Rapide Critique
Behind the frame
Développeur
Silver Lining Studio
Éditeur
Akapura Games
Date de Sortie
25 août 2021
Prix de lancement
10 €
Testé sur
PC
Une lumière poudreuse, un appartement hors du temps, des paysages verdoyants et fleuris, un chat dodu et surtout ce ciel d’un bleu éclatant, Behind the frame ne cache pas l’influence du studio Ghibli dans sa direction artistique. Cette dernière a d’ailleurs grandement participé à la mise en avant du jeu sur les radars d’amateurs et d’amatrices de paysages éclatants de nostalgie et de personnages adorablement tristes.
Les promesses d’une aventure aux confins de la peinture, de la mémoire et de la mélancolie – avec pluie et piano comme responsables habituels de nos petites larmes – se découvrent alors que l’on accompagne une jeune artiste dans ses premiers coups de pinceaux et que les premières séquences animées nous rassurent sur un point : Behind the Frame est un jeu aux atours charmants, et même si la qualité de l’animation n’égale pas celle de la boîte du bourreau de travail à lunettes et barbe blanche, nos yeux ne peuvent pas bouder l’hommage appliqué que tentent les Taïwanais.e.s de Silver Lining. Mais on fait quoi au juste dans Behind the Frame? On peint ? On lit ? On bavarde ? On cherche des choses pour réveiller nos glandes lacrymales à grands coups de secrets enfouis ? Et bien un peu tout cela à la fois, même s’il faudrait deux ou trois couches fraîches de gameplay supplémentaires pour éviter que l’expérience ne se craquèle trop vite.
Lorsque le joueur a le contrôle, le jeu nous plonge dans un appartement qui ferait rêver n’importe quel étudiant de 2021 – surtout ceux en école d’art -, dont nous pouvons faire le tour à 360 degrés, dans un très élégant panorama intérieur. L’effet « décor peint » est très joli, et on se retrouve à préparer gaiement la journée de notre peintre, ici en mettant de la musique, là en préparant un café en quelques clics, avant de se mettre au travail. En revanche, posez vos pinceaux et palettes, oubliez vos cours d’arts plastiques de 4e, la peinture dans Behind the Frame consiste en un petit coloriage de zones sagement délimitées qui permettent de lancer quelques dialogues ou bien d’ouvrir des compartiments secrets avec des trucs dedans – car dans le jeu, la peinture a une certaine influence sur le réel, ou en tout cas l’image que l’on s’en fait. Et le jeu de devenir une sorte de mélange entre un escape game mémoriel, un visual novel et un jeu d’objets cachés dissimulant quelques indices à reproduire sur les toiles de l’appartement ou faisant apparaître des pièces de puzzles assez artificiels mais tout à fait accessibles, à condition que vous sachiez mettre une pièce carrée dans le trou carré de la boîte – personnellement j’y arrive très bien, sans vouloir me vanter.
Si la paire d’heures que réclame Behind the frame pour connaître son dénouement est émaillée de nombreuses répétitions à cause d’interactions très limitées – mais jamais frustrantes – et d’une musique qui souligne la moindre émotion avec un rouleau de peintre en bâtiment de 3 mètres d’envergure, votre gorge d’amateur d’art, de ciel bleu et de piano triste finira néanmoins par se serrer à l’approche du générique de fin, grâce à une histoire aussi simple qu’elle est touchante.