Hyperdimension Neptunia Victory

Troisième épisode de la série de Idea Factory et Compile Heart, ce nouveau RPG très otaku débarque en Europe avec la nette intention de faire parler de lui chez sa cible favorite. Pour les joueurs par contre, l’accueil est tout autre et se fait dans la douleur. Non parce que sérieusement, des jeux pareils en 2013, c’est à peine croyable…

Un condensé du J-RPG énervant

Dans la dimension Gameindustri, plusieurs filles anorexiques aux bustes pourtant prohiminants sont des copies « humaines » de consoles connues. Ainsi, on a Neptune, Noire, Vert, Blanc, Plutia, Nepgear, Uni, les jumeaux Ram & Rom, Histoire (qui est la « bibliothécaire du jeu, évidemment), Peashy, Compa, IF, Rei Ryghts et autres noms en référence à des consoles, des termes vidéoludiques ou informatiques, pour jouer la parodie la plus simple à assimiler. Visuellement, chacun de ces personnages fait souvent référence à une console en particulier, comme Plutia et son look de Megadrive, Noire et ses couleurs de Playstation, sans oublier Vert qui est évidemment un personnage inspiré de la Xbox 360. Tout au long du jeu, vous aurez mille-et-une références à découvrir. C’est amusant, bien que très simpliste, mais ça ne fait pas un jeu pour autant.
Hyperdimension Neptunia Victory est très bavard et enchaîne les longs échanges de banalités entre filles stéréotypés à outrance, ce qui est des plus énervants. Certains jeux osent se révolutionner au pays du Soleil Levant, d’autres tentent l’approche « niaise » pour raconter une belle histoire (Atelier Ayesha récemment, mais aussi Eternal Sonata par exemple) mais malheureusement, il y a aussi un public très particulier pour ce genre de jeu « pot-pourri » qui ne sont jamais bons, mais toujours très référencés.
Du coup, on a le droit à des artworks ou les filles prennent leur douche ensemble et forcément, la mousse leur cache leurs parties intimes. Quand elles discutent, les poitrines rebondissent légèrement malgré des dessins entièrement en 2D et sans grande animation. C’est plus qu’énervant et ça ne s’arrête pas qu’à cet aspect très femme-objet du sexe féminin, cela se poursuit aussi artistiquement parlant.

Mal de crâne garanti !

L’univers sonore est infâme, que ce soit en japonais ou en anglais. À la limite, les voix niaises, on s’y fait allègrement. Le pire, ce sont les musiques… abominables, clichées, carrément fan-service, sorte de publicité géante pour l’univers Otaku et malheureusement pour l’aura du monsieur, elles sont composées par le groupe de Nobuo Uematsu (Final Fantasy) : Earthbound Papas. Je vous jure que vous allez vouloir lui demander pourquoi il a commis un tel crime et que vous y jouerez sans aucun doute le son au minimum, tant c’est insupportable.
Visuellement par contre, c’est assez correct. Bon évidemment, les passages en 2D en ville où on enchaîne les dialogues et les quêtes ne demandent pas un travail de réalisation colossal, mais les explorations de zones sont entièrement en 3D. La caméra est trop souple, on peine un peu à contrôler de façon fluide un personnage qui avance de façon totalement illogique dans son univers, qui fait un petit cri de joie à chaque fois qu’on appuie sur le bouton de saut, même chose lorsque l’on attaque en avance un ennemi visible dans ce monde, mais on s’y fait. C’est correct, même si votre PlayStation 3 vous demandera sérieusement de lui proposer des jeux un peut plus gourmands histoire qu’elles ne s’endorment pas le processeur en cours de route.
Niveau baston, c’est du tour par tour assez classique ou vous dirigez vos personnages vers un ennemi sur le terrain avant de lui lancer une suite de coups qui consomment chacun un certain nombre de points d’action. Plutôt que d’enchainer les petites attaques, vous pouvez en faire une grosse et deux moyennes ou tout simplement faire éclater votre jauge spéciale pour balancer un énorme coup à la figure de votre adversaire. Honnêtement, les combats sont excessivement répétitifs et simples à comprendre, mais sont finalement les meilleurs moments à passer sur ce Hyperdimension Neptunia V.
Tout cela se réunit alors dans un principe très simple à base de cartes du monde. Vous passez voir un événement « dialogues », allez dans votre QG pour y récupérer des quêtes sans grande importance (battre X ennemis, ramasser X objets), les validez, gagnez de l’expérience et débloquez d’autres événements de dialogues. On pourrait enlever les scènes de combats pour obtenir un parfait film d’animation, si ce n’est pour les combats contre les Boss ou déjà, on a davantage de défi (même si on est loin d’une difficulté digne d’un RPG Japonais de renom). Vous aurez des défis annexes tels que des défis sur l’histoire du jeu (tant pis pour ceux qui passent honteusement les dialogues interminables, certains durant presque trente minutes entières) ou du crafting vous demandant de récolter des objets pour en créer d’autres plus utiles, comme de l’équipement pour vos filles combatives ou des potions de soin.

Un scénario qui creuse…

À force, il sera d’un manque de profondeur abyssal, surtout parce qu’il propose des revirements de situation à chaque heure juste pour dire « allez, continue de jouer maintenant que t’as vu les filles s’amuser dans leur chambre, dans leur bain… Qui sait ce qui t’attend ensuite ? ». Et si vous vous en fichez, alors on vous forcera aussi à la découverte avec la tonne de personnages parodiant des héros connus du jeu vidéo. On peut toutefois avoir un relent de chips Doritos en voyant que Famitsu et sa mascotte sont eux totalement présents dans le jeu, de façon très officielle.
Au final, on obtient une durée de vie « sympathique » mais je vous avoue sans mal que ce fut une véritable torture d’y jouer et d’aller jusqu’au bout de l’aventure. Qui va bien vouloir acheter ce genre de jeu en Europe ? Car l’artistique intéressant et très déluré de l’animation japonaise ne pose aucun problème tant elle a prouvé à plusieurs reprises qu’elle se mariait magnifiquement bien à des univers sérieux, adultes et passionnants. Point de vue humour aussi on peut en avoir pour son argent (citons Ichigo 100% pour les plus sympathiques). Mais ici, tout est tourné autour d’une seule chose : la rencontre physique entre les consoles et des filles. Vous comprenez le lien ?
Clairement, c’est aussi un choc des cultures qui me force à parler de la sorte. Il est évident que si le jeu est un pur produit commercial, il n’a pas pour vocation d’entraîner les jeunes japonais à être des otakus ou autres bêtises que les journalistes aiment à déclarer à tout bout de champ. Il est seulement un produit de demande, d’une certaine branche de joueurs très présente au Japon. Dans nos contrées, par contre, ce titre va passer complètement inaperçu et son manque de qualité en fera peut-être même une déception pour ceux qui aiment l’ambiance si particulière du titre qui m’a réellement donné le mal de crâne du siècle. Tout ça pour en dire du mal, quelle perte de temps ! À moins que moi aussi, je sois finalement tombé dans le piège des découvertes à la pelle au milieu d’un RPG très basique et sans intérêt ? Damned !

0 réflexion au sujet de « Hyperdimension Neptunia Victory »

  1. Je te trouve un tantinet dur avec ce jeu. Alors oui, je n’y ai pas encore touché mais le principe justement de parodier le marché du jeu vidéo avait retenu mon attention, comme Segagaga m’avait fasciné a l’époque de sa sortie. J’ai d’ailleurs acheté les trois Neptunia, mais je ne les ais pas encore fait. J’attends un peu, car je sais que c’est très particulier et que le Fan service dégoulinant coule a flots.

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  2. Bonjour,
    Moi aussi, je trouve cette critique un peu dur. Cela étant dit, ce J-RPG est loin de faire l’unanimité auprès des joueurs. Il faut vraiment aimer l’humour japonais et le style manga.

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