Rapide Critique

T-Minus 30

BassKass
Publié le 25 septembre 2021

Développeur

Dejobaan Games

Éditeur

Superhot Presents

Date de Sortie

25 août 2021

Prix de lancement

10 €

Testé sur

PC

Après les jeux de colonisation stellaire en une heure (Slipways, jouez à Slipways), place à l’évacuation en catastrophe de la Terre en moins de trente minutes. T-Minus 30 est un city builder à contraintes, à savoir que la destruction de notre berceau par un astéroïde est prévue pour dans une demie-heure, selon les météorologues dont les prédictions sont pour une fois exactes, même si on aurait apprécié qu’elles arrivent un poil plus tôt… Pour le reste, on est à la maison en ce qui concerne la partie gestion/optimisation d’un territoire : les travailleurs ont besoin de nourriture, les fermes ont besoin d’eau, les usines et manufactures ont besoin de travailleurs et d’énergie, tout cela dans le but de participer à la gloire du petit urbaniste tyrannique que vous adorez tant incarner.

Sauf que la richesse en ressources n’est pas une fin en soi, ni la beauté logistique de votre complexe industriel… T-Minus 30 vous juge en effet sur un seul critère : le nombre de survivants que vous arriverez à envoyer dans l’espace à bord de fusées construites en urgence. Et d’urgence il en est vite question, le jeu ne peut pas être mis en pause et le chronomètre file alors qu’un compteur accusateur affichant « Survivants : ZERO » vous hante tant que ne vous ne réunissez pas les matériaux et énergie nécessaires à la construction de la moindre navette. Autant vous dire que de tels cercueils volants se payent : il faudra accumuler d’importantes quantités de plastique, métaux et minerais ainsi qu’un apport suffisant en énergie pour envoyer les bidules spatiaux les plus spacieux. A moins que vous n’optiez pour les fusées à graines, eau et compost qui permettent de varier les ressources, d’expédier de sympathiques bionavettes et de soulager votre conscience écologique alors que vous ravagez la planète hectare par hectare pour votre petit projet survivaliste.

L’objectif est donc très clair et le score correspond au nombre d’âmes chanceuses envoyées dans le vide spatial le plus infini. Il reste à agencer au mieux les routes pour acheminer les travailleurs depuis les clapiers qui leur servent de résidence, élaborer des réseaux de châteaux d’eau et de relais électriques ou veiller à l’alimentation de vos chers synthétiseurs à plastique. Ce n’est cependant pas une mince affaire, tant les contraintes d’espace et de placement sont importantes – forêts, montagnes, déserts, ruines, étendues d’eau – sur les cartes générées de manière procédurale au long de la dizaine de missions de sauvetage que compte le jeu. Le jeu de gestion tourne alors au casse-tête d’aménagement, tant l’accès à une ressource essentielle peut soudainement se retrouver bloqué par une fusée ou un bâtiment mal placés ou bien par un certain manque de chance dans la génération de la carte.

Le planificateur pragmatique – ou inhumain, comme vous préférez – que vous êtes est alors chargé d’optimiser la moindre case, la moindre route avant de pouvoir observer les jolis flux visuels de travailleurs, d’eau et d’électricité qui traversent la ville au style mignon et épuré, contrastant avec la brutalité visuelle de voir le moindre espace libre occupé par un pas de tir, donnant à la ville des allures de forêt apocalyptico-industrielle tandis que le chrono se rapproche de l’heure H…

Puis, alors qu’il vous restait encore une serre, une pompe à eau ou une mine à bâtir, la sirène sonne brusquement, l’écran se teinte de rouge et il reste 10 secondes pour évacuer. Les fusées décollent dans un fracas de réacteurs, laissant les derniers courageux escl… travailleurs sur place, à la merci du gros caillou qui va leur tomber sur le coin de la frimousse. Vu qu’on est dans un jeu vidéo vous aurez le droit à plusieurs essais hein, et même si le principe ne bouge pas d’un iota, il se révèle plutôt addictif et vous entraînera pour quelques heures de panique planificatrice.

Allez, la prochaine fois on essaie d’en sauver plus de 100 000, d’accord?

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