Critique

Catherine: Full Body

Développeur : Studio Zéro – Éditeur : ATLUS – Date de Sortie : 03 septembre 2019 – Prix : 59,99 €

J’avais découvert le premier Catherine grâce à l’article de Skywilly paru en 2012. J’avais ensuite déniché le jeu dans un bac à soldes (c’est assez rare, si ça vous arrive foncez) et je m’étais pris d’amour pour le jeu, qui reste aujourd’hui encore sans doute mon titre préféré sur xbox 360. Je voyais donc d’un mauvais œil cette « réédition » par Atlus, qui me semblait plus opportuniste et mercantile que justifiée. L’équilibre entre les 2 jeunes femmes me semblait parfait et je ne voyais pas comment y intégrer un nouveau personnage sans casser cette alchimie. Puis j’ai joué à Catherine Full Body, et le jeu m’a complètement chamboulé, et je ne dis pas ça souvent vous savez.

Catherine en culotte et en corset

Allez je vous fais un petit rattrapage en accéléré pour les 2 du fond qui ne connaissent pas Catherine. Vous incarnez Vincent, un jeune homme d’une trentaine d’années assez insouciant, en couple depuis un bon moment avec son ami d’enfance Katherine (avec un K). Cette même jeune femme commence d’ailleurs à vous parler de mariage, d’engagement, d’avoir des enfants, bref une vie d’adulte comme on dit. Vous ne l’entendez pas trop de cette oreille et seriez bien content de pouvoir continuer à boire des bières avec vos copains au Stray Sheep chaque soir. C’est d’ailleurs dans ce même bar que vous avez rencontré Catherine (avec un C) et que vous l’avez retrouvé dans votre lit le lendemain matin. Toute l’histoire va ainsi tourner autour de vos actions et de vos choix moraux entre la sérieuse et prometteuse Katherine et la sexy et affriolante Catherine. Plutôt que d’aborder la problématique sous un aspect purement sexuel, le jeu s’oriente vers une réflexion d’adulte, de responsabilités et de choix de vie. Ayant moi-même connu une histoire relativement similaire il y a quelques années, je peux vous assurer que le jeu retransmet à la perfection le questionnement et les émotions de la vraie vie. L’histoire (nerf central du jeu) est enrobé de phases de gameplay qui n’avaient à l’époque pas sues convaincre, par des contrôles un peu approximatifs et une difficulté mal dosée (mais j’y reviendrai plus tard).

Revenons à présent à notre version « Full body » du jeu. Celle-ci intègre des améliorations au niveau du gameplay mais surtout un nouveau personnage qui viendra s’ajouter au triangle amoureux. La jeune Rin (diminutif de Quaterine) arrive en effet un peu comme un cheveu sur la soupe dans cette histoire, et on se demande un peu ce qu’elle vient faire là. Les premières heures de jeu sont sensiblement similaires à la première version du titre, en dehors de quelques cinématiques avec la petite nouvelle. On peut lui parler dans le bar (comme à tous les autres personnages présents), mais surtout c’est le seul personnage féminin que l’on croise lors des phases de gameplay. Amnésique suite à un incident présenté en introduction du jeu, Rin semble plus jeune que vous et les 2 autres femmes de votre histoire. Elle fait preuve d’une innocence assez touchante mais qui donne une sensation d’ajout un peu gratuit à l’histoire… Puis à la moitié du jeu environ, un élément déclencheur vient chambouler la situation et déclenche une frénésie dans mon cerveau. En utilisant quasiment le même cadre que le jeu précédent, ce finalement tout nouveau Catherine Full Body explose les codes encore plus que la première version n’avait su le faire à son époque. Je pose la manette le temps d’assimiler ce qui vient de se passer, de comprendre que mon scepticisme originel n’a fait que renforcer l’effet de cette nouvelle dimension. Puis j’envoie un message à mon rédac’ chef adoré Skywilly en lui disant « Enculé de sa mère le nouveau Catherine est génial ! » je m’empresse ensuite de chercher quelqu’un ayant joué au jeu pour en parler.

Je réfléchis à mon article quelques jours plus tard, me trouvant bien embêté. Faut-il révéler au monde cette fantastique histoire, ou vais-je casser la découverte ? Après un sondage Twitter pour en avoir le coeur net, je peux vous le dire à présent, vous n’en saurez pas plus sur l’histoire. 

Me concernant, j’ai relancé une seconde partie une fois la première terminée, afin d’explorer les nouvelles possibilités offertes par le jeu. J’avais eu 2 fins très différentes sur la version d’origine du titre, j’en ai à présent vu 2 autres, elles aussi très différentes et il m’en reste encore à découvrir. Mais je me garde celles-ci comme un petit bonbon à grignoter entre 2 gros jeux. 

Ne montres pas ta peur à Quatherine

La difficulté de la version d’origine du jeu en avait rebuté plus d’un (à juste titre). Catherine Full Body apporte heureusement quelques ajouts et modifications qui viennent rendre le jeu abordable à tous. Si les contrôles semblent un peu plus précis, on retiendra surtout les fonctions pour annuler ou lancer le jeu en automatique. Si vous avez la flemme d’escalader et voulez uniquement vous concentrer sur l’historie (c’est ce que j’ai fait pour mon second run), une simple pression sur une touche permet de lancer le jeu en automatique. Il ne reste alors plus qu’à regarder Vincent grimper en sirotant votre bière. Pour les partisans de l’escalade amuse, mais qui pestaient sur les contrôles, une autre touche permet d’annuler la dernière action et ainsi de corriger le problème.

Pour ceux qui avaient apprécié le gameplay de l’ancienne version, un mode ajoutant de nouveaux types de cubes s’ajoute aux possibilités et vient dynamiser un peu plus l’escalade cauchemardesque de Vincent.

Si l’histoire de Catherine Full Body vient véritablement apporter une nouvelle dimension au jeu, la partie gameplay est plus proche du patch qui vient corriger les nombreuses erreurs du titre en 2012. Cette partie jouée, bien que corrigée, reste toujours aussi anecdotique, mais il est à présent possible de se passer de celle-ci pour profiter du scénario. Une vraie bonne idée qui permettra de satisfaire les fans de la première heure tout en ouvrant la porte aux nouveaux joueurs.

Sous ces airs de recyclage et de personnages un peu insipides, Catherine Full Body dissimule en fait une véritable claque scénaristique. Abordant des sujets adultes, jamais traités dans un autre "gros" jeu (comprendre avec une édition physique), il est assurément un OVNI vidéoludique que tout fan de jeux narratifs se doit d'avoir fait. Grâce à son prédécesseur, et des personnages un peu clichés, on se croit en terrain connu jusqu'à ce que tout nous explose au visage et qu'on comprenne que le jeu vidéo peut nous toucher tout autant qu'un livre. Jouez-y !

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Chezmoa

Tous mes articles pour GSS sont sous licence Beerware.

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