Critique

Soul Hackers 2

Crim
Publié le 13 septembre 2022

Développeur

Atlus

Éditeur

Sega

Date de Sortie

26 Aout 2022

Prix de lancement

60 €

Testé sur

PlayStation 5

La série Shin Megami Tensei est un énorme truc, dont aujourd’hui un certain Persona, qui est un spin off, a volé la vedette à la branche d’origine. En plus de ces deux branches citées, on y trouve Devil Summoner, qui a engendré lui-même un spin off : Soul Hackers sorti 1997. Il aura fallu à Atlus 25 ans pour produire une suite. Fallait-il vraiment attendre autant ?

Piratage d'âme

L’humanité est arrivée plus ou moins au bout de ce qu’elle est capable de produire sur le plan technologique, au point d’avoir trouvé le moyen de contrôler des démons. Mais qui dit bout du chemin dit deux possibilités : soit le renouveau du monde, en trouvant une nouvelle voie à suivre, soit la fin du chemin. Et c’est justement ce chemin qu’a détecté la super intelligence artificielle Aion. Pour éviter cette catastrophe, elle va créer deux êtres artificiels, Ringo et Figue, qui auront pour mission de sauver deux personnes de la mort : un ingénieur information et un invocateur. Que cela soit pour l’un ou l’autre, nos deux Androïdes arriveront trop tard. Les événements pour la fin du monde sont donc enclenchés. Sauf que la petite Ringo ne pense pas baisser les bras si facilement. Elle va ainsi pirater l’âme de Arrow, le fraichement défunt invocateur, afin de le ressusciter, au cas où cela puisse changer les choses. La suite de l’aventure les mènera très rapidement sur les traces de Milady et Saizo, deux autres invocateurs, que l’on rencontrera systématiquement juste après leur mort et où Ringo piratera aussi leur âme pour les ressusciter. Évidemment, ces deux derniers loustics sont mêlés de prêts (Milady) ou de loin (Saizo) à la Société Fantôme, groupe très présent d’invocateurs qui cherchent à détruire le monde, contrairement à Yatagarasu, dont fait partie Arrow, qui sont un peu les good cops, mais pas trop. Du coup, on se trouve avec un trio moral « gentil / neutre / méchant » nécessaire à l’avancée de l’histoire, mais apporté de manière bien trop maladroite pour réussir à former une bonne osmose. Car pour approfondir un peu chacun des trois invocateurs, en plus de l’histoire principale pour sauver le monde, on sera amené à parcourir des donjons dans la psyché de chacun d’entre eux. Si certaines scènes fonctionnent bien, on retrouve systématique le même schéma de narration pour les trois, qui apporte beaucoup de redondance sur les personnages.

Un shin Megami pour tous

Qui dit Shin Megami Tensei, dit système de combat très complet, avec une règle simple : l’exploitation des faiblesses donne l’avantage à l’attaquant, que cela soit le joueur ou votre ennemi. Basé sur 7 éléments (arme de contact, arme à feu, feu, glace, électricité, vent et ruine), chaque démon (dont l’arme des personnages joués en est équipée) a sa résistance et sa faiblesse. Taper sur sa faiblesse, en plus de faire plus de dégâts, permet de porter une attaque supplémentaire. Si ce système rend le jeu complexe, il en est très juste… sauf pour Soul Hackers 2. Ici, les ennemis ne profitent uniquement des dégâts supplémentaires, là où le joueur profitera d’une attaque de conjuration. Cette dernière est une attaque combo en fin de combat : plus vous tapez les faiblesses de l’ennemi, plus le combo sera élevé, plus il fera des dégâts. Ajoutez à cela des effets supplémentaires apportés par des compétences de démons (qui s’activent seulement si le démon participe au combo), et on se trouve avec une attaque dévastatrice, uniquement au profit du joueur, rendant le titre ainsi bien plus accessible sur ses combats que les autres titres de la saga SMT. Pour rendre le jeu plus sexy, le titre va s’inspirer un peu plus de Persona, en apportant une touche sociale au jeu. Ainsi Ringo (le personnage que l’on contrôle), pourra aller boire des coups avec ses trois compères (Figue est un peu à part dans le groupe), si les conditions sont propices. Cela permet d’augmenter l’affinité avec ceux-ci (qu’il sera aussi possible d’augmenter dans des dialogues à choix lors de l’aventure principale). Cette jauge d’affinité est très importante, car elle permet d’ouvrir des portes dans les donjons psychés de chacun des invocateurs, d’autant plus que l’ouverture d’une porte permet de débloquer des compétences passives rendant encore plus puissants nos héros. 

Parmi les autres activités, on trouvera évidemment tout un tas de quêtes FEDEX à accomplir pour faire plaisir au voisinage, la fusion de démons pour gagner en puissance et enfin du crafting d’objets, mais aussi d’amélioration d’armes, qui permettent soit de gagner en puissance directe, soit de profiter de compétences passives, ainsi que de compétences de leader pour Ringo. Ces dernières, à utilisation limitée et demandant un certain nombre de tours de chargement avant de pouvoir être réutilisées, vont de pouvoir changer de démon au cours d’un round jusqu’à amplifier l’obtention de combo pour obtenir une attaque encore plus dévastatrice en fin de round. Grande particularité de Soul Hackers 2, la négociation avec les démons afin de les recruter ne se fera pas en combat, mais dans les donjons via vos démons envoyés en reconnaissance (qui ne sont ni plus ni moins que des coffres à trésor). Pour encore une fois permettre au grand public de progresser dans l’aventure, la négociation se fera en une étape : accepter la demande du démon (donner un peu d’argent, un objet, votre vie ou mana) et hop le démon est à vous. 

Enfin, côté technique, ce n’est pas très glorieux. Techniquement, le jeu n’est pas une lumière, mais heureusement, la direction artistique, notamment des personnages, vient relever le tout. Les donjons sont très monotones (bien trop peu de variété dans les assets utilisé) et les légères variantes d’exploration n’apportent pas grand-chose. Avec une caméra à moins de 30 cm du postérieur de Ringo (qui du coup n’occupe pas loin de la moitié de l’écran), il est extrêmement pénible de se déplacer dans les donjons, spécialement pour repérer où les monstres apparaissent sur la carte. Mais le pire concerne les cartes d’exploration civile, pour faire le tour des divers magasins, éparpillés à quatre endroits différents. Sachant que les écrans de chargement peuvent être très longs si vous avez les astuces activées (après quelques heures, une fois le jeu maitrisé, désactivez-les pour gagner 10 secondes de chargement).

Soul Hackers 2 est une très bonne porte d’entrée pour qui veut découvrir l’univers Shin Megami Tensei et son système de combat impitoyable en temps normal. Reprenant l’aspect social de Persona, en bien moins riche, le jeu fait tout pour ne pas faire fuir le joueur, mais s’emmêle les pinceaux en appliquant un schéma de développement des protagonistes bien trop proche d’un personnage à l’autre. Pas glorieux techniquement, avec une caméra qui mériterait de s’éloigner quelque peu, la magie de la direction artistique et de la découverte de nouveaux démons permet toutefois de ne pas lâcher l’aventure. Si les vétérans des SMT n’y trouveront surement pas leur compte, le jeu pourra plaire à tout amateur de RPG qui n’a pas un temps infini à investir pour venir au bout d’une histoire plutôt sympathique.

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