Rapide Critique

Prisme 7

Développeurs : Bright, Game in Society – Éditeur : le Centre Pompidou
Date de Sortie : 23 avril 2020 – Prix : Gratuit

Édité par le Centre Pompidou et avec le soutien du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, le jeu de Bright et Game in Society se concentre sur la découverte de l’Art Moderne à travers plusieurs de ses œuvres, mais aussi et surtout des couleurs, des ombres, de la façon de créer l’art et d’imaginer la lumière et les couleurs de façons différentes.

Vous êtes un orbe évoluant dans des couloirs ponctués d’informations vous expliquant ce que vous pouvez réaliser. Chacun des sept niveaux proposés vous permettra d’effectuer des actions différentes en fonction de leur thème. Vous aller jouer avec les formes, les couleurs et les ombres de différentes manières pour vous sortir d’un labyrinthe de puzzle assez linéaire. Si vous commencez à sortir des sentiers tout tracés pour vous, sans doute tomberez vous sur un de ces étranges cristaux qui, une fois collectés, vous débloquent une œuvre majeure de la collection du Musée National d’Art Moderne. Collectionner des tableaux : voilà votre mission secondaire.

Chaque niveau est plus ou moins difficile, plus ou moins long, plus ou moins intéressant en fonction des sensibilités de chacun et c’est ce qui fait clairement le charme principal de Prisme 7. Me concernant par exemple, j’ai trouvé le niveau « Couleur et Engagement » assez laborieux avec ses citadins à mener au bon endroit pour exprimer les mécanismes de foule et la possibilité d’interagir avec celle-ci. Cependant, la section « Lumière et Physique » m’a bluffé avec ses empreintes de lumière laissées par notre avatar, générés à partir des ombres de formes géométriques présentes dans les niveaux. Chacune des sept propositions de labyrinthe et puzzles aura ses adeptes et ses détracteurs, ce qui est une belle représentation de ce qu’est la découverte de l’Art et les différences d’opinions entre plusieurs individus.

Tout se joue à la souris ou au tactile, selon votre plateforme. On vous déconseille nettement le jeu à la manette tant celui-ci est hasardeux, blindé de bugs et de toute façon, les sensations y sont moins présentes. Sans cela, Prisme 7 n’est pas exempt de défauts techniques (une caméra qui fait un peu ce qu’elle veut, des soucis de collisions) mais rien de bien affolant.

Ce qui pose davantage problème une fois le jeu terminé (comptez une bonne heure et demie si vous êtes un habitué des puzzles et que vous ne collectez pas toutes les œuvres), c’est d’imaginer à qui se destine Prisme 7. Les joueurs confirmés ? Les passionnés de culture qui n’y connaissent rien en jeu vidéo ? Ceux qui ont peur/dénigrent ce medium ? Le jeu est tellement emprunt d’une volonté de plaire à un maximum de monde que cette principale qualité est aussi son principal défaut : certains termes et idées auront du mal à ne pas perdre (voir ennuyer) les nouveaux venus pendant que les plus érudits pourraient le regarder d’un air hautain.

Mais ça, finalement, c’est juste ma vision des choses. Et s’il y a bien un aspect de Prisme 7 que je trouve réussi, parmi la tonne d’idées, la beauté de certains moments et sa façon intelligente de ne jamais nous prendre de haut, c’est bien cette impression que tout le monde s’en fera un avis qui le poussera à être plus curieux, plus critique, moins passif devant la création et les œuvres qui en découlent. Rien que pour ça, c’est un grand oui. Surtout que : c’est gratuit, donc accessible à tout le monde.

Image de Skywilly

Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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