Quand la formule Persona perd tout son charme
Rapide Critique
How to say goodbye
Développeur
Florian Veltman, Baptiste Portefaix
Éditeur
Arte France
Date de Sortie
03 Novembre 2022
Prix de lancement
12.99 €
Testé sur
Nintendo Switch
D’un côté, nous avons Florian Veltman, à qui l’on doit Lieve Oma, une magnifique balade en Forêt avec sa grande mère, nous parlant des moments à chérir avec les gens qui comptent vraiment, nous apportant une safe zone. De l’autre, Baptiste Portefaix, compositeur et sound designer ayant œuvré sur le très chouette jouet-vidéo Oniri Islands. Les deux jeux tendant vers une atmosphère très calme, il n’est pas étonnant de les retrouver ensemble sur How To Say Goodbye.
Il peut être vu comme une relecture du premier jeu de Florian Veltman. Si dans Lieve Oma on vit les derniers instants avec sa grande mère, qui ne sont ni plus ni moins que les souvenirs importants passés avec elle, ici, il sera aussi question du décès et du deuil qui en découle, à la différence près que la personne qui est morte, c’est vous.
Le jeu commence par vous faire remplir une fiche, dans laquelle il faudra indiquer votre prénom, surnom, genre, plat et boisson préférés. Depuis votre lit à l’hôpital, il faudra accompagner votre fantôme jusque chez vous. Prenant la forme d’un puzzle game, vous devrez amener votre fantôme, mais pas que, jusqu’à chacune des portes, souvent en récupérant des clés pour faire sauter des verrous. Les déplacements ne se font qu’à base de tapis roulant, comme une sorte d’accompagnement tranquille vers notre lieu de repos.
Évidemment, en plus des verrous, d’autres éléments viendront vous perturber, comme des plateformes qui montent/descendent via l’activation d’un moulin à vent, des gros murs mobiles qui peuvent même empêcher de bouger vos tapis, et surtout les spleens, ces méchants fantômes tous tristes qui vous pourchasseront durant toute l’aventure, commandés par un méchant sorcier.
Sans vous spoiler, car la narration y est très maligne, vous ne serez pas seul dans votre voyage et serez accompagné jusqu’à trois personnages, ayant chacun un objectif très clair. En mettant en scène notre mort, How to say goodbye permet de mettre en lumière la manière dont les gens vont vivre notre deuil, qu’il soit « positif » (apprécier les moments passés ensemble plutôt que de pleurer la disparition de la personne) ou « négatif » (la colère, la profonde solitude) tout en restant bienveillant et surtout positif.
Ceci est possible grâce à l’écriture des trois comparses qui nous accompagnent ainsi qu’aux PNJ que l’on rencontre sur le bord du chemin, qui nous rappellent, que dès lors que l’on a mené une vie où nous avons fait ce qui nous tenait à cœur, alors les souvenirs qu’auront les gens de nous permettront de combler le vide que nous laissons derrière nous. Les 2-3 heures que nous propose le duo français permettent de passer un dimanche d’automne super agréable.