Rapide Critique

The Cosmic Wheel Sisterhood

Aldastrige
Publié le 20 avril 2024
The Cosmic Wheel Sisterhood

Développeur

Deconstructeam

Éditeur

Devolver Digital

Date de Sortie

16 août 2023

Prix

17,49 €

Testé sur

PC

Ayant déjà sérieusement été insultée de “sorcière” il y a quelques années, The Cosmic Wheel Sisterhood a tout pour me plaire. Court jeu indé sorti l’année dernière, on y mélange création d’un jeu de tarot divinatoire, sororité et politique, le tout emballé dans un pixel art léché et une bande-son envoûtante.

Vous incarnez Fortuna, une sorcière ayant « ascensionné » après une existence d’ado hippie dans les années 60, mais qui pour l’instant n’a pas eu une vie facile. Exilée sur un minuscule astéroïde pour 200 ans sans personne à qui parler après avoir prédit la chute de sa loge, elle s’ennuie mortellement. N’en pouvant plus de faire cuire son pain et d’entasser les rouleaux de PQ, elle décide d’appeler à la rescousse Abramar, un béhémot qui lui confie sans sourciller le pouvoir de recréer un jeu de tarot pouvant prédire l’avenir. C’est un peu comme si vous receviez les codes de la valise nucléaire après le premier confinement.

Ne divulgâchons pas mais accepter l’offre d’un démon a bien sûr de redoutables conséquences et les choix désastreux vont donc s’accumuler rapidement. Dans le même temps, votre peine est allégée et vos copines sorcières ont le droit de vous rendre visite pour venir se plaindre de leurs problèmes et vous demander de leur tirer les cartes.

Commence donc une boucle de gameplay sympathique où chaque tirage vous accorde des points de chacun des quatre éléments que vous pouvez ensuite utiliser pour créer de nouvelles cartes (appelés arcanes). À chaque fois, il vous faudra combiner visuellement trois éléments colorés et autant dire que j’ai passé pas mal de temps à rendre mon deck le plus esthétique possible. On enchaîne ensuite sur un nouveau tea time et c’est reparti. Quelques flashbacks vous permettent aussi de découvrir l’histoire humaine de Fortuna avant sa « sorcellerisation ».

Make Sorcellerie Great Again

Petit à petit, les discussions s’orientent vers l’élection d’une nouvelle sorcière en chef au sein de la loge, et vous voilà candidate contre vos ex-meilleures copines. Le gameplay évolue alors un peu puisque vous êtes en campagne et décidez à chaque cycle d’envoyer votre équipe en meeting pour convaincre certaines factions de sorcières, chercher des infos ou tout simplement dénigrer le programme (un peu bancal il est vrai) de vos opposantes.

Cette boucle-là m’a un peu moins enthousiasmée que la première partie, mais le temps passe néanmoins vite et les points de vue toujours variés parviennent à nous maintenir en haleine jusqu’au dénouement. Plusieurs fins sont possibles bien évidemment et je me suis autant amusée dans ma première partie plutôt sage que dans la seconde où j’ai fait volontairement les choix les plus égoïstes possibles.

Ensorcelée, je ne sais pas ce qui se passe

Vous l’aurez compris, le point fort de ce jeu est sa narration et ce n’est pas pour rien qu’il a été nominé à l’Independant Games Festival dans ce domaine. Chaque sorcière est nuancée, attachante, mémorable sans être une caricature et c’est un tour de force. Même la « grande méchante » a ses raisons et que dire d’Abramar, le plus sympathique de tous les démons primordiaux vidéoludiques ?

En conclusion, pas besoin d’être une féministe convaincue ou passionnée d’ésotérisme pour s’intéresser à ce jeu. The Cosmic Wheel Sisterhood s’adresse à tout le monde en racontant de manière nuancée une histoire touchante et qui résonne avec des problématiques de notre société. Mignon, attachant et envoutant, vous serez séduit par son originalité, son gameplay simple mais efficace et passerez quelques heures agréables avec Fortuna et ses amies.

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