Critique

Iron Man VR

Développeur : Camouflaj – Éditeur : Sony Interactive Entertainment – Date de Sortie : 3 juillet 2020 – Prix : 45 €

Pas de Cinétose (étonnement)
Accessible à tous les publics / Quelques rares Jumpscares

Jouer Tony Stark en étant directement dans son armure de Iron Man, c’est la promesse faite par le studio Camouflaj déja responsable du sympathique Republique et de sa mouture VR sortie il y a quelques mois maintenant. Avec Sony et en exclusivité, le studio se lance donc dans l’aventure PSVR avec toutes les limitations que cela amène par rapport à un jeu Oculus ou Vive. Ce qui est intéressant, c’est de savoir s’ils s’en sortent avec les honneurs…

Sacrifié à l’autel d’un PSVR mourant en fin de vie de la PlayStation 4, avec une date de sortie fixée à quelques mois avant l’annonce de la PlayStation 5, Iron Man VR n’est pas très copain avec la division Marketing de Sony. Pourtant, le jeu a eu le droit à une démo jouable plutôt encourageante et l’univers Marvel est vu d’un bon oeil depuis la sortie de l’excellent Spider-Man. 

Dans Iron Man VR, vous portez donc votre casque et vos deux manettes Move pour devenir Iron Man, mais surtout Tony Stark. L’introduction aura beau jouer les tutoriaux de qualité, vous expliquant comment voler, placer vos mains comme dans les films et les comics pour vous diriger et étonner avec sa reconnaissance des mouvements de vos bras pour faire jaillir différents types d’armes en fonction de la façon que vous avez de vous tenir, elle ne sera qu’une partie de plaisir de courte durée avant la venue de la première (et loin d’être la dernière) séquence de dialogues. Sans spoiler une histoire tout de même assez quelconque, vous aurez le droit à deux I.A : une calquée sur Tony Stark, responsable de l’armement, et Friday, l’actuelle Intelligence Artificielle qui gère tout le business de Tony. Et ces deux là ne vont pas cesser de discuter entre eux, vous demandant juste d’acquiescer et de bouger des mains pendant qu’ils papotent et font avancer l’histoire du mieux qu’ils peuvent.

Ces séquences très nombreuses proposent un jeu en couloir assez édifiant de vieillesse dans sa construction. C’est typique d’un jeu en réalité virtuelle mais habituellement, les briefings sont mois bavards et ennuyants. Reste à parler… de l’action.

Les mouvements fonctionnent. Bloqué dans sa zone de détection de la caméra PlayStation, sans trop de liberté de mouvements autre qu’avec les bras, Iron Man VR propose sont lot de sensations sympathique. La profondeur et la qualité globale des graphismes (et des lentilles du PSVR) forcent à une résolution moins bonne et à un manque global de réalisme visuel, mais on y croit quand même assez pour obtenir de bons effets de vol. Principalement quand on s’amuse à passer entre des arches de pierres et des anneaux, puis à tenter de gérer au mieux les mouvements et la caméra associés.

Objectif principal de tout nouveau joueur : se rendre dans la section des options et changer le système de rotation de la caméra. Préférez une version fluide et augmentez-en l’axe à votre convenance. La solution originale ne plaira pas à tout le monde et le confort qu’apporter ces quelques modifications peut absolument tout changer dans votre façon d’apprécier ou non le gameplay du jeu. Car ne pas maitriser les rotations de caméra à gauche et à droite, c’est s’exposer à un gameplay qui devient très complexe à comprendre, à apprécier et surtout à gérer sur le long terme.

Iron Man VR est moche, allons-y gaiement sur ce point. Certains niveaux proposent du vide intersidéral, des textures plates et des modélisations à la machette même pas aiguisée. Le scénario est inconsistant, prévisible et blindé de dialogues entrecoupés de beaucoup trop de chargements qui viennent tout gâcher.

Pourtant, tout ce qui est immersion fait plaisir à jouer. Vous voulez, tirez sur des ennemis, tendez les bras d’une autre façon pour lancer des missiles, etc. Fermer votre poing et frapper au sol demande deux/trois boutons et un petit apprentissage, mais est toujours un plaisir à effectuer. Le sound-design est aussi très réussi : au delà des voix françaises, beaucoup trop insipides voir énervantes, on a le droit à un traitement sonore de qualité. Jouez-y avec les écouteurs de votre PSVR pour encore plus d’immersion.

Chaque moment de gameplay plutôt marrant doit se mériter, en supportant du Loading qui n’en finit plus et des dialogues inconsistants et sans piment, C’est dommage, finalement, qu’Iron Man VR est forcé sa durée de vie avec tout cela. Certes, vous y jouerez 7 heures sur le papier, mais finalement vous ne vous amuserez que pendant la moitié de ce temps, voir moins. Le meilleur moyen d’en profiter au mieux, c’est de jouer sur une partie d’un.e autre ami.e et de lancer les niveaux de pur gameplay un par un. Dommage.

Iron Man VR est une très bonne adaptation dans ses phases de gameplay, tirant parti des possibilités du PSVR tout en esquivant les problèmes que cette désormais un peu vieillotte technologie impose aux jeux qui se rendent compatibles avec elle. Le problème de ce jeu finalement c’est qu’il est non seulement trop bavard mais aussi entrecoupé de bien trop de phases de chargement qui ruinent le rythme. Parce que si graphiquement il fait souvent de la peine, on s’en fiche un peu : les sensations sont là et le gameplay est amusant. À vouloir satisfaire les joueurs en termes de durée de vie, on en oublierait de leur proposer du jeu ? C’est complètement contre-productif !

Skywilly

Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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