste à faire un « tout droit » d’une quinzaine d’heures sans aucune difficulté, les emplois secondaires, même ceux permettant d’améliorer la guilde ne donnent pas le désir d’y retourner.
Et pourtant, comme je le disais en introduction, je n’ai pas pu lâcher Fairy Tail avant que le nombre d’heures de ma sauvegarde atteigne les 45. Ce ne sont pas les trois habits à débloquer par personnage – dont des maillots de bain ; attention le jeu se concentre un peu trop sur les formes féminines si vous voyez ce que je veux dire… – ou les pouvoirs à acquérir qui m’ont poussé à aller aussi loin. C’est le manque de challenge.
Sévisse après générique
Sans rentrer dans les détails, je n’ai pas pu lancer le jeu rapidement après sa sortie, j’ai été malade (la suspicion Covid qui m’a bien pourri la vie), j’ai donc voulu aller au plus vite pour rendre cette critique. J’ai donc lancé le jeu en facile. Quelle erreur ! Ne faites pas cela s’il vous plaît. En facile, j’ai passé quasiment 35 heures avec les combats en automatique tellement le jeu est mal équilibré. Lors des phases de farming liées aux quêtes optionnelles, je regardais même South Park sur mon téléphone pendant que les combats se faisaient tout seuls ! Et même après avoir relancé une partie, vite fait, en difficulté normale, je peux vous assurer qu’à partir d’un moment tout peut se faire sans votre consentement.
Ce n’est qu’après avoir atteint le contenu post-générique – une habitude chez Koei Tecmo, comme avec les jeux Attaque des Titans (que j’adore) où vous pouvez avoir jusqu’à 15 heures de contenu après le générique de fin – que le jeu démarre enfin avec des combats plus complexes qui peuvent vous prendre plus de 5 minutes chacun. C’est à ce moment qu’on ressent la réelle dimension tactique de ce JRPG : avoir la bonne équipe de héros qui se complètent (16 personnages jouables) en fonction de leurs capacités et pouvoirs sous peine de se faire fesser. Même en facile, j’ai galéré face aux plus grands boss facultatifs et c’est exactement ce que je cherchais dans ce jeu. Dommage qu’il ait fallu attendre quasiment 40 heures pour me procurer une réelle satisfaction.
Je pense que ce Fairy Tail ne s'adresse qu'aux fans du manga, voire qu'aux fans de l'animé à cause de sa propension à montrer les femmes comme des objets avec des seins (ce qui n'est apparemment pas trop le cas sur papier, si j'en crois certains dires). Ne vous attendez pas à vivre une chouette épopée à cause d'un récit incompréhensible qui mélange 4 ou 5 arcs différents. Si vous les connaissez, tant mieux, si ce n'est pas le cas vous serez noyés dans un torrent d'informations imbitables. Enfin, ne cherchez pas un titre aux combats tactiques intéressants à moins de débuter l'aventure en difficile. Ce n’est pas un mauvais jeu en soi, mais c’est un jeu pour les fans fait par des fans, et c’est tout.
Zhykos
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