Harvest Moon GBC

Née sur Super Nintendo, la saga des Harvest Moon est un pur produit japonais ayant pondu un nombre incalculable de suites basées sur le même concept : la simulation de vie d’un jeune fermier… Cet épisode disponible sur la Virtual Console de votre Nintenod 3DS est le second jeu sorti dans le cadre de la série, adaptation Game Boy puis Game Boy Color du jeu original sorti sur Super Nintendo.
Au début, il y avait la Game Boy
Un retour aux sources carrément étonnant. Pour ceux qui débarquent et ne connaissent pas la série (encore très active de nos jours et qui a même le droit à son spin-off fantastique, Rune Factory, que je vous conseille par ailleurs dans sa dernière version Nintendo Wii) c’est donc à une simulation de fermier (ou fermière) que nous avons à faire, avec tout l’aspect Kawaï que les Japonais savent proposer dans un jeu de détente.
Cet épisode Game boy Color est le tout premier ou presque et du coup, pour les érudits de la saga, il est excessivement choquant : pas de ville à visiter, pas de contrées à découvrir, aucun véritable scénario, seul un petit fermier au milieu d’un champ vide. Les instructions sont rares et vous devez tout découvrir : trouver l’établi, le poulailler, l’enclos de vos vaches… Puis aller en ville dire bonjour aux commerçants qui vous aideront dans votre quête moyennant finances. Vous devez alors acheter des graines, faire pousser vos premiers légumes, les placer dans un container et récolter vos bénéfices. Ensuite, vous achèterez des outils plus puissants, de nouvelles possibilités s’offriront enfin à vous et vous pourrez déterrer ces grosses souches d’arbres qui polluent votre espace pour étendre vos champs.
La réponse du fermier…
Tout est réalisé de façon assez logique point de vue gameplay. Il faut creuser un trou, planter des graines et arroser chaque jour votre pousse pour esperer en voir sortir quelque chose. Un cycle jour/nuit et de sommeil se met en route dés le lancement de votre partie et chacune de vos actions vous fatigue davantage, pour vous forcer à aller dormir le temps venu. Attention à ne pas être totalement décalé suite à un effort considérable !
En début de partie, en plus de vous demander votre sexe, on vous pose aussi la question de votre animal favori. Il ne faut pas prendre cela à la légère, car en fonction de votre choix (chien ou chat) vous subirez des événements spéciaux lors de votre parcours. Avec un chat, aucun chien ne viendra vous croquer vos poulets alors que le chien vous protège des taupes qui viennent pourrir vos plantations. À côté de cela, vaches et poules sont vos principales sources de matières premières à revendre elles aussi. Drôle de découvrir que si les poules pondent pour se reproduire, il vous faudra cependant acheter une « potion miracle » pour que vos vaches n’aient pas besoin d’un taureau et d’une image moins « grand public » de leur reproduction.
À noter enfin que contrairement aux opus « consoles de salon » d’Harvest Moon, cette version Game Boy ne propose pas du tout au joueur de faire la connaissance d’une belle fermière/d’un beau fermier et de se marier avec. Ce qui, il faut l’avouer, diminue grandement l’intérêt sur le long terme.
Les limites de la nostalgie
Alors évidemment, quiconque découvrira ce vieux titre sera étonné de voir à quel point les jeux étaient exigeants à l’époque. Dire que les Harvest Moon sont encore considérés comme complexes de nos jours ! A l’époque, dans cet épisode Game Boy, vous ne pouviez transporter que deux outils simultanément. Il fallait faire des allers/retours dans l’établi, aller remplir votre arrosoir assez souvent à la source du coin, tout cela sans que ce ne soit jamais expliqué par une quelconque bulle de tutorial.
Du coup, cet Harvest Moon est un bon investissement pour deux raisons : la découverte d’un jeu à ses tout débuts, avec tout ce qu’il y a de vieillot et de délicieusement rétrograde dans les techniques de jeu, mais aussi pour son aspect sans fin qui, planqué dans votre console portable, pourrait bien vous occuper plusieurs heures de votre vie avec délice plutôt que de vous replonger dans un énième Runner sur votre portable dernier cri.
Néanmoins, il a aussi ses gros défauts, à commencer par son absence d’explications et le fait qu’il soit entièrement en anglais. Alors si on a la base, on s’en sort facilement, mais on aurait aimé qu’un tel jeu soit capable de se faire accepter par les plus jeunes joueurs qui auraient pu y trouver un simple moyen de découvrir une série à petit prix. Aussi, évidemment, pour les connaisseurs de la saga, c’est très limité et vous faites rapidement toujours la même chose sans aucun contexte scénaristique et une évolution très simple. Mais la découverte est vraiment sympathique et donne un coup de vieux monumental et adorable.

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