Rapide Critique
Développeur : Flight-Plan – Éditeur : Aquaplus et NIS America
Date de Sortie : 29 mai 2020 – Prix : 60 €
Il y a quelques mois, je vous parlais de Banner of The Maid, un jeu chinois qu’on n’attendait absolument pas faute de communication chez nous. J’avais été agréablement surpris par ses propos et sa réussite du côté du gameplay tactique au tour par tour. Passé très proche d’une Sélection GSS ©, le titre d’Azure Flame Studio avait réussi à me tenir de nombreuses heures en haleine avant de me tomber des mains de par la lenteur de son récit. Utawarerumono, c’est exactement la même chose, merci, au-revoir.
Si j’avais une once de culot comme le mythe de la réponse « C’est ça » lors du Baccalauréat de philosophie, je pourrais arrêter la critique ici et vous rediriger vers celle du jeu susnommé. Mais ce serait attirer les foudres de Skywilly. Je me retrouve donc obligé de vous écrire quelques paragraphes sur un jeu dont il m’est impossible d’écrire le nom sans faire un copier-coller. L’histoire d’Utawarerumono se déroule dans une espèce de Japon féodal fantaisiste où les Hommes côtoient des créatures humanoïdes dotées de grandes oreilles et de queues, comme certains animaux.
Le personnage principal, Hakuowlo (un autre nom difficile à épeler), se réveille amnésique près d’un petit village. Il est accueilli, guéri et mis sur le devant de la scène à la suite d’événements tragiques. Petit à petit, lui et les membres de sa nouvelle famille vont faire face à des seigneurs de plus en plus avides de pouvoirs et gourmands. Vous vous en doutez, notre héros sans souvenirs va devenir le sauveur de toute une nation. Le jeu va peu à peu s’ouvrir vers de nouvelles contrées et votre envie de libérer le peuple opprimé va vous conduire sur le chemin de la guerre.
Les batailles se présentent sous une forme classique de combats au tour par tour avec une vue à l’isométrique. Vous dirigez vos personnages les uns après les autres avec la possibilité d’effectuer une seule action par tour (attaquer, utiliser un objet ou activer un pouvoir) en plus du mouvement. Bien que très conventionnel sur le papier, Utawarerumono se démarque par quelques idées très intéressantes et essentielles pour votre succès sur le champ de bataille. Tout d’abord, il faut placer précisément vos unités sur les cases qui composent la carte. Une attaque sur le flanc ou l’arrière occasionnera davantage de dégâts qu’un assaut frontal. Il est donc également possible d’orienter votre personnage à la fin de son tour afin de diminuer les chances qu’a l’IA de vous contourner. À cela, s’ajoute la gestion du Zeal, une sorte de mana que chaque héros possède, qu’il faut savoir quand utiliser et quand économiser, et dont la réserve peut être augmentée en réussissant un court QTE lors des combats. Enfin, il y a des notions de dualité (voire de trio), certaines unités sont capables de réaliser des attaques surpuissantes lorsque les conditions sont réunies (généralement une combinaison dans le placement et d’une quantité minimale de Zeal à dépenser).
Si la partie militaire est très bien réussie, il faut savoir qu’il s’agit d’une infime composante d’Utawarerumono. Pour ainsi dire, le premier affrontement arrive au bout de quatre à cinq heures de jeu ! Utawarerumono est un jeu très bavard et très lent lorsqu’il ne s’agit pas de se battre. Illustrée sous la forme d’un visual novel, l’histoire raconte la vie du village et de ses occupants. Rares sont les jeux à vous faire vivre l’intégralité des journées parfois insignifiantes d’une communauté rurale. De nombreux scénaristes auraient fait sauter la simple sortie de chasse entre hommes ou la cueillette avec les deux sœurs du village. Ces tranches de vie sont toutefois nécessaires pour vous ancrer dans cette fiction et vous faire ressentir quelque chose lors d’événements horribles qui bouleverseront à tout jamais la vie des héros.
Utawarerumono est un jeu très difficile à cerner ou à conseiller, car sa profonde lenteur en fera décrocher plus d’un. Malgré cela, l’histoire est touchante, les personnages sont attachants (mention spéciale à Aruruu et son chat) et la partie tactique est une franche réussite. Si vous avez envie de lire des pavés entre trente et quarante heures, le tout entrecoupé de quelques bastons bien fichues, vous pouvez foncer, mais préparez tout de même du café, car le rythme pourra vous endormir plus d’une fois. Enfin, je ne suis généralement pas du genre à juger une œuvre par son prix, mais les 60 euros demandés ne sont, à mon avis, pas justifiés, surtout pour un titre sorti originellement sur PlayStation 2 en 2002…
Zhykos
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