Avec un grand sentiment de « c’est tout ? », j’avais bien peur de rester sur ma faim avec LostWinds, faisant presque office d’une démo technique. C’est un peu comme si l’utilisation d’une wiimote ou d’une surface tactile suffisait à justifier le fun que doit fournir un jeu hérité du monde du motion gaming – ce qui finit bien souvent par arriver sur ce genre de supports. Fort heureusement, LostWinds 2, plus ambitieux, a su satisfaire mes minima en terme de plaisir de jeu, bien assez pour qu’un pécéiste y ressente un certain intérêt.
Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…
Niveau histoire, on reste sur du très classique. Un masque maudit, probablement laissé là par le grand-méchant-pas-beau, finit par tomber entre les mains d’un petit Mélodia, créature pisciforme et bipède qui, mignonne qu’elle était, est alors devenue un terrible mage empoisonnant les eaux de la montagne. Toku, notre personnage, et Enril (l’esprit du vent incarné par notre curseur) partent donc à la recherche de l’origine de ce mal, s’accompagnant d’un hiver inexplicable. Encore une fois, on s’attend à devoir battre un boss à la fin de l’aventure, mais celle-ci est bien mieux rythmée et passionnante que la quête soporifique aux fragments de mémoires du vieux sage de LostWinds. Toku et Enril feront en effet la rencontre de nombreux personnages marquants et chaleureux, de quoi rendre l’aventure un peu plus mémorable, même si l’on peut reprocher que la résolution finale est toujours aussi expédiée (une cinématique un peu brève et 15 secondes de crédits avant un retour à l’écran-titre, erf).
La partie technique et artistique est revue à la rehausse avec cet épisode. Alors, je précise tout de suite que les options sont toujours absentes pour ce second portage, mais une petite manipulation permet aisément de retrouver sa résolution native et le confort d’un mapping azerty. Pour cela, un passage dans les fichiers du jeu (sur Steam, on les trouve en faisant un clic droit > propriétés > fichiers locaux) et une modification des variables du fichier config.xlm et KeyMouse.cfg permettent de solutionner le problème (exemple : pour un écran HD, il faut modifier les valeurs suivantes par width = »1920″ height = »1080″). Les décors sont plus richement détaillés et les environnements bien plus nombreux que les simples souterrains et villages des montagnes du premier opus : cascades gelées et stalagmites, cavernes de glace, saules et marécages, cités et mystérieux mécanismes… Le jeu montre aussi des particules (notamment les flocons de neige) et effets de lumières bienvenus. Avec des animations toujours aussi appréciables quand Enril passe sur la végétation et les habits des personnages, LostWinds 2 offre alors des tableaux riches qui se prêtent mieux à l’exploration.
Un second souffle ?
Et en évoquant l’exploration, il faut dire que les développeurs ont aussi revu la difficulté à la hausse. Si la carte est toujours disponible, les niveaux occupent davantage d’écrans, et on se plait enfin à pouvoir se perdre dans un titre LostWinds ! Attention, on reste loin d’un « vrai » Metroidvania, mais LostWinds 2 reste une excellente pioche entre ce genre et celui du puzzle-plateformer classiquement dirigiste. À ce sujet, le jeu nous prend un peu moins par la main quand il s’agit de résoudre les puzzles qui bloquent notre progression, notamment quand la solution se trouve dans le changement de saison. Enril sera au passage doté de nouveaux pouvoirs : cyclones, nuages de pluie, boules de neige… Ne rendant pas les énigmes plus difficiles pour autant, ces talents tout neufs viendront toutefois renouveler le gameplay et diversifier les combats, les 4-5 heures pour arriver au bout du jeu finissant par tomber avant que l’ennui ne s’installe.
Aussi, je ne sais pas si c’est parce que j’ai compris qu’il était possible de changer de résolution entre les deux épisodes, mais la jouabilité m’a paru plus fine et réactive dans le second. Enfin, les collectibles sont toujours présents (plus du double de son prédécesseur), certains se laissant attraper sur le chemin, d’autres étant plus ardus à trouver.
Je ne tiens pas à en dire davantage, au risque de spoiler un jeu très court où l’exploration offre la bonne moitié du fun ; alors si un LostWinds vous tente mais que vous ne pouvez-vous en procurer qu’un seul, n’hésitez pas à sauter le premier épisode : LostWinds 2 se montre plus ambitieux et plus riche, mais surtout, honore davantage les genres qui le définissent… et avec ma dernière phrase, ça fera donc 11 itérations du mot « plus ».