Shantae : Risky's Revenge Director's Cut

Sorti auparavant sur DsiWare (même pas en boite) le second jeu de la franchise Shantae, une des rares créations de WayForward à venir d’eux et pas d’une licence connue, se fraie un chemin sur nos bécanes en attendant un prochain jeu tout en haute définition…

Génie vidéoludique

Shantae est un génie qui, depuis qu’elle est sortie de sa lampe, a sauvé la ville de Scuttle de la tentative d’invasion de Risky Boots. Malheureusement, cette dernière revient semer la pagaille, ce qui vaut à Shantae d’être bannie de la ville en tant que gardien. Pour revenir à son poste et se faire aimer de nouveau par ces anciens protégés, elle décide de partir à l’aventure et de se battre contre Risky Boots pour s’en débarrasser une bonne fois pour toutes.
Auparavant sorti sur DsiWare et faisant suite à un jeu Game Boy Color, Shantae : Risky’s Revenge n’a absolument rien d’un jeu connu. Pourtant, fort de ses qualités visuelles pour l’époque, ce titre de WayForward a connu un beau succès d’estime sur son support pourtant peu apprécié dans une aire ou la possession physique était encore trop à la mode. C’est pourquoi ce titre a le droit à une ressortie sur Steam. Cependant, ne criez pas victoire tout de suite : le jeu n’est absolument pas en HD, ni en 16/9eme, mais garde bien son écran d’origine et ses pixels grossiers. Tout est juste étiré de façon à ne pas être trop baveux (on passe quand même de l’écran d’une Nintendo DS à nos écrans de PC) et cela fonctionne, mais fait le strict minimum. Seuls les menus sont en haute définition.

Du pixel sinon rien…

Tout en pixels, disais-je. WayForward est connu pour ses pixels d’exception, qu’ils transforment de plus en plus en un lissage merveilleux et une 2D efficace (Duck Tales). Ce Shantae fait assez honneur à ce style graphique tant les animations sont détaillées. Seul petit défaut : les déplacements sont un poil rigide et les attaques, peu rapides. Les HitBox sont aussi sans pitié et il va falloir apprendre de ses erreurs pour progresser. En gros vous frappez, avec vos cheveux, des ennemis qui vous lâchent de l’argent, des cœurs (de la vie) ou des potions (de la magie). Vous pouvez, au fur et a mesure de vos achats chez un marchand de compétences, lancer quelques sorts à faire évoluer via des jarres magiques que vous trouverez pendant votre aventure. En plus de cela, un bouton vous permet de danser : si vous le lâchez à un certain pas de danse (orientale) et que vous possédez le pouvoir adéquat, vous pouvez vous transformer. En singe, en éléphant et en d’autres formes bien plus cocasses encore.
Ces transformations vous permettent de débloquer des chemins auparavant impossibles à parcourir : le singe peut grimper au mur, l’éléphant peut casser des blocs de pierres, etc. On est en plein Castlevania/Metroid ou les aller-retours sont excessivement présent, beaucoup trop même, ce qui est sans aucun doute pensé pour un jeu sur consoles portables ou les parties sont rapides et ou la durée de vie se doit d’être un poil allongée de façon artificielle. Néanmoins, on débloque rapidement quelques téléporteurs nous permettant de nous rendre d’un point à un autre d’une carte d’ailleurs très peu lisible.En plus de tout cela, il y a des Boss : bien pensés et aux dialogues à mourir de rire.
C’est l’ancêtre d’un Shovel Knight (conçu par d’anciens de Way Forward ayant quitté le navire, ce n’est donc pas un hasard) et cela se ressent fortement : c’est ce que sait faire de mieux le studio dès qu’on lui donne un univers à retranscrire en 2D et ce Shantae, s’il n’est pas exempt de défauts de rythme dû à son ancienne plateforme de sortie, n’en est pas moins une belle bouffée d’air frais et un Metroidvania de bonne facture. Il faut juste savoir le replacer dans son contexte de sortie.

Et les femmes, dans tout cela ?

Un univers passionnant, une aventure qui ne se prend pas au sérieux (mais uniquement disponible en anglais), des transformations amusantes… Seul bémol pour les joueuses : l’apparence des personnages féminins, dont notre héroïne, qui en artworks peut faire bondir les cœurs les plus féministes. Et sur le papier, ils auront raison : poitrine abusées, vêtements peu protecteurs, quelques poses suggestives… Sauf que dans tout jeu WayForward (Double Dragon Neon principalement), les femmes sont utilisées sous forme de clichés pour que ces derniers soit mieux cassés au fil de la progression. D’accord, Shantae remonte son haut lorsqu’on ne bouge pas la manette… Mais rapidement, elle sera une vraie héroïne, forte, pleine de volonté, adorée, courageuse, amusante, avec beaucoup de repartie. Et elle EST un héros, un héros cliché, mais sous sa forme féminine.
Certains me diront que d’autres personnages sont des clichés ambulant, fragiles, qui craquent devant des petits chiots et font la cuisine : mais là aussi, c’est vraiment pour casser ce cliché que WayForward semble nous proposer ce personnage. Il est possible de tuer le chiot dans une scène complètement bête et les dialogues avec cette amie de l’héroine montre la stupidité de ce moment. A coté de cela, absolument tous les personnages masculins du jeu font de la figuration et sont de parfaits crétins du début à la fin du jeu.
En tant que testeur masculin, évidemment, tout cela me choque sûrement « moins » que si j’étais une joueuse et je manque sans aucun doute d’objectivité (même si je devrais me sentir blessé par les personnages masculins crétins, si tant est qu’il ne m’ait pas été servi de forts soldats guerriers beaux gosses pendant des années vidéoludiques durant), mais globalement Shantae sert davantage les héroïnes féminines qu’il ne les dessert et il semblerait que la suite des aventures soit encore plus intéressante encore. On attend donc le troisième épisode (bientôt lui aussi en Upscale) et un quatrième kickstarté (totalement en HD) avec impatience !

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