Critique

Psychonauts

in the Rhombus of Ruin

Développeur / Éditeur : Double Fine Productions – Date de Sortie : 21 février 2017 – Prix : 19,99 €

Peu de cinétose mais des flash lumineux réguliers

C’était avant le retour de Double Fine et Tim Schafer via Kickstarter, avant la folie du financement participatif : Psychonauts sortait en 2005 au milieu des jeux bourrins et en pleine course aux graphismes de toute beauté et venait mettre un coup de pied dans la fourmilière. Succès d’estime, autant critique que du côté des joueurs, Psychonauts n’a cessé de gagner son statut de jeu culte au fil des années avant de véritablement se faire connaître à force d’être mis en avant comme « le jeu qu’il faut faire pour jouer à quelque chose de différent ». L’idée ? Un camp de jeunes Psychonauts, des êtres capables d’entrer dans la psyché des gens et d’en corriger les pires tourments, tout cela dans un univers loufoque à outrance.

En attendant un second opus déjà financé, Psychonauts nous est donc revenu en 2017 en Réalité Virtuelle. Nous sommes en 2020 et il est donc bon de tester ce jeu comme un titre un peu ancien, surtout en matière de VR tant ce support évolue très vite. Psychonauts in the Rhombus of Ruin se propose comme un point & click très linéaire nous proposant de jouer à la suite directe de Psychonauts premier du nom : Paz, notre héros, doit découvrir où se cache le père de Lili, leader des Psychonauts.

Le jeu commence dans un vaisseau où le joueur pourra découvrir tous les pouvoirs qui lui seront proposés pendant les deux heures et demie que durera cette aventure. Il est possible de jouer de la télékinésie, de bruler des choses et de les « zapper ». Tout se joue au regard pour cibler quelque objet ou personnage avec lequel on veut interagir. Enfin, la principale fonction est de « rentrer » dans la peau d’un être vivant pour posséder sa vision de l’espace. C’est ainsi que l’on se déplacera.

Vous pourrez passer d’un personnage à l’autre à la volée et tous les puzzles du jeu s’axeront autour de cette idée de maitrise des différentes scènes : c’est aussi de cette façon que vous vous transporterez d’un point à un autre, rendant l’aventure certes très linéaire mais aussi très intelligente dans sa progression. Pour 2017, clairement, c’était une belle utilisation du principe de téléportation aujourd’hui habituel dans le jeu en réalité virtuelle.

Dommage qu’en termes de confort, ce Psychonauts ne cesse de nous envoyer des flashs lumineux et autres petits picotements pour les yeux et les cerveaux les plus fragiles, sans qu’il soit possible de les désactiver dans le menu des options pour plus de confort. Aussi, si le scénario est très drôle (Tim Schafer en est l’auteur), il ne va pas très loin (pour ne pas se mettre à dos les fans qui n’auraient pas de casque VR ?) et semble être tout juste pensé pour être un court-métrage, une sorte d’apéritif avant un second plat qui se fait furieusement désirer. Les énigmes sont néanmoins souvent intelligentes et drôles, donnant vraiment du relief (sans mauvais jeu de mot) à l’univers de Psychonauts qui prenait auparavant le temps de s’installer confortablement. Ici, on entre rapidement dans le vif du sujet et l’aventure n’a aucune pause ni découpage pour calmer la tension. Tout se joue d’un coup, en une seule session, pour davantage de pertinence.

Cette expérience est vraiment satisfaisante pour quiconque est déjà amoureux du premier jeu. Pour les nouveaux venus par contre, l’histoire est beaucoup trop référencée et pleine de petites surprises entre clins d’œil et vraies continuités scénaristiques, pour pleinement convaincre. 

Exclusivement réservé à ceux ayant déja terminé Psychonauts premier du nom, ce nouveau jeu VR sorti aux balbutiements de la technologie n'a pas si mal vieilli. Il propose une vraie suite aux aventures de Paz avec un scénario malin, très amusant, bien écrit, à défaut d'être réellement long. Ne comptez pas sur plus de deux heures et demie pour en faire le tour et surtout, ne vous attendez pas à voir plusieurs mondes et imaginaires. Ce Psychonauts se déroule dans un seul lieu et fait surtout la part belle à la téléportation d'une espèce vivante à l'autre plutôt qu'à la fouille de psyché comme c'était le cas dans le jeu d'origine. Avec ses airs de point & click en relief souvent réussi, ce Psychonauts a donc plutôt bien vieilli. Surtout, une fois terminé, il donne une furieuse envie de refaire le premier jeu et d'attendre le second de pied ferme !

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Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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