Rapide Critique

The Flower Collectors

Développeur :  Mi’Pu’Mi Games – Éditeur : Mi’Pu’Mi Games
Date de Sortie : 21 Avril 2020 – Prix : 19.99 €

Après le magnifique The Lion’s Song, les Autrichiens de Mi’Pu’Mi nous embarquent de nouveau dans un récit fortement narratif et ils ont choisi l’Espagne comme décorum dans une époque très particulière : celle se situant entre la mort de Franco, dictateur espagnol post-Seconde Guerre mondiale et les premières élections démocratiques sous le règne de Juan Carlos.  Évidemment à l’époque, il n’était pas conseillé d’avoir des idées politiques divergentes de celle de l’état sous peine de répression policière. Et c’est dans cette atmosphère que se place The Flower Collectors.

On y incarne Jorge, un policier à la retraite, provoquée par un accident qui lui a valu la perte de l’utilisation de ses jambes. Bloqué en fauteuil roulant et dans son appartement, son unique contact avec l’extérieur reste les enfants qui viennent lui apporter le journal / à manger, mais surtout son balcon et ses jumelles. Un soir d’orage, il est réveillé par une fuite d’eau dans son appartement. En allant chercher un seau d’eau sur son balcon, il est témoin d’un meurtre. Rapidement, une jeune femme frappe à sa porte demandant refuge. Ainsi démarre l’enquête d’un vieil ours aux idées conservatrices aidant une jeune chatte journaliste aux idées portées à gauche afin de trouver l’identité du meurtrier.

Pour cela notre ours ronchon enverra Melinda discuter avec le voisinage (un mendiant, une vieille commère, un serveur, un prêtre, deux mécaniciennes et divers employés d’un cabaret un peu louche) afin de les interroger sur ce qu’ils ont vu le soir du meurtre dans un premier temps, puis sur leur activité par la suite, car évidemment, au vu du peu de protagonistes, ils ont tous une histoire, qui peut être lié de près ou de loin au meurtre.

Si le jeu ne bluffe pas par sa qualité visuelle assez pauvre (animation faible, éclairage quasi inexistant), le titre nous happe par son ambiance. Le fait d’être sur quelque chose de très dessin-animé (sans être du cell shading) permet de faire passer la pilule, mais c’est bien l’atmosphère qui captive le joueur, et notamment via les scènes d’interrogatoires que mène Melinda. Étant donné que nous sommes en 1977 et dans une situation imprévue, notre duo ne communiquera que par Talkie-Walkie, qui seront bien évidemment éteints lorsque notre journaliste en herbe ira papoter avec le voisinage (pour des raisons de sécurité de cette dernière étant donné qu’elle est de gauche). Ainsi, seules les retranscriptions que fera notre héroïne permettra de mettre des mots sur les gestes que l’on observera à travers les jumelles ou l’appareil photo.

À la fin de chaque moment clé de la journée, vous devrez placer les photos et croquis correspondant aux événements préalablement enquêtés et qui marqueront la suite de l’investigation. Hélas, on découvre très rapidement les limites de ce système, conforté avec un événement clé en milieu du jeu qui nous fait comprendre que celui-ci ne peut prendre que deux voies. Si cette fausse narration à choix ne vient pas gâcher le plaisir de jeu, se sont plutôt certaines phases un peu lourdes / ridicules qui viennent gâcher un peu la magie. Entre les phases chronométrées de recherche de points d’intérêts venant mettre une pression inutile au joueur ou les phases de cache-cache pour déplacer un personnage d’un point A à un point B sans que la police ne la voit.

Si The Flower Collectors n’arrive pas au niveau narratif de leur précédent jeu, il permet d’apporter un vrai pendant interactif à Fenêtre sur cour, l’un des chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock, le tout dans une époque historique rarement abordée et permettant la mise en avant de thèmes toujours d’actualité. 

Image de Crim

Crim

Intégriste gaucher depuis 1983. Les cailloux: GOTY des armes depuis 2013.

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