Critique

KAKU: Ancient Seal

Nyam Hazz
Publié le 10 juillet 2024
KAKU : Ancient Seal

Développeur

Bingobell

Éditeur

Bingobell

Date de Sortie

12 juillet 2024

Prix de lancement

24,50 € (Steam)

Testé sur

PC

Sorti en accès anticipé début mai, KAKU : Ancient Seal nous envoie dans un univers fantasy peuplé d’étranges créatures, à la recherche de quatre esprits élémentaires afin de sauver le monde et retrouver la parole divine oubliée depuis des millénaires. Après un peu plus de deux mois de derniers réglages, ce titre du studio indépendant chinois Bingobell passera en version définitive le 12 juillet 2024 sur PC, tout en se lançant aussi sur Xbox One/Series, ainsi que PS4/PS5. Action-RPG en monde ouvert, largement inspiré par The Legend of Zelda : Breath of the Wild, il opte pour une séduisante direction artistique animée. Voyons maintenant si son ramage est à la hauteur de son plumage.

Élémentaire, mon cher Kaku

Sis dans une époque qui pourrait s’apparenter au néolithique, KAKU : Ancient Seal nous propose de suivre les aventures de Kaku, un jeune garçon essayant d’attraper un petit porcelet rose virevoltant dans les airs grâce à ses grandes oreilles, tout en étant lui-même poursuivi par un sanglier géant. Dans le feu de l’action, il renverse un vieillard qui lui servira de guide dans un premier temps. Le rapport liant Kaku et l’insaisissable cochon volant sur qui il s’entête à vouloir mettre la main dessus, n’est pas sans nous rappeler celui de Scrat avec son gland dans l’Âge de Glace. Le style animé n’y est pas étranger non plus. Finalement, après plusieurs tentatives, Kaku se retrouve à devoir affronter un massif élémentaire de pierre, gardien ancestral de l’Île Céleste, la légendaire île flottante du créateur Saga. Surmonter cette épreuve lui permet non seulement d’accéder à celle-ci, mais aussi de connaître l’éveil qui lui octroie les pouvoirs divins de Saga afin de faire face à l’invasion galopante de ronces et rétablir l’équilibre.

Il y a des millénaires de cela, le monde a en effet été éclaté en quatre, suite à la guerre des dieux ayant également entraîné la disparition de Saga qui a pris soin auparavant d’enfermer l’âme de chaque esprit élémentaire (vent, feu, eau et terre) dans un lieu secret sur chacun des 4 nouveaux continents. À Kaku désormais de partir explorer chacun de ces lieux, à la recherche des temples renfermant les 4 âmes élémentaires. De plus, la parole divine a été perdue lors du cataclysme. La stèle sur laquelle elle se trouvait ayant été dispersée en plusieurs fragments sur tous les continents, il va par ailleurs partir à leur recherche. En chemin, outre diverses créatures et autres élémentaires, il va croiser le chemin des Pompons, d’étranges tribus indigènes composées d’individus stupides et bagarreurs. Doté de compétences pouvant aider Kaku dans sa tâche, Piggy, le porcelet volant, devient finalement son compagnon de route, tout en demandant lui-même à Kaku de venir en aide à son ami le Roi Sanglier, corrompu par une énergie sombre.

Cro-mignon

Pour être honnête, ce n’est pas son scénario qui fera que l’on se souviendra de KAKU : Ancient Seal. On oublie très vite la raison du pourquoi, mais peu importe, on sait ce que l’on a à faire et on le fait. Tout le reste n’est que prétexte futile. Grâce à sa direction artistique animée, le soft parvient à nous séduire. Notons d’ailleurs qu’il a bien évolué. Kaku a cessé de se déplacer à quatre pattes, façon Gollum, et a désormais bien plus de classe. Le titre fait preuve d’humour, mais les dialogues, uniquement sous-titrés (en français) et agrémentés d’onomatopées, défilent souvent trop rapidement pour être lus correctement. Mais peu importe, car cela reste vraiment très simpliste, contrairement aux cinématiques soignées. Les tenues très cro-magnonesques de Kaku, armé d’un bâton de bois puis de massues, ainsi que d’un lance-pierre, comme l’accoutrement des Pompons avec leurs masques de bois ou encore les versions fantastiques de la faune locale, ont leur charme et participent à une ambiance bon enfant. Vous l’aurez compris, l’emballage est plutôt sympathique à défaut d’un contenu riche, reste à voir maintenant ce qu’il en est du gameplay.

Capable de courir, sauter et même double-sauter, Kaku est un combattant au corps à corps, mais aussi à distance grâce à son lance-pierre. On retrouve à ce niveau les classiques attaque légère avec l’arme principale, et lourde avec la protection de bras, pour affaiblir l’endurance et étourdir les adversaires. Kaku a bien entendu la possibilité d’esquiver et de parer, mais cela puise dans son endurance. Quand il est dans les airs, il peut également effectuer une attaque plongeante ou une esquive aérienne. Enfin, une fois débloquées, il dispose de 4 capacités ultimes qu’il peut utiliser en puisant dans une barre d’énergie qui se charge en combattant. Et divers combos permettent de dévaster le champ de bataille. C’est plaisant et intuitif, rien à redire là-dessus. Chaque biome des 4 continents élémentaires dispose de ses propres créatures et tribus de Pompons. C’est assez varié, même si certains se retrouvent en version légèrement différenciée, comme les élémentaires de couleur propre à l’élément du continent concerné. Quelques boss parsèment aussi la route, mais cela reste tout à fait accessible. De toute façon, trois niveaux de difficulté sont proposés pour convenir à chacun.

Inspiration The Legend of Zelda : Breath of the Wild oblige, l’exploration en monde semi-ouvert est clairement au rendez-vous. À chaque continent son biome, son bestiaire, mais aussi son environnement et son lore avec ses quêtes secondaires, un personnage clé et un trésor élémentaire à trouver. Que ce soit dans le désert, avec ses oasis et ses ossements d’anciennes créatures colossales, dans la forêt et les marais plongés dans la brume, avec rivières et cascades, dans la montagne enneigée balayée par un vent glacial, ou encore la jungle luxuriante, avec son volcan qui déverse sa lave, c’est à chaque fois le même principe. Une première étape avant d’accéder à une deuxième partie du continent et arriver au temple enfoui où se terre l’esprit élémentaire. Mais comme le décor et les histoires locales diffèrent, c’est quatre aventures distinctes qui nous attendent, avec possibilité de zapper librement entre elles. On active aussi des tours de cristal en résolvant des puzzles de type taquin, avec un nombre de mouvements limité, afin de pouvoir ensuite se téléporter dessus, ce qui permet des déplacements rapides.

Alors, ça, c’est le ponpon

Attention toutefois aux nombreux belligérants locaux, et méfiez-vous des chutes, ainsi que des eaux profondes, faute de savoir nager, ou encore des ruches à côté desquels il ne faut pas courir ni se battre pour ne pas attirer le courroux de leurs habitantes. Ces dernières peuvent néanmoins être mises à profit pour nettoyer les lieux, car les guêpes s’en prennent à tout le monde. Certains passages nécessitent de surcroît l’aide de Piggy qui peut mettre à votre disposition 4 compétences bien utiles : foulée ondulante pour pouvoir marcher sur l’eau, protégé par une bulle, sauts sur de longues distances, déguisement « what the fuck » de cochon pour infiltrer incognito les camps Pompon, et téléportation spatiale permettant de rejoindre les Ruines Anciennes où des défis vous attendent afin d’augmenter votre niveau de vie ou d’endurance maximum. Mais pour cela, vous devez tout d’abord récupérer des « clés » sur les 4 continents élémentaires. Il y a une catégorie de ruines sous-terraines par élément, et ces dernières se présentent sous forme d’énigmes à résoudre avec souvent des passages de plateforme et parfois des combats face à des vagues d’ennemis. Les défis sont courts, mais nombreux, variés et appréciables avec un peu de variété bienvenue.

C’est aussi là que se trouve l’Autel des Étoiles constitué de 4 totems sur lesquels on peut augmenter ses compétences, le niveau de combat, de cuisine, et de craft. Des feux de camps et des établis, dans les camps Pompons, permettent en effet de cuisiner des consommables et de fabriquer des billes venimeuses, électriques et enflammées pour le lance-pierre afin de bénéficier d’avantages supplémentaires ou d’exploiter les faiblesses des adversaires. Mais pour cela, encore faut-il disposer des matériaux nécessaires que l’on récolte en parcourant le monde, ainsi que de suffisamment de pierres sacrées glanées en venant à bout des ennemis. À chacun donc de se trouver son propre style de combat, d’autant plus que les équipements de Kaku (couvre-chef, armes, brassard, tenue), que l’on peut trouver dans des coffres, peuvent aussi aider en cela, notamment grâce aux runes que l’on peut sertir dans chacun pour améliorer les statistiques souhaitées. Et rajoutons enfin le choix des compétences à acquérir avec chacune une amélioration à choisir parmi deux possibles une fois la capacité de base suffisamment utilisées.

En plus de disposer d’une belle durée de vie, le titre de Bingobell s’avère donc assez complet et bien varié, même s’il se répète un peu avec quelques aller-retours dispensables et la réapparition des monstres. La version que nous avons eue entre les mains n’était toutefois pas dénuée de bugs, tout particulièrement des crashs de type « fatal error » ou même écran bleu, mais aussi de très désagréables artefacts multicolores scintillants de manière stroboscopique. Le bouton de récolte de la manette s’est également désactivé à un moment donné. Nous n’avons pas non plus pu achever la quête principale d’un continent car l’accomplissement d’une mission n’a pas été validé et le soft continuait de nous demander de la faire alors que ce n’était plus possible… Piggy peut aussi gêner la visibilité, tout particulièrement lorsqu’il faut viser, et Kaku se coince parfois un peu dans le décor, ou reste sur la tête de ses adversaires. Nous terminerons les doléances avec le lancement inexpliqué et systématique de SteamVR avec le jeu et son plantage en fin de partie. Le titre conserve par conséquent un petit côté inachevé que nous espérons être résolu lors de la sortie, car cela gâche tout de même un peu l’expérience de jeu, dommage.

Malgré un scénario prétexte et des dialogues particulièrement légers, KAKU : Ancient Seal bénéficie de l’aura d’une belle direction artistique, avec des cinématiques bien mises en scène, qui compense cette lacune. On apprécie d’explorer son monde semi-ouvert à travers des environnements variés, chacun avec son propre bestiaire et son propre lore, même si le schéma reste le même pour chacun et que cela participe au sentiment de répétitivité que l’on ressent parfois. Il n’est toutefois malheureusement pas encore complètement au point techniquement, mais ceci peut facilement s’améliorer. Espérons qu’il en soit rapidement ainsi, car il est plutôt complet. Outre l’exploration et des combats entraînants et intuitifs, il offre en effet des activités variées avec un peu de plateforme et de puzzles, tout particulièrement à travers les sympathiques et nombreux défis proposés dans les Ruines Anciennes.

Worldless
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