Sayonara Umihara Kawase

En ce moment, toute la presse est en crise à cause de journalistes qui acceptent de rédiger des tests dans de mauvaises conditions. On parle de rendez vous à l’hôtel, avec des éditeurs, de chips de marque rimant avec Rastapopoulos et autres sodas qui riment avec petits filous. En tant que rédacteur occasionnel pour ce site, il m’apparaît opportun de vous décrire donc les conditions d’écriture de ce test.

Sophisme

Je suis actuellement assis, à écouter en boucle l’OST de Phoenix Wright 5, en mangeant une salade de marque Sodebo que je qualifierais de « plutôt bonne ». (7/10) et en sirotant un Dr Pepper. Mon clavier est un Logitech, tout comme ma souris, mon PC tourne sous Windows 7 et ce texte est écrit avec Microsoft Office Word 2010. Ma connexion Internet est chez Bouygues Telecom. (Raison pour laquelle je ne teste jamais les jeux de construction comme Lego). En espérant vous avoir retiré cher lecteur tout doute, nous pouvons donc commencer ce test par une affirmation forte : Les chats c’est cool. Le jeu vidéo Rez est cool. Donc Rez est un chat.

Ceci, chère lectrice, cher lecteur, est ce qu’on appelle un sophisme. Un raisonnement par l’absurde qui consiste à affirmer comme vrai ou sérieux la conclusion pseudo-logique résultant de 2 propositions irréfutables. (Et si il y a parmi vous des gens tentés de réfuter, je leur envoie le chef en lui disant que vous préférez lire Gameblog). Pour le jeu dont il va être question aujourd’hui, le sophisme posé lors de sa conception est le suivant : Les jeux de grappins c’est bien. Notre jeu est un jeu de grappins. Donc notre jeu est bien même si une bonne partie du développement a été réalisé par un stagiaire non payé dont personne n’a vérifié le boulot. *son de la boule noire de Motus*

Le grappiiiiin

D’ailleurs dès le départ le jeu sent un peu, beaucoup, à la folie voire passionnément la défaite car il ne trouve rien de mieux que d’afficher en plein écran du bas les gros BOOBS de l’héroïne. C’est toujours agréable d’être pris pour un pénis à bras mais passons. « Sayonara Umihara Kawase » est un petit jeu d’adieu à une héroïne…. dont on a jamais entendu parler en Europe car ses productions précédentes n’ont hélas jamais passé les frontières du Japon. C’est pas trop grave en soi vu que le scénario du jeu se résume… à rien : vous incarnez au choix l’héroïne à gros boobs, la loli ou la lycéenne de service toutes aussi mal modélisées en 3D les unes que les autres et vous devez atteindre la fin du niveau en vous servant de cet objet qui fait mouiller le pantalon de sport des Indiana Jones en herbe à savoir votre grapin.

Or, ce qui aurait pu être un agréable jeu de plates-formes, contrairement à l’héroïne trolololo…. (NDR : L’ensemble de la rédaction de Game Side Story se désolidarise de ce jeu de mots) , se retrouve plombé par un gigantesque problème qui est tellement central et frustrant que je vais l’écrire en caps locks : LA GESTION DU GRAPPIN EST COMPLETEMENT NULLE. Pour faire simple, le grappin sort systématiquement en retard car ce dernier attend d’être complètement rembobiné pour ressortir ce qui rend le centre du gameplay, qui aurait dû être facile d’accès, totalement ennuyeux voire aléatoire. Chaque saut avec le grappin devient presque un calcul et il n’est pas rare de réussir certains passages par pure chance. D’autant que la balance de vos personnages qui sert normalement à vous déplacer en l’air est là aussi ratée et bien souvent aléatoire. Impossible donc de faire concrètement ce qu’on veut ce qui pour un jeu de grappin rend l’ensemble très très frustrant.

Challenge involontaire

D’un jeu qui se voulait aussi frais qu’une ballade en forêt au printemps, on se retrouve avec un concept de challenge involontaire étrangement addictif pour peu qu’on soit un peu maso vidéoludiquement parlant. On tente alors de passer outre les stupidités du jeu ; obligation de revenir à la map à chaque mort, menus anti-ergonomiques au possible et autres options cachées (il faut en cocher une pour activer le déplacement au joystick qui est par défaut désactivé !) ; pour revenir terminer à 100% des niveaux qui s’ingénient à cacher des bonus dans des endroits bien casse-couilles.

Cette critique peut paraître un brin violente car « Sayonara Umihara Kawase » est loin d’être un scandale pour un petit jeu mais ce foirage central et cette fainéantise d’ensemble dans ses finitions en font un jeu qu’on a sincèrement envie de basher pour évacuer la frustration d’une nouvelle mauvaise surprise. Par exemple, le fait de découvrir que de jouer avec la gamine apporte des check points non déclenchés par les autres. Mais malgré tout, on y revient pendant un petit moment juste pour se dire qu’on ne s’est pas laissé abattre par l’insipidité du background sonore et graphique, par le gameplay frustrant ou par un boss de fin un brin ridicule.

« Sayonara Umihara Kawase » n’est pas un bon jeu, c’est un pur ratage où l’on sent fortement la désagréable odeur du bâclage en règle. Certes, le petit budget probable du jeu peut expliquer son absence de background intéressant ou le côté cheap de la réalisation mais rien ne peut justifier un tel foirage dans la gestion du grappin, élément pourtant central du jeu, rien ne peut expliquer l’anti-ergonomie totale ou l’absence d’indications simples et pourtant importantes. Finalement la seule chose qui pourra vous faire rester jouer à ce jeu, c’est votre propre fierté de ne pas vous laisser battre par lui et les bâtons qu’il vous met dans les roues. Jouer sur l’ego du joueur n’est jamais un mauvais pari mais c’est bien le dernier truc qui peut sauver ce jeu. Allez sayonara Umihara Kawase, on t’oubliera hélas assez vite.

3 réflexions au sujet de “Sayonara Umihara Kawase”

  1. Test complètement foireux, ce jeu est plutôt destiné à une niche qui aime le challenge relevé, de plus cette série est à la base pas loin du jeu indépendant, donc on repassera sur le background ou la mocheté comme points négatifs…
    Le gameplay est loin d’être raté, il demande juste une belle maîtrise (la marge de progression est importante). Seul l’ergonomie me paraît effectivement discutable.

    Amateurisme quand tu nous tiens…

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    • L’amateurisme n’a rien à voir avec le fait d’avoir un point de vue totalement opposé. Il est bien plus intelligent de dire « voilà pourquoi je ne suis pas d’accord » surtout que ton commentaire, au fond, est intéressant. Dommage.

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    • Quelques réponses :

      – Le fait que ce soit un jeu indé ou pas, à petit budget ou pas sont des éléments de contexte mais ça ne peut servir lieu d’excuses. Au final, on critique ce qu’on a devant les yeux et dans les oreilles.

      – Je maintiens que si, de mon point de vue, le gameplay est raté. Je parle pas du fait qu’il soit pas accessible dès le début, ce qui n’est pas un défaut en soit, mais bien de sa logique propre que je décris dans le test et que je n’apprécie pas. Libre à toi de penser le contraire bien sûr.

      Après, si ce jeu t’éclate, c’est le principal non ? 🙂

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