Deadlight

C’est la fin du monde tel que nous le connaissons. Un virus est apparu, a rendu la « vie » aux morts. Encore une fois, vous allez devoir survivre dans cette atmosphère à la mode, dans un jeu très « mature »…
Survivant, mais pour combien de temps ?
Randall Wayne est un survivant, cela ne fait aucun doute. Dans un monde en proie au chaos, où les zombies dominent, peu d’humains parviennent à se tenir à l’abri de l’horrible destin qui les attend. Randall a cependant un but : retrouve sa femme et sa fille pour parvenir à les protéger. Allant plus loin que vers ce simple objectif, le scénario de Deadlight est surtout ponctué de quelques rebondissements et parle aussi de l’homme, de sa bestialité et de ceux qui profitent tout de même de la situation pour prendre le pouvoir sur autrui.
C’est dans ce contexte très adulte, et la violence des situations et des dialogues ne viendra pas contredire ce fait, que le joueur doit évoluer. Dans une vue en 2.5D, dans un gameplay où il est principalement question de courir et de sauter au bon moment, Deadlight propose une immersion particulièrement intéressante. Via quelques idées de gameplays inspirés d’un Mirror’s Edge ou Canabalt, les développeurs proposent une histoire qui évoluera en fonction de votre maitrise du level-design. Vous allez donc avoir la possibilité de courir pour sauter plus loin, de vous accrocher de justesse aux bords de la plupart des plateformes où vous devez vous rendre, mais aussi atténuer votre chute avec une roulade histoire de ne pas perdre de temps et de vie dans un saut important et risqué. Tout cela, on connait déjà et Deadlight le fait plutôt bien. Seuls les rebonds d’un mur à l’autre son un peu compliqués par une prise en main pas toujours très fluide, la faute à un personnage volontairement « lourdaud  » qui force au réalisme, mais trouve ici sa petite faille. Pas bien grave.
Horribles combats
Ce qui est davantage ennuyant, ce sont les confrontations avec les ennemis. En mêlée, vous pouvez la plupart du temps vous servir d’une hache pour découper vos adversaires zombifiés. Si vous vous faites attraper, vous perdez un point de vie (sur trois en début de jeu) et devez appuyer très rapidement sur la bonne touche pour vous débarrasser de votre agresseur. Mais comme dirait notre ex-ministre Brice Hortefeux : les zombies, quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. Et croyez-le ou non, il avait raison…
Si vous vous faites agripper avec un minimum de deux zombies autour de vous, vous pouvez abandonner. Les problèmes de collision sont très nombreux et cela mène à de véritables florilèges de bugs complètement énervants : personnage qui ne veut pas avancer, qui saute sur place sans parvenir à passer par dessus un zombie, une hache qui frappe dans le vent… On rencontre parfois un seul, souvent plusieurs de ces bugs à la fois. En clair, il va clairement falloir jouer la prudence lorsqu’il y a beaucoup d’ennemis, au détriment d’un level design parfois clairement bourrin. C’est frustrant, d’autant plus que les coups de hache le pistolet et le fusil à pompe qui nous sont proposés sont très bien réalisés : les coups ont de vrais impacts, point de vue sonore c’est réussi et de toute façon, un bon univers Zombie n’est absolument rien sans armes à feu faussement salvatrices.
Alors, on tente de contourner le problème : on saute par dessus les ennemis en course rapide, on tente de faire du Jump’n Run à tous les niveaux, ou bien on siffle pour les attirer à un endroit et jouer à saute-mouton sur tout le troupeau en un seul saut. Bref, les zombies deviennent rapidement sans aucun intérêt et seul reste ce passionnant et vraiment bien conçu level design basé sur les sauts, les plateformes à activer et les différentes analyses de l’environnement demandées par le joueur pour une bonne progression.
Deux heures et c’est bouclé !
L’histoire qui nous est racontée ne dure que deux petites heures. Pour ma part, j’ai terminé le jeu en une partie d’une heure et quarante-cinq minutes selon le temps indiqué dans le menu de sélection des niveaux (ajoutez-y les nombreuses morts). Les trois actes découpés en chapitres sont totalement différents en durée, mais surtout, il manque au jeu une grosse rejouabilité. Certains secrets sont à découvrir sur des cadavres ou dans des tiroirs (carte d’identité, page du journal personnel du joueur, etc.), mais sont très simples à dénicher. Dans cette même partie citée plus tôt, j’ai obtenu 85% des secrets du jeu. Imaginez… Avec la possibilité de recharger n’importe quel niveau et via le menu pause vous indiquant s’il vous manque ou non des secrets dans celui-ci, nul doute que vous ne passerez pas beaucoup de temps supplémentaire à tout trouver !
Trois petits « game & watch » totalement originaux et amusants sont à rechercher dans les niveaux du jeu. Ceux-ci sont bien réalisés, mais ne permettent pas non plus au jeu de jouir d’une durée de vie convenable. Vraiment, on touche ici au plus gros défaut de Deadlight qui peine à se renouveler. On s’ennuie terriblement dans un Acte 3 (heureusement très court) sabordé par une idée scénaristique sympathique mais pas au point. Enfin, il ne parvient pas à proposer des affrontements de qualité. Plutôt joli, bien doublé (en anglais), avec une histoire certes cousue de fil blanc, mais très adulte et intéressante, Deadlight est malgré tout une petite déception. Un de ces jeux qui aurait pu être tellement grand et se révèle finalement très décevant.
Il reste très intéressant pour les passionnés d’univers de Zombie, pour ceux qui aiment les Jump’n Run dans un monde apocalyptique et qui voudraient s’en faire un sur Xbox 360. Le genre n’est pas vraiment en ébullition sur le Xbox Live Arcade et c’est pourquoi Deadlight ne devrait avoir aucun mal à tirer son épingle du jeu. Mais impossible de crier au génie, ni même à la petite surprise sympathique. Ses défauts sont beaucoup trop importants pour cela.

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