La partie et la partition.
Rapide Critique
Grindstone
Développeur
Capybara Games
Éditeur
Capybara Games
Date de Sortie
19 septembre 2019
Prix de lancement
17 €
Testé sur
Nintendo Switch
Un héros très costaud et pas très content, des ennemis coupés en deux, des pièges mortels, un équipement procurant différentes caractéristiques , et… des petits monstres mignons à relier entre eux dans un puzzle game addictif.
Jorj, héros conanesque au bonnet laineux, souhaite gravir le mont Grindstone. Or, Jorj n’aime pas trop la randonnée, ni frapper poliment aux portes. Il préfère se frayer un chemin à grands coups d’épée/masse/coutelas au milieu des bestioles qui peuplent les entrailles de la montagne. Nous voyons venir les adeptes du carnage, les rois et reines de l’empoigne moyenâgeuse, mais Jorj, en homme bien ordonné, ne peut détruire ses ennemis qu’en enchaînant les monstres de la même couleur.
Grindstone, c’est donc la rencontre entre le genre phare du puzzle coloré à la Candy Crush (qui va bientôt fêter sa dizaine d’années), et une ambiance bagarre et RPG-léger du plus bel effet. Pas de bonbons (qui font mal aux dents) de la même couleur à regrouper, mais des suites de monstres à désigner à notre sympathique psychopathe qui va se faire un plaisir de les exécuter en chaîne et ainsi faire grimper le compteur de combos (et faire tomber beaucoup de dents). A chaque salle son défi et ses nouvelles règles : récupérer une clé, éliminer des mini-boss nécessitant des combinaisons plus élaborées, écraser un ennemi selon des contraintes de couleurs. Capy Games parvient à renouveler brillamment sa proposition, pour un jeu qui pourra vous occuper sur quelques dizaines d’heures et même au-delà.
Le principe est immédiatement accessible, mais c’est dans l’enrobage que le studio canadien excelle. Jorj hurle de manière disproportionnée en pourfendant (littéralement) ses ennemis, et chaque mouvement se conclut au milieu de jolies petites viscères fluos et autres globes oculaires qui giclent gaiement (même si ce gore rigolo peut-être désactivé dans les options, pour les apprentis barbares). Entre les hurlements et les os qui craquent, une bande-son discrète mais très élégante à base de hip-hop instrumental mêlé de chœurs à connotation médiévale ou de moments plus synthétiques, du plus bel effet pour accompagner vos moments de réflexion.
Et le RPG alors ? Et bien pour les amateurs de craft et de loot, une visite au Howling White Wolf, la délicieuse auberge néon-Fantasy, permettra à Jorj de regagner quelques précieux points de vie (certaines bestioles se rebiffent et un mauvais mouvement peut vous faire perdre votre précieux butin), mais surtout de s’équiper d’une nouvelle armure ou de choisir des sorts et armes pouvant être utilisés pour se faciliter la vie dans des niveaux de plus en plus retors, surtout si l’on cherche le high score.
Des mécaniques solides comme un roc et aussi enivrantes que de la vraie bière de barbare, Grindstone est le compagnon bruyant parfait pour de courtes sessions au cœur de la montagne.