Dead Effect 2

Le FPS « looter », c’est le truc qui a le vent en poupe et qui récolte un certain succès chez ses amateurs. Ces légères composantes RPG et aléatoires viennent faire l’atout de marque de nombreuses séries : Borderlands, Warframe, Dead Island et Destiny sont régulièrement des références évoquées quand il s’agit de mentionner ces shooters aux influences diverses (Hack and Slash et MMO notamment). Alors que les thèmes et les genres finissent inlassablement par s’entremêler jusqu’à l’overdose, le combo Dead Effect 2 (zombies + FPS futuriste + loot) prend-il ici tout son intérêt ou reste-t-il une énième distraction de plus ?

S’ils manquent de diversité et d’inspiration artistique, les environnements sont détaillés et les effets visuels sont bien rendus.

Generic Space Zombie Shooter 2

Les Dead Effect sont des titres indépendants qui arrivent directement de l’univers mobile. Rapidement basculé sur un modèle freemium sur iOS et Android, le premier épisode réussit son passage sur Steam via Greenlight. Générique, amputé de quelques features bien attendues sur PC – en particulier un mode online – la suite se montre toutefois un peu plus ambitieuse. Graphiquement, il faut être franc, rien ne permet techniquement de juger l’héritage portable : le jeu est sublime en tout point et viendra même malmener quelques configurations un peu trop modestes. Que ce soit au niveau des lumières, textures ou des modèles, DE2 lève sa poitrine fièrement. Mieux encore, les animations des armes (recul, rechargement, mise en joue) sont tout à fait satisfaisantes et crédibles pour un titre indépendant. Dernier point qui efface les quelques soupçons d’un portage qui aurait pu être laxiste : on retrouve la grande majorité des options vidéo et de réattribution des touches attendues.

Niveau jouabilité, on aurait aimé toutefois avoir la possibilité de se mettre à couvert facilement via une touche ou encore sauter, dans ces instants où les rampants passent silencieusement sous notre nez pour chatouiller nos petits pieds. De même, je ne compte plus les passages où je désirais ardemment pouvoir sauter au-dessus d’éléments de décor anodins ; vous savez, comme ces moments où vous sortez du Pôle Emploi et que vous circulez bêtement le long des balustrades en serpentin qui jonchent le passage réservé aux fauteuils roulants. Au niveau des armes, on regrettera l’absence de sensation de puissance d’arrêt de ces dernières. Les ennemis ne bougent pas sous le coup d’un magnum de calibre 11,5 mm, sauf quand il est mortel. Encore heureusement, il reste la possibilité de démembrer sommairement les zeds. En parlant de ces derniers, on a le droit à quelques spéciaux : le classique vomito/cracheur d’acide, Brutus Maximus la grosse brutasse, le grenadier ou encore le kamikaze. Les cyber-ninjas viennent quant à elles diversifier les combats, pour une courte durée cependant étant donné qu’elles n’apparaitront que de manière anecdotique dans le Story Mode. Du côté des forces spéciales, les gunfights offrent peu de sensations face à une IA qui va errer à la recherche d’une cible quand elle ne sera pas en train de beugler des ordres à tout-va. Des ordres que l’on entendra sans notion de distance ce qui ne permet pas de se fier à son ouïe pour localiser l’ennemi.

« I have come here to chew bubblegum and kick ass. And I’m all out of bubblegum. »

Typical Nanar Story 2

L’intrigue de DE2 reprend après la mort du Docteur Wagner, scientifique fou qui avait inoculé un virus aux membres de l’équipage de l’USS Meridian afin de servir ses recherches. A présent vous pourrez incarner au choix :

  • Gunnar Davis ou « random space soldier », spécialiste des armes lourdes et de la force brute.
  • Jane Frey, armée d’un shotgun et possédant des capacités de contrôle et de protection.
  • Kay Rayner, un personnage axé combat au corps-à-corps, expert des lames et des arbalètes.

Ces spécialisations restent toutefois théoriques car en pratique vous pourrez doter Gunnar d’un arc et équiper Kay avec un minigun étant donné que les personnages n’ont pas de stats à strictement parler. La seule différence concerne essentiellement le fait que certaines capacités ne vous seront pas accessibles dès le début du jeu et que la capacité ultime reste propre à chacun des personnages (bouclier, bonus des dégâts de mêlée ou boule de foudre).

Brutalement réveillés de votre stase, vous aurez pour mission de combattre les forces spéciales envoyées pour vous éliminer, vous et vos nouveaux compagnons de route : Danette, une expérience vivante du Dr. Wagner, Minikin le mécano attardé et Bielik un autre scientifique du vaisseau. Ce sont eux qui vous permettront d’améliorer votre personnage (armure, pose d’implants, nouvelles capacités) et vos armes après chaque mission.

Ne vous attendez cependant pas à de la profondeur scénaristique car il vous sera essentiellement demandé de partir en mission afin de récupérer du matériel pour renforcer votre base et résister aux assauts des forces spéciales. Malgré le fait que les développeurs aient tenté de creuser l’histoire en ajoutant des écrits à dénicher lors des missions, il n’en ressort pas un très grand intérêt. L’absence de conclusion vient elle-aussi renforcer le sentiment d’avoir fait bon nombre de missions qui ne faisaient pas avancer l’histoire pour au final se retrouver béat devant une pseudo-fin qui annonce à demi-mot un Dead Effect 3. On ne peut cependant pas reprocher au jeu d’être drôle (malgré lui ?) avec son gros côté nanar rehaussé par un voice acting qui défie toute concurrence pour un accent russe à mourir de rire.

En plus d’améliorer les stats de vos armes vous pourrez aussi implémenter une entrée de codex (vol de vie, stabilité accrue…etc).

Random Military Looter FPS 2

La campagne principale offre alors vingt missions qui ne dureront pas plus d’une vingtaine de minutes (nombre qui dépendra toutefois du mode de difficulté). On y reviendra souvent pour cumuler les crédits ou les réaliser sous différentes conditions pour débloquer des succès, sous forme de challenges. Pour varier un peu, le jeu nous propose des missions secondaires faisables ad vitam aeternam ; toutefois génériques (objectifs classiques de collecte ou de survie) et reprenant les cartes du mode campagne, elles seront surtout prétexte à looter différents pièces d’équipement en plus de la récompense de fin de mission.

Si les armes s’avèrent honnêtement variées – fusils à canon scié, revolvers, arbalètes à munitions explosives, laserbeam et j’en passe – on peut reprocher le manque d’inspiration des pièces d’armures ou des implants, synonymes d’ennui ; les premières accumulent trois statistiques primaires, et on remplacera sans trop réfléchira les anciennes par les nouvelles de niveau supérieur ; quant aux derniers, ils n’apporteront que de ridicules pourcentages de précision ou de régénération, pas vraiment significatifs. En terme de personnalisation, il reste toutefois la possibilité d’utiliser et d’améliorer jusqu’à 2 pouvoirs actifs sympathiques (bullet time, contrôle de foule, …) et une bonne poignée de passifs peu glorieux.

On a de quoi nous occuper au mieux une vingtaine d’heure si on persévère jusqu’au niveau maximum et que l’on recherche à compléter une bonne tripoté des succès Steam mais ceux qui fusent en ligne droite durant la campagne principale en auront pour moins de 10 heures. Sans grande surprise, DE2 s’avère générique tant dans son thème et que par les idées de gameplay déjà vues ci-et-là. Toutefois, il réussit son travail de divertissement et honore plutôt bien son passage sur notre plateforme préférée, avec un mode coop sans défaut majeur malgré un multijoueur en deathmatch déserté.

Le jeu a été testé, et cette évaluation co-régigée, avec Kitsune-Musume.

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