Quand le capitalisme bien veillant vous envoie à la mine
Rapide Critique
Happy Game
Développeur
Amanita Design
Éditeur
Amanita Design
Date de Sortie
28 octobre 2021
Prix de lancement
13.13 €
Testé sur
Nintendo Switch
Amanita Design est passé maitre dans le point and click non textuel. Grâce à la mise en scène de chacun des écrans ainsi qu’aux actions des divers personnages présents, le joueur est capable de déduire les actions à mener.
Et le charme de leurs productions ne s’arrête pas là. Avec leur univers visuel complétement loufoque, rappelant très souvent un collage de plusieurs éléments qui n’ont rien à voir les uns avec les autres et pourtant si cohérent, le studio tchèque nous présente avec Happy Game une balade horrifique pleine de bons sentiments.
Le temps de trois petits scénarios (se bouclant chacun en 30-40 minutes), on y parcourt les cauchemars d’un jeune enfant à qui on a retiré son doudou (tour à tour un ballon, une peluche et un chien). Avec une atmosphère très mignonne et pourtant d’une violence incroyable, le studio arrive parfaitement à mettre en scène le sentiment de sécurité qu’a l’enfant lorsqu’il récupère son précieux objet, la curiosité qu’il a avec son entourage, très souvent représentée par des jouets qui attirent son regard ainsi qu’un peu de peur le faisant systématiquement revenir à son ballon / nounours / chien.
Avec ses couleurs chaudes, voir trop chaudes, le contraste, notamment dans le second chapitre avec les lapins rappelant fortement des teletubbies mélangés au clown assassin de « ça », le malaise horrifique des « monstres » imaginés par les enfants en vient même à troubler un adulte. Évidemment, qui de mieux que Dva pour accompagner ces récits à la bande son (ils ont déjà œuvré sur Botanicula et Chuchel), avec leurs sons complétement envoûtants, aux multiples instruments et vocalises qui amplifient ce sentiment de bien-être dérangeant.
Une fois de plus, Amanita Design frappe très fort avec un titre autant atterrant de violence que l’on affronte volontiers pour profiter du réconfort d’un doudou fraichement retrouvé.
C’est l’histoire d’une grenouille ninja qui découpe des vilains dans un chateau.