Puzzle Agent

En s’associant avec Graham Annable, Telltale a proposé un titre plus original que ses précédents Sam & Max. Depuis, il y a eu les Retour vers le Futur, les nombreux projets à venir et un Puzzle Agent 2. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet avec ce second épisode, retournons voir ce qu’il en était du premier opus
Puzzle Research Division
Dans une ambiance dessinée particulièrement saisissante d’originalité, l’univers de Nelston Tethers, agent du FBI pour la section des puzzles, s’introduit avec beaucoup de folie. Notre agent s’endors, cauchemarde d’un cosmonaute lui dessinant un étrange nom sur ses mots croisé : Scoggins. À son réveil, son patron l’appelle : une usine de gommes utilisées par la Maison Blanche vient d’arrêter mystérieusement sa production dans l’étrange village de… Scoggins.
Tout le jeu flirte avec l’étrangeté, l’irréalisme, la pure bande dessinée adulte et aux mille lectures. Puzzle Agent se dit inspiré de Lynch, de Kubrick, des frères Coen mais il possède surtout une identité propre. Folle, décalée, qui ne plaira pas à tout le monde, mais unique malgré tout. Alors bien entendu, pour accompagner ses animations saccadées et ses gros traits noirs, Puzzle Agent méritait un gameplay tout aussi différent.
On ne saura jamais si l’inspiration est directe, même si on imagine mal une telle coïncidence, mais Nelston Tethers : Puzzle Agent reprend trait pour trait le gameplay d’un Professeur Layton sur Nintendo DS. Tout au long d’un poin’t & click très simple, ultraguidé, nous racontant une histoire étoffée et passionnante, le joueur doit faire face à plusieurs énigmes. Des puzzles, de la logique, de la réflexion, des maths… deux longues heures de méninges à plein régime seront nécessaires pour voir le bout de cette étrange aventure faite de neige, d’un drôle de shérif, de nains de jardins dangereux et d’une usine qui cache bien des mystères. Passionnant !
Chaque énigme doit être validée une fois la solution trouvée. Il n’y a qu’en proposant une solution que le joueur saura si oui ou non, celle-ci est la bonne. En cas d’échec, on recommence. Il est possible d’acheter trois indices, de plus en plus explicites, avec des chewing-gums usagés en monnaie d’échange et à déceler dans les décors du jeu. Non, ce n’est pas une blague. Enfin, chaque énigme donne lieu à une évaluation prenant en compte vos échecs et les indices utilisés.
Anglophobes s’abstenir…
Non traduit en français, Puzzle Agent ne trouvera pas très facilement son public dans nos contrées. Les dialogues en anglais sont très compréhensibles, mais les énigmes demandent bien plus de réflexion. Ajoutez à la recherche de solution une compréhension moyenne et la nécessité de se concentrer davantage pour traduire le texte à l’écran, et vous découvrirez un jeu bien plus difficile d’accès à ceux qui n’ont pas pris « LV1 Anglais » dès la sixième.
Un mal pour un bien puisque finalement, la durée de vie est moindre et ceci permet de la gonfler un maximum. Les énigmes oscillent entre le très facile (les puzzles) et le vraiment complexe (j’ai encore le souvenir douloureux de chariots élévateurs à faire fonctionner au tour par tour, sans aucune faute possible).
Globalement on en a pour son argent et surtout, l’histoire est réellement saisissante malgré sa simplicité. Ce grain de folie donne à l’univers une ambiance unique et l’envie franche d’y retourner sans tarder. Puzzle Agent est donc clairement une bande dessinée interactive de qualité qui ne convaincra pas forcément tous les publics avides de grande aventure, mais propose une expérience de poin’t & click différente et rafraîchissante.

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