Civilization : Beyond Earth

On ne le présente plus : à chaque nouvel opus, les questionnements sont les mêmes. Est-ce qu’il sera plus complet ? Retrouvera-t-on les options que l’on adorait dans les anciens ? Et visuellement, c’est travaillé ? Et l’intelligence artificielle, elle a progressé ? Mieux encore : ce nouveau Civilization s’inspire de son plus génial opus, le magnifique Alpha Centauri. Mais finalement, au-delà de l’univers, Beyond Earth parvient-il à se démarquer du cinquième jeu ?

Endless Space

La Terre est finie. Usée jusqu’à la moelle, la planète bleue a perdu face à l’humain. Celui-ci ne se laisse pourtant pas décourager et part à la conquête d’une nouvelle planète. Ce Civilization a cette particularité incroyable de devoir tout inventer, des aliens à découvrir jusqu’aux races de ce futur pas si lointain du nôtre (600 ans) qui présente quelques camps intéressants : la Franco-Ibérie, La Coopérative Pan-Asiatique, une corporation Américaine, l’union des peuples Africains, le Brésil, la Fédération Slave, etc. 8 camps sont proposés : c’est peu, mais c’est bien pensé (en attendant les extensions).
Chaque camp possède évidemment sa particularité. Une production plus rapide, davantage de nourriture, des villes qui évoluent à une plus grande échelle, des technologies gratuites… Clairement, Civilization : Beyond Earth ne se démarque pas beaucoup de Civilization V. Cela se joue toujours au tour par tour, il est toujours question d’automatiser les routes et les constructions de ressources à vos « paysans » (ici des engins de construction futuristes) et de demander à vos explorateurs de parcourir le monde.
Plutôt qu’un simple colon, vous avez un vaisseau de transport qui débarque au beau milieu de nulle part et se transforme en ville. Une capitale, pour être exact. Celle de votre nouvelle société. D’autres vaisseaux de transports, ceux des autres camps, apparaîtront les tours suivants. Le nombre de potentiels concurrents/amis dépend de la taille de la carte sélectionnée.
Cette dernière peut, comme toujours, prendre plusieurs formes : un seul bloc de terre entouré d’eau, quelque chose de plus « classique » ressemblant à notre Terre, des petites îles, beaucoup d’eau, tout peut être choisi… Même la qualité des sols, vous demandant de dépendre des rares ressources que vous pourrez stocker. Mais pour ceux qui aiment les 4X du moment, les Endless Space et autres titres un peu plus obscurs du genre se déroulant en pleine science-fiction, il faut préciser une chose : dans Beyond Earth, vous débarquez sur une nouvelle Terre et puis c’est tout. Pas d’exploration spatiale, pas de différentes planètes à coloniser : une partie représente une seule planète.

Colonisation avant tout

C’est la grande déception de ce titre : on reste quand même sur le plancher des vaches et rien d’ampleur ne vient rendre Beyond Earth plus ample que Civilization V. Les premiers tours, on sent clairement que ce n’est qu’un « mod » du jeu de base dans un monde plus futuriste. Et puis viennent les aliens environnants, toujours les mêmes quel que soit la partie (ça aussi, c’est un peu dommage !), qui sont clairement les maîtres des lieux. Ils sont chez eux et vous allez les déranger, les déloger voir, les exterminer. A moins que vous ne choisissiez une autre voie ? Et c’est là l’une des principales originalités du titre : le choix de votre direction morale.
La pureté ? Vous adorez votre Terre d’avant et allez tout faire pour que cette nouvelle planète lui ressemble, quitte à exterminer ses habitants d’origine. La suprématie ? L’indépendance de la race humaine, sans inspiration mais avec un ego surdimensionné. A moins que vous ne choisissiez l’harmonie ? Vous décidez alors de faire avec les règles de cette nouvelle planète et de vous y adapter. Dans les trois cas, vous débloquant au fur et a mesure des tours qui passent quelques originalités technologiques et surtout des changements radicaux dans l’évolution visuelle de votre cité et de vos unités, vous devrez apprendre à faire avec votre nouvelle planête et ses très hostiles habitants aliens.
C’est là qu’est le cœur du plaisir de jeu de ce nouveau titre : apprendre de l’Alien, son comportement, ses déplacements, ses différentes unités allant des simples soldats aux scorpions bombardiers en passant par des vers des sables géants et destructeurs. Vous devrez attaquer leurs nids pour les réduire au silence (et allez vers un génocide brutal si vous vous y prenez bien), mais vous pouvez aussi essayer de supporter leurs attaques plutôt aléatoires jusqu’à débloquer des technologie et une Harmonie suffisante pour en faire des « alliés » ? Tout est possible mais quoi qu’il en soit, c’est passionnant, stressant, amusant. Les tours prennent beaucoup d’importance, les explorateurs sont bien plus mis en danger que dans Civilization V et voir vos unités armées se transformer en xénomorphes polyvalents, ça n’a pas de prix.

Nos amis les bêtes Aliens

Que vous décidiez de jouer une brute, un colonisateur ou un amoureux de la nature, dans les trois cas vous allez en baver face à l’invasion Alien. Puis viendra la diplomatie avec les clans alentours, qui ne veulent pas que vous creusiez prés des vieux temples ancestraux que vous trouvez près de leurs frontières (pourtant, cela rapporte pas mal de ressources !) ou qui viendront geindre que vous ne les aidez pas en temps de famine. Bref, la diplomatie est la même, en un tout petit peu plus évolué en termes de phrases disponibles lors des discussions. Les échanges sont toutefois toujours aussi énervants et déséquilibrés, l’intelligence artificielle n’étant jamais très généreuse sauf d’un bug colossal (ou d’une faillite globale). Un conseil : encaissez un maximum d’énergie dans vos centrales, histoire de pouvoir en revendre à qui en désire.
Autre idée, repiqués sur l’une des extensions de Civilization V : l’espionnage. Cette fois, l’une des nombreuses options du véritable capharnaüm qu’est l’arbre technologique du jeu vous permettra de créer un bâtiment des opérations secrètes. Vous pourrez envoyer des agents dans les camps ennemis pour y pomper de l’énergie, de la science, piquer des technologies et bien de plus grandes choses encore, ou rester au bercail et jouer la carte du contre-espionnage pour garder vos trouvailles pour vous. C’est là aussi un moment passionnant du jeu, qui fonctionne plutôt bien et qui permet de s’offrir, avec un peu de jugeote, un arbre technologique bien fourni à moindre frais et nombre de tours.

Civilization V.V

Il manque plein de choses dans ce test, mais rien qui ne soit vraiment révolutionnaire pour quiconque a déjà joué à Civilization V. Reste que les premières heures de Beyond Earth sont les meilleures, suivies d’un grand sentiment de déjà-vu persistant et qui ne vous lâchera plus. Effectivement, c’est amusant, les aliens sont géniaux à découvrir, ils permettent un jeu beaucoup plus nerveux et des objectifs très différents d’un tour à l’autre, mais on reste en territoire connu. C’est Civilization V dans les étoiles, sans qu’il ne parvienne à culminer. Pour l’instant… Car on sait a quel point une extension de chez Firaxis peut tout changer à l’intérêt que l’on porte à leurs jeux.
Si c’est votre premier jeu de la série (ou le premier depuis longtemps) et que le thème vous plait, sautez dessus sans hésiter. Si par contre vous adorez le cinquième opus et étiez encore en train d’y jouer à la sortie de ce dernier titre, alors vous pouvez patienter. Juste pour voir ce qu’il va devenir avec les mods et les probables extensions officielles à venir. C’est un très bon jeu mais il est juste beaucoup trop identique, dans le fond, à son prédécesseur. On lui a demandé la lune, il nous a juste donné de quoi la contempler de plus près…

0 réflexion au sujet de « Civilization : Beyond Earth »

  1. C’est très intéressant cette notion de morale dans la mise en place de sa civilisation. Ca a toujours un peu manqué, cet aspect-là, alors qu’on pouvait (dans les anciens opus du moins, j’ai pas fait les tous derniers) passer d’un régime politique à un autre sans que ça change quoi que ce soit en dehors des caractéristiques de production.

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