Critique

PowerWash Simulator

Aelthan
Publié le 7 juin 2021

Développeur

FuturLab

Éditeur

Square Enix

Date de Sortie

19 mai 2021

Prix de lancement

20 €

Testé sur

PC

Pour comprendre pourquoi PowerWash Simulator est un excellent “simulateur” et sans aucune ironie un des meilleurs jeux de ce début d’année, il faut déjà mettre quelques notions en place. Pour commencer, il y a les simulateurs, ceux où vous devez respecter une checklist de 10 pages avant de tourner la clé de la BX Leader d’époque que vous avez réparée pièce par pièce pendant 130h de jeu, et les “simulateurs”, qui vous proposent de faire quelque chose qui va ressembler à l’activité demandée, mais qui restent avant tout fun à jouer, se concentrant sur quelques éléments principaux pour simplifier le reste.

Puis, faisons la différence entre les bons et les mauvais “simulateurs”. Parce que faire un bon, un très bon “simulateur” demande de trouver un équilibre parfait. Prendre une tâche pouvant sembler très monotone et trouver le juste milieu entre donner l’impression de faire la tâche comme en vrai, sans toutes les parties les plus ennuyeuses. Pour être plus clair, vous voyez Guitar Hero ? Vous avez la sensation de jouer de la guitare, mais vous n’avez pas eu à apprendre vos gammes ou vous faire de la corne au pouce. Ça, c’est le bon “simulateur”. Euro Truck Simulator 2 a trouvé cet équilibre. House Flipper a lui aussi brillamment réussi. Et maintenant, ce prestigieux Hall of Fame s’apprête à accueillir un nouveau membre.

Dans PowerWash Simulator, vous commencez avec un petit nettoyeur à haute pression à devoir enlever des couches de boue du futur van de votre entreprise naissante. Une petite quinzaine d’heures plus tard, vous décrassez une station de pompiers de fond en comble, tour d’entrainement comprise, équipé avec l’équivalent d’une RTX 3090 dans la gamme Karcher, incluant un super embout turbo capable de nettoyer un bout de sandwich sur le visage d’une mouette à cinq kilomètres de distance. J’exagère peut-être très légèrement mais c’est l’idée. Chaque morceau que vous allez pulvériser, du phare de la voiture au toit de la maison, vous rapportera de quoi améliorer votre matériel et faciliter vos missions suivantes. Parfois de manière un petit peu ridicule.

Car si l’incursion d’une notion de réelle progression dans un jeu de ce genre est toujours bienvenue et même nécessaire, PowerWash trébuche légèrement sur ce point par moments. Toute stratégie autre qu’économiser chaque euro gagné pour foncer récupérer le meilleur nettoyeur du jeu au plus vite sera la certitude de passer un moment salement plus compliqué dès que la première trace de rouille se présentera dans le jeu. A moins que vous décidiez de jouer avec les savons, optionnels, qui sont à deux doigts d’être une parfaite parodie d’un jeu pay-to-win. Les flacons de savon nécessitent une buse spéciale payante sur votre nettoyeur, s’épuisent en quelques secondes, doivent être rechargés en usant votre précieuse monnaie gagnée en jeu, mais nettoient tout sur leur passage en une petite pression. Dans le mode jeu libre, où vous pouvez rejouer les missions d’histoire sans les morceaux de scénario mais avec du savon infini gratuit, certains des nettoyages les plus compliqués se font ainsi trois à quatre fois plus rapidement, passant de deux grosses heures à une bonne demi heure.

Mais ni ça, ni les quelques légers soucis techniques encore bien présents bien que rarement très gênants ou le contenu un peu maigre pour l’instant, jeu en early access oblige, ne devrait vous détourner d’au moins donner sa chance à PowerWash Simulator. Parce que vous mettre votre playlist préférée ou un bon podcast, prendre fermement votre lance en main et voir la crasse s’atomiser sous la force du jet, en adaptant votre buse à la surface et au type de tâche, c’est le genre d’expérience qui se rapproche du nirvanesque, de l’atteinte d’un niveau de zen absolu qui ne parlera qu’aux plus esthètes. Entre son alpha publique et cette sortie anticipée, le jeu s’est entre autres doté de quelques moyens malins de réduire la frustration du joueur pour trouver les derniers morceaux à asperger pour atteindre le 100%, d’un bouton pour tourner la buse du nettoyeur et a enlevé la possibilité de faire des dégâts à l’environnement par inadvertance, pour concentrer le jeu sur une expérience de détente.

Ça prouve bien que les anglais de FuturLabs, dont PowerWash est la première production, sont à l’écoute et savent ce qu’ils font. A voir si les quelques bugs restant seront vite corrigés et si le contenu continuera à s’étoffer, comme promis. Trois nouvelles missions, dont une de grande envergure, seront déjà ajoutées dans le premier gros patch selon les développeurs.

Si les promesses sont tenues et si la copie continue d’être peaufinée avant la sortie définitive, il y a de quoi faire de PowerWash Simulator l’une de ces expériences un peu étranges auxquelles on revient mois après mois pour tester les nouveaux contenus et revivre un moment de détente et de satisfaction intense en regardant le timelapse que le jeu nous offre à la fin de chaque mission. En résumé, un excellent jeu de niche, où on nettoie aussi la niche.

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