Quand la formule Persona perd tout son charme
Rapide Preview
Book of Travels
Développeur
Might and Delight
Éditeur
Might and Delight
Date de Sortie Prévue
quelque part en 2023
version testée
0.16.211021
Testé sur
PC
Lorsque Might and Delight, studio Suédois à qui l’on doit entre autres la série Shelter, lança la campagne de financement participatif de son nouveau jeu Book of Travels, on n’a pas pu cacher notre enthousiasme. Car le studio, depuis PID (leur première production), a toujours fourni des jeux à l’atmosphère travaillée, avec une direction artistique très marquante (là où hélas leurs jeux ne le sont pas toujours autant). De plus, les développeurs s’aventurent cette fois-ci dans le MMORPG… ou presque. Pour être précis, nous sommes ici dans un TMORPG, T pour Tiny (petit) au lieu de Massively.
Si pour l‘Early Access, nommé « Chapter Zero« , le monde est assez restreint (une vingtaine de zones), le Tiny vient du fait que le monde que l’on parcourt sera très peu peuplé de joueurs, avec un maximum de 7 voyageurs simultanés, rendant les rencontres entre joueurs aussi rares que précieuses, enfin sur le papier. En réalité, le joueur·se est tellement invité·e à voyager seul·e, qu’iel se trouve sans savoir quoi faire lors d’une rencontre avec un être humain. Et ce n’est pas l’unique point sur lequel Book of Travels est déstabilisant.
Reprenant l’intégralité des mécaniques classiques d’un MMO, avec son personnage à classe, caractéristiques, compétences à apprendre, quêtes, le titre joue avec l’ensemble des codes pour les utiliser tout en les rendant complétement invisibles pour certains. Si ici il ne faudra pas tailler du sanglier pour gagner en niveau, il faudra en revanche observer le monde et discuter avec les PNJ pour gagner du savoir. Et si les quêtes sont bien présentes, elles n’apparaitront nulle part, pas d’indicateur ou de journal de quêtes. Ce sera au joueur·se de le maintenir lui-même avec son papier/crayon (ou sur un document word dans le cas où vous auriez oublié comment utiliser un crayon), pour noter toutes vos découvertes et quêtes obtenues. Principalement sous forme de vraies quêtes FEDEX, vous allez vous transformer en postier / marchand pour réaliser celles-ci. Souvent nébuleuses, vous n’aurez que peu d’indications sur où trouver le destinataire de vos livraisons, à moins de prendre le temps de parler à tout le monde.
Heureusement, le jeu est ultra plaisant car magnifique à parcourir, dans des tableaux très inspirés du mouvement impressionniste. Au cours de vos balades, vous tomberez sur plusieurs objets à ramasser. D’un côté les végétaux (gland, feuille, fleur, etc.) qui vous permettront d’utiliser la magie du jeu, dont l’une prend la forme de thé (permettant de donner des améliorations passives à votre personnage). De l’autre côté, les objets permettant de faire du troc pour obtenir de l’équipement (pour améliorer vos statistiques) ou de la nourriture. Sans monnaie, l’intégralité de l’économie du jeu se fera sur le marchandage. Il faudra donc surveiller son stock d’objets, en particulier la nourriture. Car si votre personnage voit son énergie arriver à 0, un point de vie sera perdu, pouvant entrainer la mort de votre personnage sans pouvoir être ressuscité. Pas d’inquiétude, il faudra y aller fort pour voir votre personnage mourir, sauf si vous optez pour la voie du sabre.
Book of travels est le jeu parfait pour qui a besoin d’un jeu tranquille, reposant (la voie de la bagarre est complétement optionnelle) et très narratif. Par contre, il demandera de l’investissement pour qui veut découvrir l’ensemble des mystères de ce monde (aux gros enjeux politiques) et on aurait tout de même apprécié un minimum d’accompagnement pour profiter encore plus des panoramas sublimes, qui eux pousseront le joueur·se à prendre le prochain chemin.