Rapide Critique

Jurassic World Evolution 2

Howler
Publié le 18 décembre 2021

Développeur

Frontier Developments​

Éditeur

Frontier Developments​

Date de Sortie

9 novembre 2021

Prix de lancement

59,99€

Testé sur

PC

Cela fait 26 ans que Frontier Developpements existe, et presque 20 ans qu’ils développent des jeux de gestion (entre autres). Forcément, qui de mieux pour réaliser le rêve que tout gosse s’est fait : tenir un parc de dinosaures. Jurassic World Evolution est sorti il y a 3 ans, dans un état compliqué, dira-t-on. Depuis, le jeu s’est vu offrir quelques DLC et des mises à jour qui l’ont fait évoluer dans le bon sens. Et après la sortie de Jurassic World : Fallen Kingdom et l’arrivée de la suite, Universal se devait de ré-embaucher les british de Frontier pour une suite plus en adéquation avec les critiques du public, histoire de marquer le coup.

M. Hammond, les téléphones fonctionnent

Plus de gestion et moins de scripts, c’était l’une des grosses promesses des développeurs, afin que chacun puisse faire son parc comme il le souhaite. Enlevons le sparadrap tout de suite, le contrat n’est pas totalement rempli et le jeu propose toujours des scénarios différents, afin de tenir la main des nouveaux joueurs. En premier lieu, la campagne, de quelques heures à peine, qui se passe tout de suite après le dernier épisode sorti en salles obscures, fait office de tuto. Puis les Théories du Chaos, qui vous proposent de réécrire l’histoire des 5 films en perfectionnant un peu plus la création et la gestion de parc, de quoi faire un pied-de-nez à ce bon vieux Hammond et lui montrer comment on fait. Les deux modes proposent deux approches différentes, la campagne étant bien plus scénarisée (avec la présence des voix françaises de Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, s’il vous plaît) et vous demandera de sauver les États-Unis des différents carnivores qui se baladent, l’autre se contentera de vous donner des objectifs simples et de vous laisser gérer votre parc comme vous le souhaitez (mais en restant sur un fil rouge).

Si vous êtes du genre aventurier, fort heureusement, le mode Bac à Sable est toujours présent, cette fois-ci avec une difficulté qui peut entièrement être personnalisée. Libre à vous de dépenser sans compter avec un argent infini, ou alors de la jouer à la régulière, avec une gestion du fric, de la santé des animaux, des perturbations climatiques, des visiteurs etc. Car c’est bien là que Frontier a essayé de mettre les bouchées doubles. En mode Bac à Sable, avec une difficulté classique, vous allez devoir ouvrir un parc, créer des dinosaures et faire en sorte de le rendre viable. Cela veut dire créer un gros parc d’attractions, littéralement, avec ce qu’il faut de boutique à souvenirs et casse-dalles pour engranger du pognon, tout en prenant soin des dinosaures (mais dans le but d’animer la galerie). On est bien loin de Planet Zoo et plus proche de Zoo Tycoon, ce qui devrait faire légèrement grogner les défenseurs des animaux parmi vous (oui, je trouve ça cruel, même pour des animaux numériques morts depuis des millions d’années).

Côté nouveauté, outre l’ajout des dinosaures volants et maritimes (mais qui ne change pas trop la manière de jouer), il y a la gestion de territoires. Cet ajout facilite la répartition de nos dinos dans des enclos communs. Avec les bonnes connaissances, vous saurez qu’on peut allègrement mélanger les Struthiomimus et les Tricératops car ils ne se nourrissent pas de la même manière (et vivent plutôt bien les cohabitations). De quoi économiser un enclos, voire deux ou trois si vous êtes malin et jouer un peu avec la végétation et les jauges de confort. On note aussi la présence de scientifiques, qui serviront de ralentisseurs au joueur. Vous voulez faire une expédition de fouille ? Il faut un scientifique. Vous voulez synthétiser des dinos ? Il en faut un autre. Développer un vaccin contre une maladie ? Scientifique. Chaque action visant à faire évoluer votre parc demandera du personnel avec une statistique particulière, des salaires et du temps. Vous allez donc devoir en accumuler intelligemment pour être le plus polyvalent possible et, surtout, vous préparer à lâcher 75 000$ (!) quand l’un d’eux frôle le burn-out pour lui payer de chouettes vacances.

L’argent est d’ailleurs un véritable problème ici. Pour ouvrir un parc de dinosaures, il n’y a pas de secret, il en faut beaucoup. On se retrouve très régulièrement à jongler avec des millions sans vraiment comprendre ce qui nous coûte cher ou pas. Ce qui va suivre va peut-être dépendre de chacun d’entre vous, mais bien qu’étant un jeu de gestion, les gros chiffres m’empêchent de réellement savoir ce qui coûte cher ou non (la vie de prolo, vous connaissez). On va alors claquer ses 400 000$ pour que nos boutiques paraissent jolies sans s’en rendre compte, pour finir par devoir se coltiner le double de réparation après une tempête imprévue ou la sortie inopinée d’un allosaure un peu chafouin (vraiment des sales bêtes ces trucs). Si on met tous ces petits détails, suivis des nombreuses dépenses liées aux scientifiques, l’argent part très vite et il manque une option importante pour ces cas-là : le prêt. Il suffit de prendre un peu trop de risques et à la première catastrophe, on se retrouve rapidement sans le sou et dans l’incapacité d’aller plus loin. Soit vous avez une sauvegarde avant, soit vous êtes bon pour recommencer.

Jurassic World Evolution 2 mute depuis sa première itération en quelque chose de plutôt positif. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le jeu mérite encore quelques ajustements pour éteindre les sentiments de frustration, mais il en reste le meilleur jeu de dinosaures du coin qui ne demande pas de les tuer avec un shotgun. On aimerait juste qu’il soit meilleur sur la gestion, notamment sur l’argent. Il garde cependant un paquet d’atouts dans sa besace pour faire kiffer tous les grands enfants qui rêvent d’avoir un diplodocus dans leur jardin.

WHAT THE BAT?

Vivre avec des battes à la place des mains

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