Rapide Critique

Disintegration

Développeur : V1 Interactive – Éditeur : Private Division
Date de Sortie : 16 Juin 2020 – Prix : 49,99 €

Il y a quelque chose de familier dans Disintegration qui nous crie Halo, pour qu’il revienne. Cela n’est guère étonnant quand on sait que derrière son studio V1 Interactive se cache d’anciens membres éminents ayant travaillé aux côtés du Masterchief chez Bungie, dont Marcus Letho, co-créateur de la saga Xbox fétiche. Pour autant, ce n’est pas vraiment ce qui nous importe. Si on lui trouvera une sensibilité et une touche artistique semblable, Disintegration se joue par contre tout autrement dans un mix entre le jeu de stratégie d’abord, un shooter en second.

On s’y retrouve aux commandes de Romer Shoal et d’une bande de robots aux personnalités bien différentes, d’anciens humains ayant transféré leur conscience dans ces boîtes de conserve sophistiquées, dernier rempart de l’humanité contre une menace désireuse de l’effacer de la surface du globe. Sans trop de cérémonie, notre bande de joyeux drilles va devoir s’associer à la rébellion locale pour sauver ce qu’il reste encore à sauver. Entre alors en jeu notre héros du jour et sa gravcyle ou moto anti-gravité. Ce véhicule futuriste permettra ainsi à Romer de survoler ses compagnons pour leur donner des ordres d’attaque et de placement, d’où l’aspect stratégie évoqué plus haut. Tandis que Romer pourra également leur apporter son support à l’aide de son armement léthal comme médical, puisqu’il pourra causer des dommages comme soigner ses alliés.

Conceptuellement parlant, l’idée est plutôt bonne. Dans son exécution, on flirte avec l’ennui. En dehors de la gestion des priorités en ce qui concerne les ennemis présents à l’écran, on se retrouve avec une puissance de feu ridicule puisque celle-ci viendra en majorité de notre escouade de robots, et non de notre gravcycle. C’est même tellement frustrant quand on vient parfois à se dire qu’on se verrait plus au sol à jouer aux côtés de nos potes robotiques que d’être dans les airs à attendre que l’action se termine puisque ces derniers semblent s’amuser tellement plus que nous.  

Il est assez compréhensible qu’en tant que leader de notre groupe nous ne soyons pas plus efficace en ce qui concerne notre puissance d’attaque, puisque cela retirerait toute motivation à jouer de manière stratégique. Sauf que de ce côté-là non plus, on se sent frustré et limité par un titre sur rail qui jamais ne nous laisse sortir des sentiers battus, ni expérimenter à notre envie. Outre le fait qu’il n’est pas possible de choisir les membres de notre escouade pour chaque mission, il n’y a finalement pas grand-chose de stratégique à faire à part placer idéalement nos alliés et gérer les priorités. Il existe la possibilité d’avoir recours à l’environnement pour nous aider, mais on clairement vu plus original que des barils d’essence forcément explosifs comme soutien stratégique. De ce côté-là, Disitengration manque très clairement de variété ne parvenant pas à nous sortir d’un ennui naissant, en sus d’une IA pour nos co-équipiers qui flirte avec le néant en guise d’intelligence.

Disintegration est un jeu ambitieux sur le papier qui donne parfois l’impression d’être venu à court de budget au milieu de sa production ce qui aurait pu expliquer la raison pour laquelle il apparaît si incomplet et vide. Son concept est original mais sous-exploité venant à faire regretter qu’il ne soit au final pas qu’un simple shooter linéaire plutôt que cet ersatz de jeu de stratégie en temps réel sans grande profondeur et une partie action bien en deçà des standards du genre. Il arrive donc difficilement à convaincre sur la durée quand ce n’est pas la lassitude et le désintérêt qui prennent le relais avant qu’on lâche l’affaire. Son mode multijoueur en ligne relève un peu le niveau mais si le jeu ne rencontre pas le succès, force est de parier qu’il sera vite vide de monde.

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