Critique

The Foglands

Nyam Hazz
Publié le 28 décembre 2023
The Foglands

Développeur

Well Told Entertainment

Éditeur

Well Told Entertainment

Date de Sortie

30 octobre 2023

Prix de lancement

24,99 € sur Quest et 34,99€ sur PS VR2

Testé sur

Quest 2

Énième roguelite proposé depuis fin octobre en réalité virtuelle sur Quest et PS VR2, mais aussi jouable en mode FPS sur écran plat, avant d’arriver prochainement sur PC, The Foglands restera clairement dans le brouillard. Les amateurs du genre peuvent tranquillement continuer à enchaîner les runs sur In Death, Ghost Signal, ou encore The Light Brigade, le voyage brumeux que nous offre Well Told Entertainment ne vaut pas le détour en comparaison.

BienvenuE dans la brume

L’histoire de The Foglands prend place dans un monde post-apocalyptique où une brume toxique s’est répandue sur la surface du globe. L’humanité s’est alors vue contrainte de trouver refuge sous terre. Mais quelques téméraires appelés les « traqueurs » bravent le danger à la recherche de trésors à récupérer. C’est le cas de Jim, une nouvelle recrue que vous incarnez et qui commence par suivre la formation de Marion avant de se lancer avec lui sur le terrain. Mais la collaboration avec ce dernier sera de courte durée, car il finira bien vite dans l’estomac d’un ver géant, tout comme Jim, juste après lui. Heureusement, vous serez remis sur les rails par l’Étranger, un énigmatique manipulateur de cartes qui vous ramène en train au Terminal d’où vous pouvez à nouveau vous lancer dans une nouvelle traque, à condition que vous acceptiez de passer un pacte avec lui. En cas d’échec, vous reviendrez à nouveau avec lui et vous devrez recommencer jusqu’à éliminer la créature.

Et c’est ainsi que run après run, au fond des mines, vous découvrirez un peu plus le lore, ce qui est un point positif à accorder au jeu qui évite donc la répétitivité bête et méchante et donne du sens à celle-ci. Bien entendu, à chaque passage au Terminal, vous pouvez refaire le plein en munitions, acheter de nouvelles armes et les upgrader, obtenir divers équipements (explosifs, soin, lanterne, couteau…) et améliorer votre santé comme vos compétences, même si cela ne se ressent pas vraiment au combat. À cette fin, vous devrez ramener de vos traques de la monnaie d’échange (il s’agit ici d’ichor et de scories). La Houille, une créature mystérieuse, fait également du commerce sur le terrain. Le principe même du roguelite, donc. Par contre, si vous quittez le jeu, vous perdez tout ce que vous avez obtenu, à l’exception de l’ichor brumeux et des clés de traqueurs que vous avez ramassées. Ces dernières permettent de débloquer des cartes de l’Étranger octroyant divers avantages permanents (santé, munitions, dégâts…).

La ballade de Jim

Côté gameplay, The Foglands est un classique FPS où l’on manipule des armes et des munitions afin de défourailler tout ce qui se trouve sur notre chemin, ou du moins essayer de le faire. On peut aussi lancer des objets, que ce soit sur des ennemis, ou sur des mécanismes, comme pour abaisser un pont-levis ou insérer un fusible dans son orifice dans le but d’ouvrir une porte. Mais le lancer n’est pas crédible. On peut également utiliser ses poings pour casser des planches ou des tonneaux (qui peuvent renfermer du loot). Le fonctionnement en VR est bien pris en compte, mais les poings ne sont pas très convaincants et les armes bien peu immersives avec, de surcroît, seulement 4 modèles pas très intéressants. Il y a aussi des manettes à abaisser à la main, ainsi que des placards ou des coffres à ouvrir pour voir ce que l’on peut trouver à l’intérieur (munitions, scories…) en plus de ce que l’on ramasse déjà au sol ou des soins parfois lâchés par les adversaires vaincus. Pour attraper plus facilement chaque élément, la saisie de loin a été retenue : il suffit de tendre la main en direction du bien désiré, à condition que le pointage fonctionne, ce qui n’est pas toujours si évident…

Notons qu’il est possible d’utiliser un flingue dans chaque main, mais que cela n’est pas très pratique puisqu’il faut recharger manuellement, ce qui oblige à poser l’une des armes à chaque fois et pose problème en pleine action. Le nombre de balles disponibles est affiché à l’arrière du canon, et le niveau de vie ainsi que l’ichor et les scories sur le dos de la main gauche. Quatre emplacements pour déposer des items (dont les armes) se trouvent au niveau de la ceinture avec les munitions à entasser au centre dans un cinquième slot. Le problème est que cela gêne souvent la saisie des objets à ramasser. L’aspect réalité virtuelle a donc bien été pris en compte. Par contre, la gestion des collisions est aux abonnés absents, ce qui nuit inévitablement à l’immersion, et de fréquents problèmes de positionnement du personnage par rapport au décor le font régulièrement sautiller, ce que mon estomac apprécie moyennement. Et évitez de soulever le casque pour aller faire autre chose, cela n’est pas très agréable quand vous le remettez si vous n’êtes pas exactement au même endroit, d’autant plus que le repositionnement automatique vous téléporte parfois dans le décor.

Bien peu de choses à sauver

Avec une conception procédurale des niveaux à traverser, The Foglands évite de parcourir toujours les mêmes environnements, mais hormis l’arrangement des salles, cela reste les mêmes décors et l’on ressent vite de la répétitivité. De plus, bien que la direction artistique nous propulse dans un univers de far west post-apocalyptique intéressant, il faut bien reconnaître que les graphismes ne sont pas très beaux. Les textures sont grossières, les environnements assez pauvres, avec des éléments qui ne se joignent pas toujours correctement entre eux, et ne parlons pas des flammes représentées par une espèce de gros carré pixelisé tellement peu ressemblant que l’on se demande de quoi il s’agit la première fois, avant de sourire en comprenant de quoi il retourne. Et pour ce qui est des monstres que l’on affronte, ce n’est pas mieux. Non seulement ils frôlent le ridicule et sont présents en quelques variantes seulement, mais leur animation hyper rigide achève le tableau. Quant à leur IA, elle est aux abonnés absents : ils se cognent contre les murs, se bloquent dans le décor, partent dans la mauvaise direction, restent immobiles ou vont et viennent étrangement, quand ils ne partent pas en glissade, et se laissent tirer dessus sans broncher. Entre les armes et leur maniement décevants et les ennemis présentant peu d’intérêt, les combats manquent clairement d’attrait. Dommage, car c’est un peu le cœur du jeu.

Enfin, la technique est également à la ramasse sur de nombreux points. La position accroupie n’est pas assez basse, mais qu’à cela ne tienne, la tête passe sans problème à travers la poutre qui se trouve devant nous. Les sous-titres (le doublage est en anglais) se déplacent quand on tourne la tête, obligeant à lorgner du coin de l’œil et rendant difficile la lecture de leurs extrémités. De plus, le soft décide régulièrement de changer tout seul de langue ou encore de passer de la position de jeu assise à la position debout, et inversement. Il y a aussi le problème des nombreux points de chargement qui interviennent à des moments inattendus, au détour d’un couloir plutôt qu’à l’ouverture d’une porte, par exemple. Même pointer l’écran des ordinateurs que l’on doit utiliser dans le jeu bug et complique leur utilisation. Finalement, il n’y a bien que la bande-son qui soit honorable. Évolutive, celle-ci mélange efficacement sons industriels avec guitare et harmonica. Malheureusement, le reste de l’ambiance sonore est du même acabit que le reste : plat, creux et avec un sentiment d’inachevé.

Si sur le papier, The Foglands avait tout pour nous emporter dans son univers de far west post-apocalyptique, il rate malheureusement son coup sur quasiment tous les tableaux. Les combats sont ternes et répétitifs, l’ambiance sonore sonne creux, les graphismes sont simplistes, les animations ridicules, l’IA inexistante… Seule la bande-son tire son épingle du jeu. Dans ces circonstances, il est difficile de conseiller d’aller affronter la brume, même si vous êtes un fervent amateur de roguelite.

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