Mise en avant au dernier CES de Las Vegas, la « Souris 3D » de Lexip nous est parvenue en un temps de test d’environ une semaine histoire de découvrir cette idée de mettre deux sticks analogiques dans une souris. Ne faisons pas de conclusions hâtives, mais concluons quand même…
Comment ça marche ?
L’idée de base est tout simple : permettre aux joueurs (mais pas que ?) d’utiliser une souris de façon plus importante encore qu’avec les modèles actuels. Ainsi, il serait possible de se déplacer en trois dimensions, comme avec des sticks, mais avec la souris. Pour cela, la bête est montée sur un socle amovible qui fait office de « stick analogique gauche » pour les amateurs de manette. Sur le coté gauche de la souris, un petit stick analogique apparaît pour faire office de stick droit. Oui, c’est inversé mais en pratique, c’est assez logique… Pour les droitiers.
Au-dessus des deux clics de la souris se situe une zone où poser ses doigts pour donner du poids et ainsi pouvoir efficacement faire se mouvoir la souris dans tous les axes via son socle particulier. Cela à un prix : celui de l’ergonomie pour les grosses mains qui n’arriveront jamais à atteindre les deux clics, le stick analogique et cette zone sans jouer les équilibristes des doigts. Sur ce point, la souris manque vraiment de s’adapter à toutes les morphologies.
On a essayé la souris avec plusieurs jeux, tout d’abord choisis dans l’interface de Lexip à télécharger séparément. Celle-ci propose des sets de boutons déjà programmés pour certains titres, on s’est alors dit qu’il était intéressant d’en tester directement l’efficacité.
Besiege : Dans ce titre de construction et utilisation de véhicules, on découvre surtout que la PU94 pourrait bien se trouver un public auprès des amateurs de 3D et autres logiciels de dessin/construction/modélisation. Ce n’est pas incroyable de différence par rapport à de simples raccourcis claviers (ou à une tablette graphique) mais le déplacement aux sticks et avec la souris permet de bouger, tourner, de façon fluide et assez précise.
Counter Strike : S’il y a bien pour un genre que la souris me faisait de l’œil, c’était pour le FPS. Malheureusement, elle n’y est absolument pas confortable et peine à proposer une expérience de qualité. On galère franchement à se mouvoir plus efficacement qu’avec un habituel ZQSD.
Elite Dangerous : En simulation spatiale, la PU94 se trouve un bel allié de choix. Ce n’est pas mieux qu’avec un bon joystick des familles avec retour de force, mais on préfère franchement les possibilités qu’offrent la Souris 3D dans l’espace à une simple manette. On ne se passera évidemment pas du clavier, mais les rotations et déplacements gagnent en sensations avec ce modèle original.
Le problème principal de la Lexip PU94, vous l’aurez compris, c’est son manque global de confort. Venant bouleverser toutes nos habitudes, elle remplace notre bon gros fauteuil rembourré par une chaise en osier en clamant haut et fort que c’est mieux pour notre façon de s’asseoir. Problème : les habitudes sont dures à lâcher et il aurait surement fallu prendre davantage en compte le confort avant l’utilisation. Passer à une souris 3D, même si elle était davantage « gadget » qu’elle ne l’est actuellement, aurait tout à fait pu plaire au grand nombre si le confort des doigts et de la main était optimal. En l’état, seules certaines personnes s’y sentiront bien, une fois la souris accolée à leur paume.
L’idée est bonne, cela ne fait aucun doute. Mais est-ce qu’elle a pour autant un avenir ? Rien n’est moins sûr. Peu confortable pour certaines personnes (les grosses mains), pas très sympathique avec les différences (au revoir les gauchers), pas toujours facile à configurer (des tutoriaux pour l’interface sont disponibles sur les réseaux sociaux de la firme), la PU94 est une tentative sympathique mais bancale. Pour l’instant, on reste méchamment sur notre faim. Mais il faudra suivre Lexip avec curiosité, désormais.