Ratchet & Clank

L’époque PS2… Probablement la meilleure console que j’ai pu avoir tant les jeux dessus m’ont marqué au fer rouge. Metal Gear Solid 3, Okami, Final Fantasy X, Beyond Good & Evil et toute la clique, la liste est longue. Puis il y a aussi eu Ratchet & Clank qui était autrefois la nouvelle franchise des développeurs de Spyro. Après moultes épisodes chez divers éditeurs/développeurs, Insomniac Games revient avec un remake slash reboot et la volonté de proposer une expérience transmédia avec la sortie d’un film sur grand écran en parallèle. Pari réussi ?

Ranger de l’espace, au rapport !

Quand j’entends les mots “reboot” et “remake” dans la même phrase, je suis pris de panique. La peur indicible de voir une licence que j’adorais se faire massacrer par des tailles dans le gameplay et céder sous la pression d’un cahier des charges où il est écrit en gros en caractère 48 “OUVRIR CE JEU AU GRAND PUBLIC”. Les exemples sont nombreux, surtout aujourd’hui où de nombreuses franchises se relancent en foirant complètement leur retour. Je peux d’ores et déjà vous rassurer mes petits lapins chafouins, ce reboot de Ratchet & Clank ne joue pas dans la cour des petits. On est ici face à un objet vidéoludique de grande qualité.

Après la bonne dizaine d’heures de jeu nécessaire pour en voir le bout je peux le dire : si vous avez une PS4 arrêtez de lire ce test et foncez dans le premier magasin venu vous le procurer. Attention toutefois si le premier magasin de votre rue est une charcuterie. En fait la formule qui faisait le succès du jeu d’antan n’a pas bougé d’un iota et le truc chouette, c’est que ça n’a pas pris une ride. On saute, on double saute, on tire sur des trucs qui font boum à l’aide de pétoires toute plus débiles les unes que les autres. Ça fonctionne toujours aussi bien. Le jeu se paie le luxe d’être très généreux dans son contenu avec un mode défi bien fourni, des cheat à débloquer, la traditionnelle galerie d’images. C’est toujours un plus pour les joueurs les plus acharnés.

Beau comme un Lombax

Je sais pas vous, mais je me rappelle qu’à l’époque, que ce soit sur PSX ou PS2, quand on parlait de jeux entre copains on se disait des trucs du genre “Bordel t’imagine si un jour on peut jouer à des jeux avec des graphismes comme dans Toy Story et tout”. Stoppez les rotatives c’est bon, on y est. Ratchet & Clank est beau à en pleurer tant on approche du rendu des films d’animation pondus par Pixar et consort. Le framerate ne bouge pas et les 30 fps seront constants tout du long. Le rendu des différents personnages et les animations faciales des protagonistes force le respect. C’est tout bonnement magnifique. Ratchet est classe comme jamais, Clank est absurdement pipou avec ses animations faciales énervées (alors qu’on parle d’un petit robot mignon), le monde est vivant et c’est un régal de visiter les lieux que les développeurs nous proposent. Grosse claque graphique.

Ce voyage constant me permet de parler un peu du scénario. Alors attention à la phrase suivante, elle est importante. Le jeu de 2016 est basé sur le film lui-même basé sur le jeu vidéo de 2002. Ainsi on retrouve de nombreuses choses que l’on avait déjà dans le jeu original, avec des différences malgré tout. Oh il s’agit toujours de la rencontre entre nos deux protagonistes principaux et le début de leurs aventures en duo, mais étant donné que le film est passé par là, on échappe pas aux extraits du long-métrage dans le jeu. Ça donne un rendu un peu bizarre par moment étant donné qu’il y a aussi des cinématiques faites avec le moteur du jeu. Du coup j’ai trouvé le scénario du jeu beaucoup trop décousu car les phases de jeu coupent trop souvent une narration qui se veut construite (bah oui, ça suit le scénario du film, vous suivez ?).

J’aime l’odeur du napalm au petit matin

D’ailleurs parlons-en de ces phases de jeu. Entre la plate-forme très réussie à base de saut millimétrés, de petites énigmes par-ci par-là, on saupoudre d’un soupçon d’exploration pour les passages secrets, et on rajoute une grosse cuillerée de combats. Voilà la recette de Ratchet & Clank. Et les armes, ce délire ! On passe de l’arsenal hyper classique (lance-flamme, grenades, pistolet) à des trucs complètement cons qui du coup deviennent immédiatement fun. Comment ne pas évoquer le groovitron qui fait danser tous les ennemis du jeu (même les boss) ou le fusil rétro qui transforme les ennemis en bouillie de pixel façon rétrogaming. Mais le jeu profite de son arsenal au max en proposant un système de progression à base d’expérience et de matériaux rare (qu’il faudra récupérer dans les niveaux). Ainsi on pourra prolonger l’effet de certaines armes ou les rendre plus fortes.

De plus, on retrouve une composante “backtracking” qui force à revenir sur ses pas après avoir découvert certains gadgets (comme le flingue qui aspire de l’eau pour la remettre ailleurs) qui prolonge d’autant plus la durée de vie. En effet on pourra trouver des améliorations pour nos armes, comme des nouveaux niveaux entiers. C’est vraiment un plus appréciable, surtout que revenir dans un niveau précédent se fait très facilement depuis la liste des planètes. Enfin, il faut savoir que le jeu propose quelques phases de jeu qui participent à la variété générale du titre. On trouve par exemple des courses en hoverboard qui sont assez rigolotes, du dodgefight spacial bien foutu, et autres joyeusetés (vaut mieux garder la surprise, le jeu aime surprendre le joueur !).

C’est un régal de voir un jeu assumer son délire à ce point en fait. Que ce soit les combats ou les répliques balancées pendant les cinématiques je ne compte pas les fois où je me suis marré devant ma télé. Ratchet & Clank est un jeu bien écrit qui fera mouche auprès des petits et des grands enfants. C’est le soft “feel good” qui nous manquait, une vrai claque graphique accompagnée d’un gameplay aux petits oignons. Ça faisait longtemps que je n’avais pas aimé un jeu comme ça, et rejouer à un jeu de plateforme 3D “old-school” aussi bien réactualisé fait du bien. Malgré des phases un peu maladroites avec Clank, le dernier né de la saga “Ratchet” est un must-have pour tous les possesseurs de la PS4.

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