Un cosy game qui vous ouvrira l’appétit
Rapide Critique
Duck Detective : The Secret Salami
Développeur
Happy Broccoli Games
Éditeur
Happy Broccoli Games
Date de Sortie
23 mai 2024
Prix de lancement
8,77 €
Testé sur
PC
Tout point and click policier qui commence sa présentation par un merveilleux jeu de mot (« dé-duck-tion » quand le héros est un canard détective, i.e. duck en anglais) a bien entendu mon attention. Est-ce que l’aventure de notre volatile inspecteur vaut le coup ?
Ce qui m’a cloué le bec
Doublages, BO et ambiance sonore en général sont très bons. L’ambiance si particulière du film noir est parfaitement retranscrite, tout en y ajoutant un humour loufoque et assez ubuesque (mention spéciale aux infos canardesques des écrans de chargement complètement perchées). Notre divorcé, pauvre et solitaire détective privé coche toutes les cases et la parodie fait souvent mouche. Duck Detective est plutôt sympa visuellement avec un look cartoonesque et des animaux anthropomorphes à mi-chemin entre Zootopie et Aggretsuko.
Le gameplay est minimaliste voire simpliste : on peut cliquer sur des objets ou parler à nos suspects pour deviner leur identité, ce qui permet ensuite d’interroger leurs collègues sur eux et de récolter de nouveaux indices. Chaque indice donne des mots utilisables dans nos déductions, ce qui débloque la suite du jeu. J’étais un peu sceptique de prime abord sur ce système assez lourd et linéaire (pourquoi il me faut absolument le nom de famille du suspect, un « Parlez-moi de Margaret, votre voisine de bureau que vous voyiez probablement 5 jours sur 7 depuis 10 ans… » ne permet-il pas aux interrogés de la reconnaitre ?) mais ça fait le job.
Ce qui ne casse pas trois pattes à un canard…
Décidément, je suis abonnée aux jeux courts : ici, il ne m’aura fallu que 119 minutes pour venir à bout du mystère des salamis. Peu de difficultés majeures, si ce n’est que j’ai un peu tourné en rond en plein ventre mou de l’histoire et que je ne suis pas sure d’avoir compris comment j’aurais dû deviner le code d’un coffre. À force d’essayer des combinaisons au hasard, je suis tombée sur la bonne et c’est tant mieux. Mis à part ce mystérieux passage, le mode de difficulté normal « Détective » est tout à fait solvable, inutile de passer au mode « Story » qui vous facilitera la tâche en surlignant en rouge les erreurs de vos dé-duck-tions.
Là où le bât blesse, c’est le scénario : que c’est prévisible ! Si je n’ai pas été bloquée par les déductions, c’est parce que chaque mobile et coupable se devine à des kilomètres pour n’importe quel personne ayant un jour zoné sur TMC devant Hercule Poirot ou Arabesque.
L’environnement du jeu (des bureaux d’une banalité affligeante) est assez peu stimulant et résoudre les conflits d’open space de la RATP locale ne passionne pas plus que ça. Je comprends bien que je ne peux pas demander un Agatha Christie à chaque jeu policier testé, mais un peu d’originalité ne ferait pas de mal… Dans un jeu où les plus grands enjeux sont de retrouver qui a volé un sandwich (on pense à toi Ross Geller) ou de coffrer des trafiquants en charcuterie, c’est difficile à avaler.
Enfin, ne canardons pas l’ambulance, je me suis amusée et si vous êtes comme moi fan de Philip Marlowe ou de Sam Spade, la parodie de film noir complétement barrée vous plaira. Sinon, vous risquez de vous retrouver un peu le bec dans l’eau.