Critique

Assassin's Creed : Mirage

Howler
Publié le 28 novembre 2023

Développeur

Ubisoft

Éditeur

Ubisoft

Date de Sortie

5 octobre 2023

Prix de lancement

49,99€

Testé sur

Xbox Series X

Assassin’s Creed a toujours joué une part importante dans mon paysage vidéoludique. Ses premiers épisodes sont toujours en tête quand il s’agit de parler de jeu d’infiltration/aventure. J’ai souvent vu le premier comme une évolution claire, nette et précise de ce que devait être le jeu d’infiltration moderne, ce qui sera prouvé par la suite avec Hitman, qui prendra le flambeau de l’infiltration sociale, celle qui consiste à ne pas être remarqué, au contraire de ne pas être vu (qu’on associe plutôt à Splinter Cell). Si Ubisoft avait depuis longtemps laissé ce credo de côté pour s’approcher bien plus d’un Action RPG, j’ai évidemment levé un gigantesque sourcil suite à l’annonce de Mirage, dont la communication était clairement axée sur un retour aux origines de la série. Un terrain de jeu petit et dense, une durée de vie modeste et surtout, l’infiltration remise en avant… Il suffit, M. Guillemot, ce n’est plus du flirt, c’est un appel du pied et des coups de coude graveleux pour que je remette les mains sur votre licence.

Tu nous méga-Basim

Avant de commencer, je tiens à dire que j’ai un passé houleux avec Ubisoft, qu’ils ne brillent clairement pas dans mon cœur depuis que la septième génération de console s’est éteinte et j’entretiens une relation toxique amour-haine que je n’envie à personne. Et malgré un Origins qui m’a charmé par son contexte (on veut plus de jeux en Egypte svp), tout ce qui sortait de cette usine à gaz qu’est Ubisoft ne résultait que d’un produit avec le goût d’eau des pâtes. La faute à un cahier des charges empiétant sur tout ce qui touche à l’artistique, la création ou l’inspiration et je serais un piètre menteur de dire que Mirage ne déroge pas à la règle ! Ce cahiers de charges est toujours présent et transpire sur les bords, avec son inventaire, son arbre de compétence, ses PNJ insipides et ses choix de dialogues grotesques.

Mais passé cette couche repoussante, on découvre surtout un jeu d’infiltration. Un vrai hein, celui qui place le combats comme un moyen de se défendre, laissant un bel espace à la filature, la couverture, le parkour, l’insertion tactique et toutes ces choses de ninja. Retour des planques sur les bancs, de l’utilisation de la foule (la fameuse infiltration sociale), des forts bien gardés et dans lesquels il faudra trouver une porte dérobée pour y rentrer. On aura même des missions où la moindre détection nous fera recommencer depuis le début ! C’est aussi le retour des missions « Black Box », issues de AC Unity, qui proposeront plusieurs options pour arriver à vos fins et proposera une cinématique stylée, si votre assassinat se passe dans les meilleures conditions.

Harem Shake

Bagdad, le théâtre de vos actions, est resplendissante, chargée en détail et avec, surtout, des toits et des ruelles taillés pour le parkour. Tout me rappelle ces bons moments à Jérusalem il y a 15 ans, à trouver le chemin optimal pour me déplacer le plus vite possible où j’en ai envie. C’est fluide et c’est plaisant, malgré les sautes d’humeurs de Basim, le personnage principal, qui pourra parfois sauter aux mauvais endroits, malgré la bonne orientation du joystick. Mais c’est quelque chose avec lequel on deale depuis 15 ans et, personnellement, je me suis largement rentré dans le crâne que le système était bien trop complexe pour en attendre une précision maximale. Assassin’s Creed Being Assassin’s Creed.

Mais, à qui s’adresse vraiment cet opus ? Les nostalgiques comme moi évidement. Vous avez découvert AC avec les épisodes post-Syndicate ? Il est probable que vous restiez sur le bord de la route. Pareil pour ceux dont l’infiltration est une religion, car, malgré quelques retours de mécaniques des vieux AC et même des tenues utilisables à des moments clés pour s’infiltrer, tel un chauve bien connu, il fait très peu le poids contre les ténors du genre. L’IA est bête (et c’est normal) mais elle alterne entre omniscience et faculté optique d’une taupe. Les affres du parkour vous pousseront parfois à hurler dans un coussin quand ils vous feront échouer bêtement votre filature et il y a fort à parier que vous allez pester contre le pouvoir de « concentration d’assassin », parce que n’oublions pas que Assassin’s Creed, c’est surtout des pouvoirs (non vraiment, arrêtez). Il a un cul entre deux chaises bien propre à la série, il n’y a pas de Assassin’s Creed-like, et il fait ce qu’il a fait de mieux entre 2008 et 2012.

CRUELTY FREE

Depuis que RDR a rendu ça cool, beaucoup de devs (comme Ubisoft) ont intégré la chasse comme un élément principale de gameplay. Si AC3 proposait surtout de la chasse pour du craft, certains jeux comme Far Cry 5 ou AC Odissey ont poussé cette mécanique bien trop loin (surtout l’horrible chasse aux testicules de taureau de FC5). Je suis très ravi de vous annoncer que AC Mirage ne possède AUCUNE mécanique de chasse, et aucun animal ne vous fera du mal ni sera maltraité dans cette aventure. Il était temps.

Depuis l’évolution de la série, Assassin’s Creed Mirage est sûrement ce qui s’éloigne de plus de ce renouveau mis en place par Ubisoft en 2017. Il n’est donc plus question d’action-Aventure à composante RPG, mais d’action-infiltration en open world. Est-ce que les critiques de Valhalla ont fini par secouer la direction ? Probablement, vu que les dernières grosses informations annoncent que AC Red (celui au Japon) sera la dernière itération du genre, avant de passer à une autre formule sur Hexe -je place une pièce sur un Souls-Like parce qu’Ubisoft est toujours au top sur la mode. Mirage apparait comme une illusion dans la timeline de la saga, bien qu’on sache que c’est un DLC qui a pris trop d’ampleur (ça ne se ressent pas tant que ça), il est difficile de le caser dans l’environnement prévu par Ubisoft. Tout a un goût de « one last ride » qui ne me déplait pas, même si j’aimerais clairement que cette formule continue d’exister et d’être améliorée (sans en sortir un tous les ans).

Je n’aurais pas cru écrire ça une fois dans ma vie de rédacteur, mais j’ai bien aimé ce nouvel Assassin’s Creed. Comme expliqué dans le texte, il s’adressera surtout aux fans nostalgiques d’une époque où le mot « Assassin » sur la boite avait un rapport avec le gameplay. Il n’est pas parfait, loin de là, mais il se joue avec beaucoup de légèreté tout en gardant notre attention en captivité si on souhaite être un modèle du crédo. Après, bon… l’histoire… l’histoire… oui bon, vous me comprenez.

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