Critique

Warhammer : chaosbane

Développeur : eko Software – Éditeur : BigBen– Date de Sortie : 31 mai 2019 – Prix : 50 €

BigBen veut entrer dans la cour des grands du côté des éditeurs et pour y arriver, en plus de son activité de vente d’accessoires, il a commencé à éditer, puis à racheter certains studios dont Cyanide et Eko Software. C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui. Jusqu’à maintenant le studio était connu pour des simulations de rugby, handball et surtout pour la série How to Survive. Fini la déconnade, pour rentrer chez les grands, le duo éditeur/studio a décidé de faire plus massif, plus gros, en se payant les droits d’exploitation de la licence Warhammer, pour venir faire du Hack & Slash sur le terrain de Diablo 3, rien que ça. Le problème est que jusqu’à aujourd’hui, ces jeux du genre en France ont tous été plus ou moins des catastrophes. Est-ce que Warhammer : Chaosbane va mieux s’en sortir ? Spoiler : oui, avec un petit astérisque.

Quand la narration se fait désirer

Comme tout jeu, Chaosbane démarre sur une vidéo qui te dit que le monde c’était de la merde, qu’un grand gentil est venu mettre de l’ordre dans tout ça, sauf qu’un nouveau grand méchant est venu méchanter en plongeant le grand gentil dans un sommeil infini. Comme le monde de Warhammer est un monde civilisé, plutôt que de faire venir une princesse charmante pour réveiller le grand gentil avec un baiser, ils ont décidé d’embaucher un nain berserk / une archère elfe / un magicien elfe / un humain chevalier (veuillez rayer la ou les mentions inutiles) pour aller défoncer des crânes dans la légion du chaos (les grands méchants). Chaosbane ne se démarque pas par sa narration, qui n’est ni étonnante (on voit les twists à des kilomètres) ni intéressante étant donné que le lore n’y est pas très développé (par exemple, il est impossible de parler aux PNJ en ville en dehors de l’unique donneur de quête, qui se contente de la quête principale du jeu). Heureusement pour palier à ceci, les villes que l’on visite ont été traitées avec soin, donnant des scènes superbes qu’il est agréable de parcourir et surtout, qui donnent de la personnalité à cet univers que l’on ne veut pas nous raconter. Mais il faut dire qu’on s’en moque un peu, puisque nous sommes là pour taper, encore, encore et encore.

Et tu tapes, tapes, tapes, c'est ta façon d'aimer

De façon générale, Chaosbane reprend un grand nombre d’éléments de Diablo 3 : des kilos de monstres à découper en même temps, des gros chiffres qui popent au-dessus de la tête de chaque ennemi dès qu’on les frappe, des jarres à casser, des bonus de butin lorsqu’on enchaine les kills sans temps mort, une histoire pour ouvrir l’appétit du joueur puis du endgame pour la chasse au loot et à l’optimisation de son build. Évidemment, Eko Software n’a pas les même moyen qu’un Blizzard et on se retrouve avec un contenu bien moindre : des cartes très étriquées et peu variées au sein d’un même chapitre que vous devrez parcourir bien trop de fois, un bestiaire très léger, où on retrouve les mêmes ennemis d’un chapitre à l’autre, apportant pour chacun d’entre eux un ou deux vilains différents, donnant des situations très peu variées. 

Évidemment, quand on voit la politique tarifaire de Chaosbane, que l’on doit à BigBen, éditeur et propriétaire du studio EkoSoftware, il y a de quoi grincer des dents. Pourtant, Chaosbane mérite que l’on s’attarde sur son cas. Car s’il n’arrive pas à la cheville de Diablo 3 (et on ne lui demande pas d’arriver à ce niveau), il a beaucoup d’arguments pour lui. Premièrement, la réalisation du titre est à la hauteur (sauf sur le multi qui souffre de problème de synchro, les derniers patchs ont commencé à fortement corriger les problèmes), et surtout de quelques bonnes idées de game design. Le premier concerne la constitution de votre build de compétences.

Au fil des niveaux, votre personnage gagnera des points de compétences, qui indiqueront votre capacité à attribuer un skill. Vous pourrez placer sur votre avatar jusqu’à quatre compétences actives, qui demanderont de la mana / rage pour être utilisées, ainsi que 6 compétences passives (gain d’expérience, effet de saignement / étourdissement, etc. ajoutés à vos coups, et bien d’autres choses du genre), sachant que chacune des compétences sélectionnables aura un coût, qui sera plus ou moins élevé en fonction du niveau de ladite compétence (3 niveaux disponibles par compétence). Ainsi il est tout à fait possible de sélectionner moins de compétences afin d’en porter un maximum à leur niveau max, ou au contraire remplir tous ses slots en acceptant de perdre certains effets destructeurs.

En plus des compétences, une fois arrivé au niveau 25 (sur 50), vous débloquerez votre arbre de dieu (un autre arbre de compétences) permettant de booster vos caractéristiques (force, arme, critique, vie, etc.) mais aussi de débloquer des compétences aux effets ravageurs (connu comme le skill du bouton 4). Second bon point, les combats contre les boss de fin de chapitre, directement inspirés des beat’them all, où chaque Boss aura trois barres de vie, avec autant de phases et patterns différents parfaitement mis en scène.

Si on oublie l’échelle tarifaire, Eko Software s’en tire plutôt bien avec Chaosbane, en ayant parfaitement appliqué les éléments indispensables à un bon hack and slash, et en se permettant même d’apporter quelques bonnes idées, aussi bien du côté de la gestion de son personnage que dans les mécaniques du jeu avec notamment les boss et leurs différentes phases. Il reste néanmoins quelques problèmes de contenu (trop peu de cartes différentes, amplifié par le côté très étriqué de celles-ci). Le jeu vaut-il sont plein tarif ? Sur la longueur, avec les plans prévus par le studio (un nouveau chapitre, en plus de celui présent dans le DLC, ainsi qu’un nouveau personnage, arriveront gratuitement dans les mois à venir) cela devrait permettre au jeu de se placer en bon outsider derrière les pointures qui écrasent le marché.

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Crim

Intégriste gaucher depuis 1983. Les cailloux: GOTY des armes depuis 2013.

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