Sans être parfait, voilà un jeu qui a le mérite d’être pleins de surprise.
Critique
Scathe
Développeur
Damage State
Éditeur
Kwalee
Date de Sortie
31 aout 2022
Prix de lancement
22,99€
Testé sur
PC
Assez jeune dans la publication de jeu indé, Kwalee cherche encore sa ligne éditoriale. Entre puzzle game mignon, party game et jeu de duel, il y a globalement à boire et à manger chez eux, sans jamais vraiment savoir dans quelle assiette picorer. Cette fois-ci, c’est Scathe qui passe dans nos mains, un FPS mélangé avec du Bullet Hell, un mix pas forcément évident sur le papier. Il se veut très inspiré de DOOM et de tous ses dérivés de jeux bourrins dans une ambiance infernale et sanglante.
Tempête de Bullets géantes
Vous avez sûrement déjà joué à un jeu qui ne vous inspire rien de spécifique ? C’est exactement ce qu’il se passe avec Scathe. J’ai d’ailleurs mis un peu de temps à écrire cette critique car je ne sais pas du tout par quel bout prendre cette proposition bancale. Les devs souhaitent mettre le joueur au cœur d’un joyeux bordel où vous allez devoir faire attention aux multiples boulettes des ennemis à l’écran. Mais en application, on se retrouve avec un FPS sans patate, à la lecture peu évidente et à la mort facile. Ils ont même eu la « géniale » idée d’intégrer un système similaire à ce qu’on avait dans Star Wars: Republic Commando ou la série des Metro : votre écran se salit avec le sang de vos ennemis et vous devez le nettoyer à l’aide d’une touche dédiée. Sur les deux exemples susnommés, l’immersion est au centre du jeu et les moments où ça arrive sont contextuels (un coup au corps à corps par exemple). Ici, ça arrive tout le temps, et ça se superpose avec les indications visuelles sur les coups reçus. En application, si on ne martèle pas régulièrement notre touche de nettoyage, on ne voit rien et on ne comprend rien (et on meurt).
Mais ce n’est pas la seule bonne idée mal exploitée, les différents niveaux sont agencés en labyrinthe : il existe plus d’une sortie à chaque fois, identifiée par une rune cryptique. Il faut savoir se repérer afin de prendre le bon chemin pour chopper des armes ou des pouvoirs supplémentaires. Dans l’idée, c’est cool, mais il a fallu attendre une mise à jour pour avoir une carte afin de s’y retrouver, les indications n’étaient clairement pas très limpides. Avant l’arrivée de la carte, Je me suis retrouvé pendant de longues heures à errer en rond et surtout, sans aucune autre arme que la mitrailleuse de base, qui, il faut le dire, est très peu engageante en termes de feeling et de dégâts. Voyez-vous, un jour, un grand homme m’a dit « un bon FPS, tu le juges en grande partie sur le feeling de son shotgun ». Cette phrase a raisonné tout le long de mon gameplay dès le moment où j’ai trouvé le canon scié. Je sais que ça ressemble à une blague qu’on sortirait entre potes autour d’un verre, mais c’est pourtant une obligation dans le FPS, si nos outils principaux ne nous font pas ressentir l’impact, on s’emmerde 90% du temps. C’est le cas ici.
J’aimerais vous dire que tout n’est pas à jeter dans Scathe, mais j’ai sérieusement beaucoup de soucis à lui trouver de bons arguments de vente. Techniquement, il reste plutôt joli, mais la DA n’est pas inspirée pour un sou, les animations sont sous xanax et la musique m’a transporté dans un autre temps, où on mettait du metal gentillet pour faire rebelle quand on jouait à un jeu « violent ». Rien ne fonctionne vraiment et il ne restera que le mode Coop (qu’on n’a pas pu tester) pour sauver les meubles, car c’est aussi une autre règle d’or « tout est toujours plus fun à plusieurs ».
Je ne dirais pas que Scathe est une déception, car on n’attendait rien du tout, à part un FPS dans les enfers qui veut nous en mettre plein la figure avec des bullets dans tout les sens. Malheureusement, le cœur même de son concept est saccagé par une accumulation de mauvaises mécaniques et un feeling souris en main vraiment mou. Difficile de vous conseiller le premier jeu de Damage State, tant les bons FPS et autre shooters pullulent sur Steam.