Defender's Quest : Valley of the Forgotten

Le Tower Defense c’est un peu le Bis.Repetita ultime du jeu indépendant. On est envahi par ce genre, littéralement et pourtant, de petites pépites en sortent. Il faut dire que le gameplay de base est assez simple et attrayant pour mener vers une multitude de dérives plus ou moins intéressantes. Defender’s Quest a pour vocation principale de plonger les amateurs de tactique dans un monde de jeu de rôle, avec tout ce que cela comporte d’originalité dans le gameplay…

Une histoire en bonus
Une jeune femme meurt. Autrefois elle était libraire, mais là, elle est surtout réanimée sans raison apparente dans ce lieu sombre ou les humains semblent abandonner tous leurs défunts. Curieusement, elle se découvre des pouvoirs et deviendra surtout le Leader d’une grande armée prête à tout pour sauver le monde. L’histoire est intelligente et fait bien son office : donner un but au joueur autre que d’avancer bêtement dans les niveaux. Entièrement en anglais, celle-ci est toutefois très accessible pour quiconque a déjà pratiqué la langue de Shakespeare en débutant.
Defender’s Quest propose une centaine de niveaux dans une trame découpée en six actes. Chaque niveau est un défi de Tower Defense : dans une zone sans aucun scrolling apparent, remplissant pleinement l’écran, vous apercevez différents chemins. Le principal sera le tracé des ennemis qui arriveront par vagues pour tuer la Libraire, positionné en bout de niveau et en pleine invocation. C’est un peu le « noyau » d’un Defense Grid ou la « base » d’un Tower Wars. De votre côté, vous pouvez positionner des soldats fixés sur une seule case, comme une tourelle. Plusieurs classes sont disponibles : les combattants, les magiciens de la glace (pour ralentir l’ennemi), les archers, les dragons, les mages (qui soignent vos unités) ou encore les chevaliers (plus efficaces sur certains types d’ennemis).
Vous pouvez au loisir accélérer ou décélérer la partie et l’arrivée des vagues. Chaque unité/tourelle peut de son côté être améliorée/entrainée via la dépense de points PSI qui sont les plus importants dans votre partie. Ils vous servent absolument à tout : à améliorer, à invoquer vos soldats, à les enlever de la carte pour les repositionner autre part ou tout simplement, à utiliser les pouvoirs de la Libraire. Celle-ci peut, via votre clic de souris, utiliser des éclairs foudroyants, envoyer une météorite pour enflammer tous les ennemis, repousser une vague, redonner de la santé à toute l’équipe ou encore poser un cristal explosif sur la carte. Toutes les actions consomment des points PSI et évidemment, seuls les ennemis tués font remonter la jauge : il faudra donc s’en servir avec beaucoup de stratégie.
Tower-Defense et RPG
A chaque fin de mission, vous obtenez vos points d’expérience. Chaque soldats de votre troupe et votre Libraire grimpent de niveaux et obtiennent des points de compétences à allouer dans un arbre de compétence très tactique. C’est ainsi qu’on peut rendre deux soldats complètement différents sur le champ de bataille, en fonction de leur arbre. À savoir d’ailleurs qu’en fonction de leur Boost, de leur amélioration sur le terrain, les soldats utilisent de nouvelles compétences débloquées via l’expérience gagnée. Ce n’est donc clairement pas à prendre à la légère !
Autre « point RPG » du jeu : la rejouabilité extrême des combats pour looter des objets à équiper. Chaque mission va jusqu’à trois étoiles de difficulté et chaque niveau a sa récompense adéquate : en normal, vous ne gagnerez que de l’expérience et de l’argent, alors qu’au plus haut niveau vous débloquerez des armes et armures légendaires. Attention cependant : si la Libraire se fait toucher ne serait-ce qu’une fois, votre étoile devient bleue et vous n’obtenez pas toutes les récompenses en validant la mission.
La possibilité d’équiper ses soldats est aussi très importante : entre quelques missions, vous découvrirez des villages, des villes et des cavernes secrètes vous permettant d’acheter et vendre du matériel, d’en équiper vos soldats, mais aussi et surtout de recruter du nouveau monde. Attention à ne pas abuser du nombre de soldat ! Évidemment, plus ils sont nombreux et plus ils couteront en amélioration sur le terrain. Il vaut mieux un soldat boosté à fond que cinq soldats au premier niveau et sans possibilité d’évolution par manque de points PSI.
Beau et moche à la fois…
Si Defender’s Quest est partiquement incritquable dans son gameplay, raffiné et bien mixé entre le Tower Defense de qualité et des bases de RPG passionnantes, il propose toutefois des visuels très inégaux. En plein jeu, on a le droit à du pixel-art sympathique ponctué par des dessins d’interface déjà plus hideux. Point de vue scénario, le tout est par contre raconté en séquences même pas animées ou des dessins très « jeu casual » viennent nous gâcher le plaisir. On a vraiment l’impression d’avoir à faire à deux jeux différents en passant de l’un à l’autre, surtout que la résolution de base est très basse et qu’en plein écran, le tout bave énormément.
Reste qu’en plus d’être passionnant et ponctué de musiques très sympathiques, Defender’s Quest possède une durée de vie colossale ! Vous avez terminé le scénario ? Recommencez-le donc en New Game + ou vous continuerez à prendre du niveau et débloquerez des armes encore plus incroyables et rares ! Sans parler des nombreux défis cachés, des challenges bonus et des vagues infinies pour tester votre survie contre l’ordinateur. Clairement, Defender’s Quest est de ces jeux bien cachés dans les catalogues en ligne et qui méritent toute votre attention. Une belle surprise !

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