Critique

Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name

Nyam Hazz
Publié le 20 mars 2024
Like A Dragon Gaiden : The Man Who Erased His NAme

Développeur

Ryu Ga Gotoku

Éditeur

Sega

Date de Sortie

9 novembre 2023

Prix de lancement

49,99 €

Testé sur

PC

Avec Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name (ou Ryu Ga Gotoku 7 Gaiden – Na wo Keshita Otoko, en VO), le studio Ryu Ga Gotoku et son éditeur Sega remettent en scène l’illustre et vieillissant yakuza Kazuma Kiryu. Sorti le 9 novembre 2023 sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series, ainsi que dans le Game Pass, ce nouvel épisode de la célèbre série d’action-aventure japonaise devait être au départ un simple DLC de Like a Dragon : Infinite Wealth, avant de se muer, en l’espace de 6 mois, en titre à part entière. De ce fait, il ne constitue pas véritablement une nouvelle étape dans l’arc narratif, mais se déroule parallèlement aux événements de Yakuza : Like a Dragon et vient s’insérer entre Yakuza 6 : The Song of Life, et Like a Dragon : Infinite Wealth (Yakuza 8), sorti fin janvier 2024 et qui fera à son tour l’objet d’un test d’ici peu.

Tel le phénix, le dragon renaît de ses cendres

Nous retrouvons donc le légendaire dragon de Dojima en 2019, alors que, trois ans après la fin de l’épisode 6, il se cache au sein d’un dojo après avoir simulé sa mort et passé un pacte avec le clan Daidoji. Il se contente désormais d’effectuer de petits boulots, comme servir de garde du corps pour la fille d’un ponte lors de ses sorties nocturnes et arrosées dans le quartier tokyoïte animé de Roppongi. Se faisant désormais appelé Joryu, celui-ci a non seulement renoncé à son nom, mais aussi à son passé, à la tête du clan Tojo, et compte bien ne rien changer, afin de garantir la sécurité des enfants de l’orphelinat Morning Glory d’Okinawa pour lequel il s’est battu. Seulement voilà, un jour, on lui demande d’assurer la sécurité d’une opération de contrebande dans le port de Yokohama. Malgré sa réticence, il est contraint de s’y rendre et, immanquablement, un des sbires sur place finit par reconnaître l’ancien président du clan Tojo, aujourd’hui supplanté par l’alliance Omi.

Mais c’est surtout un coup monté qui vire au kidnapping de son responsable direct au sein du clan Daidoji et permet de démasquer l’identité secrète de Joryu qui, toutefois, refuse de reconnaître qui il est vraiment. Le voilà donc à nouveau embarqué dans des guerres claniques et obligé de reprendre du service, même s’il refuse implacablement de griller sa couverture. Les années ont passé et ses tempes ont blanchi, mais Kyryu, pardon Joryu, a profité de sa vie de reclus pour s’entraîner et n’a rien perdu de ses capacités de combat. Et l’alliance Omi le constate bien vite par elle-même lorsqu’il débarque à Osaka pour sauver son supérieur. Accroché à ses grands principes desquels il ne déroge pas, il met un point d’honneur à toujours agir avec classe, en costard et la clop au bec, sans quitter, ou presque, ses lunettes de soleil. Cette nouvelle aventure est l’occasion pour Kiryu de replonger régulièrement dans ses souvenirs à travers des flashbacks en sépia. Il croise aussi plusieurs vieilles connaissances, et les clins d’œil aux épisodes précédents, à destination des fans, ne manquent pas.

La mort vous va si bien

Pour les combats, nous sommes également en terrain connu, avec 3 niveaux de difficulté offerts. Kiryu distribue allègrement coups de poing et de pied en temps réel, renouant ainsi avec les origines de la série. Il peut, dans certaines situations, entrer en furie, et même enclencher une attaque dévastatrice lorsque sa jauge de ferveur est suffisamment remplie, voire extrême lorsqu’elle est pleine. En style de combat agent, il dispose de gadgets tels que le câble de sa montre qui lui permet d’attraper ses ennemis et de les projeter, des drones qu’il peut utiliser pour attaquer ou distraire ses adversaires, une cigarette servant d’explosif, ou encore des chaussures de combat à propulsion. Mais en style de combat yakuza, il déploie des attaques plus puissantes et peut enchaîner plusieurs actions de ferveur, ses aptitudes sont renforcées et il est plus efficace face aux groupes d’ennemis. Et il peut librement alterner entre les deux styles de combat. Les affrontements font la part belle au spectacle. C’est rythmé, avec de belles animations et une mise en scène soignée, avec quelques actions scriptées pour encore plus d’efficacité, surtout face aux boss. Le sentiment de puissance dévastatrice est bel et bien là, surtout quand on affronte de grands groupes de voyous que l’on envoie aisément au tapis.

Utiliser les objets de l’environnement (chaises, pancartes publicitaires, vélos, scooters, extincteurs…) comme armes improvisées est toujours aussi plaisant, mais on peut aussi se saisir des véritables armes lâchées par les ennemis (couteaux, battes de baseball, matraques électriques…) pour les retourner contre eux. Il faut aussi savoir contrer avec le bon timing les assauts des adversaires, surtout leurs attaques ultimes, pour leur faire encore plus de dégâts. Améliorer ses statistiques grâce à son équipement aide à gagner encore plus de puissance et à être plus résistant (saignement, feu, étourdissement, électricité), tout comme améliorer ses aptitudes grâce aux manuels d’arts martiaux que l’on peut obtenir en récompense, acheter, ou simplement trouver en fouillant les lieux que l’on traverse. L’exploration est bien entendu encouragée avec, notamment, des valises qui trainent un peu partout et contenant des éléments de buff à l’intérieur, ainsi que 50 clés de consigne de Sotenbori à trouver pour accéder au contenu des casiers. Il peut d’ailleurs être nécessaire d’utiliser le câble de la montre pour attraper certains objets inaccessibles sinon. Les cartes sont en revanche peu nombreuses et de taille assez réduite avec les traditionnels murs invisibles qui empêchent d’aller au-delà des limites imposées. Mais il y a aussi quelques intérieurs à visiter.

Alors, certes, le gameplay peut être plaisant, mais il n’y a pas vraiment d’originalité et les combats sont tout de même bien répétitifs, en dehors des moments où l’on acquiert une nouvelle capacité. Explorer oblige de surcroît à les enchaîner, avec tous ces groupes de malfrats qui errent telles des âmes en peine dans les rues. C’est généralement vite réglé, mais ça revient tout de même souvent. Si l’on rajoute à cela les nombreux recyclages opérés par Ryu Ga Gotoku, comme pour les environnements, certains verront sans doute cet épisode comme dispensable, surtout qu’il est tout même vendu 50 € pour une durée de vie assez faible pour un Yakuza puisque l’intrigue principale ne s’étale pas sur plus d’une dizaine d’heures, avec seulement 5 chapitres. Mais si vous jouez au soft comme il se doit, en flânant à votre gré et en vous laissant embarquer dans les diverses activités annexes, vous y passerez bien plus de temps.

Ce n’est pas à un vieux dragon que l’on apprend à faire le mafieux

La participation au réseau d’information d’Akame, une jeune fille que l’on rencontre et qui cherche à aider son prochain, apporte notamment des quêtes annexes pour étoffer le jeu. Vous serez ainsi amené à donner un coup de main à certains individus en calmant les ardeurs des voyous qui les harcèlent, en allant chercher ceci ou cela pour eux (en l’achetant ou en l’attrapant avec votre câble), ou encore en prenant en photo certains lieux avec votre smartphone. Rien de bien folichon et surtout beaucoup de répétitivité là aussi. Mais des jobs vous sont également proposés, ainsi que des missions qui payent bien, avec leurs propres scénarios annexes. Tout comme l’histoire principale qui n’est pas fofolle, ceux-ci peuvent s’avérer vraiment très accessoires, mais jouent la touche de l’humour et parviennent parfois à faire mouche. En récompense, la boutique Akame vous est ouverte et les points Akame servent à améliorer vos aptitudes. En dehors de cela, vous pouvez manger dans les restaurants ou en faisant vos courses dans les supérettes pour restaurer votre santé ou obtenir un buff, ou aller picoler jusqu’à vous enivrer, ce qui débouche sur un déplacement erratique, mais permet de remplir plus rapidement sa jauge de ferveur. 

Il vous est aussi proposé de relever des défis au blackjack, au poker, aux fléchettes, au koi-koi, au oicho-kabu, au mahjong, au shogi, au golf, au billard, au karaoke… ou jouer aux machines à pince. Largement de quoi vous perdre pendant des heures. Il y a encore les bornes d’arcade avec de vieux jeux Sega (Virtua Fighter 2.1, Fighting Vipers 2, Sonic the Fighters, Sega Racing Classic, Motor Raid), auxquels vous pouvez même jouer à 2 joueurs à partir du menu principal. Et les courses de pocket circuit, avec personnalisation des petites voitures, sont de retour. Il y a même des bars à hôtesses que vous pouvez fréquenter en essayant de mieux connaître chacune d’entre elles en leur offrant à boire ou, mieux, des cadeaux. Notons que ces lieux de dépravation proposent des images réelles, comme d’autres séquences du jeu, avec de vraies actrices à séduire. Pour le reste du jeu, même si cela est inégal, le moteur Dragon Engine fait tout de même bien son taf. Vous pouvez d’ailleurs alterner entre la traditionnelle vue à la troisième personne et une vue subjective plus immersive. Les cinématiques narratives qui viennent parfois entrecouper les bastons sont globalement sympathiques, mais elles peuvent parfois s’étirer en longueur, il ne faut pas craindre les longs discours.

On regrette par contre que, si les personnages principaux sont soignés, les hommes de main et autres passants soient, encore une fois, autant clonés. On leur reprochera aussi leurs discours textuels en boucle revenant bien trop fréquemment. Le doublage, quant à lui, en japonais sous-titré, cela va de soi, est de bonne facture, mais une version anglaise est également proposée si vous le désirez (shame on you). Enfin, nous terminerons sur un lieu particulier que vous découvrirez dans la baie d’Osaka : le Château. Celui-ci renferme diverses salles de jeux et permet de vous saper comme jamais, mais renferme surtout le Colisée, un lieu d’affrontement entre guerriers, véritables gladiateurs, qui doivent relever des défis de combat et grimper ainsi dans les niveaux. Vous pouvez bien entendu participer, y compris en recrutant des alliés pour des bastons en équipe. Et avec le DLC Pack Combattants Légendaires, vous pouvez même y incarner 3 yakuzas célèbres : Goro Majima, le chien enragé de Shimano, Taiga Saejima, le tueur des 18, et Daigo Dojima, le 6ème président du clan Tojo. Cela n’apporte pas grand-chose de plus, mais permet de changer de personnage jouable dans le Colisée.

Avec Like a Dragon Gaiden : The Man Who Erased His Name, Ryu Ga Gotoku ne réinvente pas la poudre. Il recycle d’ailleurs pas mal de choses et offre des combats et activités dans la lignée de ce que l’on connait déjà. Mais nous avons affaire à un nouveau Yakuza, et c’est toujours agréable. Les combats sont un peu trop répétitifs, mais ils sont plaisants et bien mis en scène, avec de belles images et un beau sentiment de puissance. Les nombreuses activités annexes sont bien au rendez-vous et on se perd facilement à explorer les lieux, même si les cartes sont de taille assez réduite, tout comme la durée de vie du titre, comparativement à ses ainés. Son prix ressort donc comme un peu élevé pour ce qui n’était au départ qu’un DLC, et l’on peut se demander s’il était vraiment indispensable de l’insérer dans la chronologie déjà bien complexe de la série. Il n’empêche que l’on prend du plaisir à reprendre les commandes de Kiryu, et on ne va pas s’en plaindre. Place maintenant à Infinite Wealth.

Starfield
Starfield

Dovakhiin dans l’espace

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