Critique

Persona 4 Golden

Shutan
Publié le 23 janvier 2021

Développeur

Atlus

Éditeur

SEGA

Date de Sortie

13 juin 2020

Prix de lancement

20 €

Testé sur

PC

Auparavant réservé aux possesseurs de Vita (mais si souvenez-vous la console portable de Sony, non pas la PSP, l’autre), Persona 4 : The Golden arrive enfin sur une autre plate-forme ! Pensez donc, un des tous meilleurs JRPG de la génération PS2, amélioré, allongé, une aubaine à côté de laquelle tout bon fan du genre ne peut passer. Et quand bien même, il serait dommage de se refuser un jeu majeur qui a (avec Persona 3) redéfini le genre.

Marutin Myssutèru (à dire avec l'accent japonais)

Alors tout ça c’est bien joli, mais c’est quoi Persona 4 ? Petite leçon d’histoire ! Dérivée de la série de Dungeon RPG Hardcore « Shin Megami Tensei », la série Persona a mis un peu de temps avant de trouver son style et son rythme avec le troisième véritable épisode (puisque Persona 2 est en 2 parties, dont une n’est jamais sortie du Japon), Persona 3 s’est présenté comme un mix entre dungeon crawler et simulation de vie, où le héros et ses amis devaient sauver le monde la nuit et vivre une vie normale le jour. Comme on a des personnages lycéens, ils ont tout un tas de trucs à faire, comme aller en classe, rencontrer des gens, se promener, étudier, gagner de l’argent en travaillant etc. Et puis la nuit, il se passe des trucs et pif pouf, c’est la bagarre. Bon, Persona 4 fait à peu près la même chose mais en affinant encore la formule, en ajoutant en plus un bon gros murder mystery à résoudre.

On y incarne donc un héros, au nom à choisir par le joueur (on va l’appeler Yu, parce que c’est plus simple et que c’est son nom dans l’anime), qui débarque pour une année à Inaba, petite ville rurale japonaise, parce que ses parents tokyoïtes sont trop occupés pour, euh, ben s’en occuper. En tant que nouveau venu, il va falloir se faire des amis, et quoi de mieux pour se faire des amis que résoudre une série de meurtres et d’enlèvements ?

Golden Saucé

En effet, le corps d’une personnalité locale a été retrouvée dans un endroit impossible à atteindre et la police est un peu désemparée. Yu rencontre à l’école Chié et Yosuke, avec qui il va rapidement s’entendre et forger un lien fort, surtout après que la fille dont ce dernier est amoureux disparaît et est, elle aussi retrouvée morte accrochée à une antenne de télé. Les trois détectives amateurs vont alors par accident découvrir qu’ils peuvent « entrer » dans les téléviseurs et accéder à un autre monde où se déroulent sans aucun doute les meurtres. Malheureusement, le monde de la télé est peuplé de monstres étranges et rapidement, la panique les étreint.

Heureusement, Yu a signé un contrat en début de jeu avec Igor, un personnage très mystérieux rencontré dans la Velvet Room, un endroit situé entre rêve et réalité. Ce contrat va lui permettre, à condition de rechercher la vérité, de faire appel à sa Persona, une émanation spirituelle représentant le masque que l’on revêt suivant la situation à laquelle on est confronté, et d’affronter les ombres peuplant l’autre monde. Grâce à ce pouvoir, et en débloquant les pouvoirs de ses camarades, ils vont pouvoir tenter de comprendre ce qui se passe et, les enlèvements continuant de se produire régulièrement, tenter de sauver les pauvres innocents piégés dans le monde de la télé. Tout ça sans trop se faire remarquer (car la police, même dépassée, est sur les dents), tout en continuant de vivre une vie de lycéen normale. L’année pépère à la campagne va se transformer en course contre la montre, la mort et la météo.

Le jeu se déroule donc jour après jour (avec des ellipses tout de même) et chaque jour est divisé en périodes avec plus ou moins de possibilités d’action. Il va falloir donc trouver les moments les plus opportuns pour pouvoir regrouper l’équipe et visiter le monde de la télé quand il y a un enlèvement, sachant que les gens prisonniers sont retrouvés morts quand le brouillard se lève. Donc il faut aussi surveiller la météo, car ne pas sauver une victime déclenche un game over particulièrement punitif qui renverra l’action plusieurs jours en arrière (mais charger une sauvegarde est toujours possible).

Réseau Social

Pour progresser, il n’y a pas forcément besoin de faire du grinding, en tout cas pas énormément, et c’est là tout le génie de Persona depuis le 3 : les personas multiples, leurs arcanes du tarot et les liens sociaux qui y sont liés. Yu a la capacité de changer de persona, et en en récoltant après les combats, on peut aller dans la Velvet Room voir Igor pour qu’il puisse les fusionner et en faire apparaître de nouvelles. La mécanique est complexe à maîtriser, mais il faut voir que les personas sont liées à un arcane du tarot et que dans le monde réel, Yu va pouvoir se lier d’amitié avec des personnages qui représentent eux aussi un arcane du tarot (par exemple, l’oncle inspecteur représente l’arcane du Hierophant, Yosuke du magicien, etc. ) et en améliorant la relation avec ces personnages, lors de la fusion d’une persona, celle-ci va recevoir un bonus d’expérience correspondant, permettant d’être plus forte que la normale. Il va donc falloir trouver ces liens sociaux et les développer pour progresser plus facilement dans les donjons du jeu. Sachant que passer du temps avec eux prend, ben du temps, on rajoute des cases cochées dans l’emploi du temps !


Les différents donjons du jeu sont liés à la personne qui y est retenue et sont générés aléatoirement (sauf certains étages précis). À chaque visite il va falloir explorer les niveaux, trouver l’escalier vers l’étage suivant, trouver des coffres et bien sûr combattre des ombres qui y pullulent. Le combat est au tour par tour, et on a la possibilité de laisser l’IA gérer nos compagnons de route (mais ne le faites pas). Les ennemis ont des résistances et des faiblesses qu’il va falloir exploiter au mieux afin de s’en débarrasser vite et en utilisant le moins de ressources possible, car les donjons sont longs et qu’il n’y a pas vraiment de possibilité simple de recharger les points de vie et de magie. Les combats sont d’ailleurs très dynamiques, les personnages se parlent, s’encouragent, et au fur et à mesure que leurs liens se renforcent, s’entraident, prennent des coups à la place de Yu, etc. D’ailleurs il va falloir faire bien attention à Yu, puisque si les autres personnages peuvent tomber KO pendant le combat et être relevés, ce n’est pas le cas du héros. S’il tombe, c’est fini, donc attention. Bref, il faut agir avec discernement, tenter de ne pas trop prendre de coups, et utiliser au mieux les faiblesses des adversaires qui, si elles sont exploitées au mieux, permettent de lancer une attaque groupée dévastatrice. Les combats nécessitent donc stratégie et réflexion, car si l’ennemi exploite la faiblesse d’un des membres de l’équipe, il va passer un sale quart d’heure.

Persona 4 The Golden c’est donc Persona 4 avec des trucs en plus, déjà présents dans la version Vita, mais qui peuvent justifier un nouveau run si la version portable vous avait échappé. Sans trop en dire, il y a un personnage en plus dans l’histoire, des évènements qui lui sont liés, des activités supplémentaires, bref de quoi remplir encore plus l’emploi du temps et vivre une aventure remarquable, prenante, et dont le mystère très bien fichu permettra de retourner plus d’un cerveau (à condition d’accepter le paradigme proposé par son univers). Techniquement, le jeu permet un affichage en 4K, les textures sont un poil plus nettes que sur Vita (et beaucoup plus que sur PS2) mais on reste sur une architecture un poil vieillotte tout de même. Le jeu ne se prétend pas un remaster, donc il n’y a pas mensonge sur la marchandise, d’autant qu’il est proposé à un prix extrêmement correct.

C’est un des tout meilleurs JRPG console enfin sur PC, dans un écrin soigné. Il serait dommage de passer à côté. Et même pour les vétérans de la série, c’est bien plus agréable de le lancer sur PC que de rebrancher la bonne vieille PS2 ou de retrouver la Vita sous sa gangue de poussière durcie à attaquer au burin. Il est quand même dommage que 10 ans plus tard, il ne soit toujours qu’en anglais (une trad française amateur est en cours de finition, bon courage les gens !), mais c’est encourageant pour l’avenir de la série. En tout cas, moi j’y ai replongé sans déplaisir.

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