Thirty Flights of Loving

Brendon Chung alias Blendo Games nous avait hallucinés avec son excellent Atom Zombie Smasher. Entre temps, il nous proposait le très court jeu Gravity Bone gratuitement sur son site officiel. Aujourd’hui, il lui offre une suite…
Un petit jeu au sens propre
Gravity Bone nous racontait l’histoire d’un espion devant effectuer deux missions, très courtes. Le style graphique était simple, les personnages avaient des têtes de cubes, tout cela dans le moteur de Quake 2. Le but ? Proposer une expérience de scénario et d’ambiance en un minimum de temps. L’idée fut bonne, le jeu aussi, ce qui en a découlé une belle communication autour de ce petit titre gratuit, original et décalé. Histoire de ne rien faire comme tout le monde, Brendon Chung a décidé d’en créer un autre sous le nom de Thirty Flights of Loving.
La durée de vie ? 15 minutes. Vous voilà prévenus. Difficile dans ces conditions de vous en expliquer le scénario, mais sachez qu’il est encore question d’une vue à la première personne. Vous ne contrôlez rien d’autres que les déplacements, la vue et quelques actions permettant seulement de faire évoluer l’histoire. Parlons-en d’ailleurs : elle vous propose deux trames, superposées, montées très rapidement avec des coupures violentes en plein jeu. Comme dans un fil à ellipse, vous allez passer d’un plan à l’autre sans aucun chargement. A vous et votre cerveau de rassembler les morceaux et de comprendre pourquoi ce découpage et présent et ce que veux nous raconter ce jeu.
On passe de scènes d’action avec un trio de bandits très bien organisés, à un groupe d’amis (les mêmes compères) faisant la fête sur le toit de son immeuble. Aucun rapport avec ces deux réalités alternatives ? Au début en tous les cas. Les deux mondes vont se rejoindre pour un bouquet final percutant (c’est le moins qu’on puisse dire).
Quid de l’intérêt d’une telle oeuvre ?
Après une scène de fin mémorable, le jeu nous transporte dans une galerie d’art ou tout le monde regarde, un verre de vin à la main, les oeuvres exposées. C’est ainsi que la fin du jeu et les crédits sont montrés au joueur, comme pour nous confirmer la volonté du développeur de proposer une sorte d’art vidéoludique sans grande prétention. Pour le coup, ça fonctionne : on passe quinze minutes à jurer sur son créateur en se demandant clairement ou il veut en venir et comment il peut avoir de telles idées, mais on ne s’ennuie pourtant pas une seule seconde.
C’est aussi ça, le jeu vidéo. Thirty Flights of Loving est une sorte d’oeuvre grand public qui peut montrer à tous ceux qui trouvent le milieu indépendant « pédant » qu’il ne s’agit pas de prouver quoi que ce soit, mais bien de seulement le mettre en évidence. Le jeu vidéo permet de raconter des choses comme aucun autre média et Blendo Games met sa pierre à l’édifice qui viendra une bonne fois pour toutes vérifier cela. C’est décalé, c’est amusant, c’est intéressant et de toute façon cela ne coute pas plus que 5 € l’expérience. Un peu cher pour vous ? Sachez que le jeu est livré avec Gravity Bone (son prédécesseur, donc) et des commentaires du développeur particulièrement sympathique autant pour les fans de technique que pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ses intentions. En clair, cela reste un bon investissement.

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