De carte en carte
Rapide Critique
Know by heart
Développeur
Ice-Pick Logde
Éditeur
Ice-Pick Lodge
Date de Sortie
09 mars 2023
Prix de lancement
20 €
Testé sur
Nintendo Switch
10 février 2022 : Know by heart arrive sur PC. 24 février : début de la guerre en Ukraine suite à l’invasion russe. 09 Mars 2023 : sortie de Know by heart sur Switch. Entre temps, la guerre fait toujours rage. Ce contexte est important étant donné que le studio derrière le jeu, Ice-Pick Logde est russe. Il s’est donc posé la question de savoir quelle visibilité nous donnons à la Russie dans un contexte comme celui-ci. Dès lors que le studio s’est affiché publiquement contre cette guerre, la décision a été très simple à prendre, d’autant plus que, et contre la volonté du studio, des événements dans le jeu vont clairement nous rappeler ce conflit, mais nous aurons le temps d’y revenir.
Si vous suivez de près la scène indépendante, le studio ne doit pas vous être inconnu étant donné qu’on leur doit la série Pathologic ainsi que Knock-knock. Dans les 3 titres, il est à chaque fois question de maladie (physique dans les Pathologic, mentale dans Knock-knock) et se passant dans des univers très sombres. Alors quand, avec du retard par rapport à sa sortie initiale, on voit que le studio nous présente un jeu tout coloré, parlant de nostalgie et d’un amour jamais exprimé, on est forcément curieux de voir ce qu’il va nous proposer. On y incarne Misha, un jeune homme dont le train de vie est très banal : il n’a jamais quitté sa ville natale perdue au milieu de la Russie, et son job consiste à contrôler et noter l’identité des personnes qui arrivent et partent en train. Ainsi, tout comme dans Paper, Please, mais sans toute l’exigence politique et financière, vous devrez taper le nom de chaque personne qui arrive / part. Et tout va basculer lorsque Asya, son amie d’enfance (ainsi que l’amour de sa vie) arrive en ville, ainsi que Artyom et Almaz. La bande de leur jeunesse est de nouveau reconstruite, le temps de quelques jours. S’en suit des balades en ville avec Asya (car le cœur de notre jeune Misha est de nouveau complètement emballé) pour se remémorer le bon vieux temps. Et c’est au joueur de choisir de quoi se souvenir, en fonction du lieu où il se rendra. Ainsi, tout le long du chemin, des tas de feuilles (qui brillent, pour ne pas les rater), permettent de lancer une petite conversation très nostalgique, permettant d’en découvrir plus sur l’enfance de notre protagoniste et ses relations avec les nouveaux arrivants. Ces derniers sont de retour pour un motif très particulier : le soixantième anniversaire de la mère de Artyom et Almaz. Notre petite bande se met en quête de photos de leur jeunesse, afin d’en faire un album photo à offrir. Ou comment introduire encore plus de souvenirs dans la narration. Et ainsi, pendant la toute première moitié du jeu, Ice-Pick Lodge nous berce avec cette petite histoire anodine, jusqu’à une scène finale, où l’on se demande ce qu’il va pouvoir nous proposer.
Et là, sans nous prévenir, la narration prend un tournant inattendu, au point de changer beaucoup de règles qui font leur petit effet. En vrai, nous avons déjà eu quelques bribes d’informations distillées par-ci par-là, mais dont rien n’indiquait que le jeu allait partir dans cette direction. Si on ne va pas vous gâcher les changements dans le gameplay afin de vous laisser la surprise, on est quand même obligé d’évoquer la suite, en restant le plus vague possible. La ville est placée en quarantaine, (comme beaucoup d’autres villes dans le pays), avec aucune information concrète qui circule pour 2 raisons. La première, évidente, est La Russie, où la censure vit sa meilleure vie, et la deuxième, le jeu se passe quelque part dans le milieu des années 90, donc pas de téléphone portable, pas d’internet, et donc pas de réseaux sociaux. Si évidemment cela renvoie au covid (et voila, on retrouve le point « maladie » des jeux de Ice-Pick Lodge), on pense forcément à la guerre étant donné que l’armée débarque en ville, des camps de réfugiés sont mis en place, avec ravitaillement et tout ce qui faut. Ce petit événement viendra évidemment perturber les relations entre les gens, et ce point est traité avec un très bel angle de vue par le studio (dont nous préférons ne pas vous en dire plus tellement le twist est très frais et perché en temps). Ce sera à vous de choisir, au fil de comment vous voulez construire votre Misha, en prenant en compte son passé et le futur que vous lui souhaitez.
Lorsque votre Zelda devient pacifiste, il ne reste plus que des caisses à pousser.