Moonlighter

Premier titre du studio espagnol Digital Sun Games, Moonlighter avait déjà conquis le cœur de nombreux joueurs lors de sa campagne kickstarter puisqu’elle s’était terminée à un peu moins de 135.000$ pour 40.000$ demandés. Il faut dire que les visuels et le principe du jeu faisaient envie : alterner entre exploration de donjons et vente d’artefacts dans sa boutique.



Jour, nuit, jour, nuit…

Nous dirigeons Will, un jeune marchand vivant à Rynoka, un village plutôt paisible situé à proximité de cinq mystérieuses portes. Certains aventuriers s’y sont rendus, notamment notre grand-père, mais aucun n’est parvenu au bout et peu sont ressortis vivants.

Malgré tout, ces cinq donjons exercent une réelle fascination sur notre héros et il décide un beau jour de suivre les traces de son aïeul. Le jeu alternera à partir de là en permanence entre deux phases : la journée vous vous occuperez de Moonlighter votre magasin et la nuit vous arpenterez les donjons en quêtes de trésors.

Le premier donjon vous permettra d’apprendre les bases du combat. Will dispose d’une attaque rapide, d’une attaque lente mais puissante que vous devrez charger ainsi que d’une roulade le rendant temporairement invincible et permettant de franchir les précipices. Le héros répond bien et le gameplay à l’épée se rapproche très fortement de ce qu’on peut trouver dans un vieux Zelda.

Les ennemis sont assez variés et il faudra apprendre leurs patterns si vous ne voulez pas vous faire expulser trop rapidement. La plupart des monstres lâchent des trésors à leur mort (barres de métal, feuilles, poudre…) et certaines salles comporteront également un coffre bien garni.

Vous rencontrerez très rapidement un problème de place. Votre personnage peut porter cinq objets sur lui (qui sont conservés même en cas de mort) ainsi que quinze autres dans son sac à dos (perdus en cas de mort). Vous devrez donc réfléchir à agencer au mieux votre inventaire suivant le prix de revente de vos trouvailles. Pour vous aider un peu, vous trouverez dans le carnet de bord le classement des objets par ordre de rareté avec une estimation des plus et moins précieux, à vous d’en déduire le reste.

Pour complexifier encore un peu la tâche, certains auront des affixes (détruit l’objet situé à sa gauche lorsque vous rentrez en ville, se place uniquement tout à gauche ou tout à droite, se brise si vous encaissez trop de coups, etc.). Très rapidement Moonlighter se transformera en mini puzzle game où il faudra optimiser au mieux le placement des objets pour espérer rapporter un maximum d’objets de valeur. Heureusement, avec un peu d’habitude, cette étape deviendra une simple formalité et vous saurez quelles sont les ressources rares à privilégier et vous verrez d’un simple coup d’oeil les propriétés spéciales de chaque objet.

Votre première descente s’achèvera probablement assez vite et pour ne pas tout perdre sur un malheureux combat, vous pourrez utiliser votre médaillon pour retourner en ville avec votre butin (oui ça coûte de l’argent, tout se paie dans ce jeu !). Vous serez alors téléporté à côté de votre boutique, en début de journée, juste à temps pour vendre tous vos trésors. Au départ le bâtiment sera assez petit avec quelques vitrines pour y exposer vos acquisitions. Vous pourrez l’agrandir par la suite pour bénéficier de présentoirs plus attractifs attirants de riches clients, décorer l’ensemble pour qu’il y ait plus de monde et que toutes ces personnes restent plus longtemps, etc.

Vous devrez au départ tâtonner pour fixer le prix de chaque objet et regarder la réaction des clients, représentée via quatre smileys : trop cher, pas très intéressant mais ça passe pour cette fois, parfait et yeah j’ai arnaqué le vendeur (ne faites pas comme moi sur la vidéo, je pensais que l’emote avec les yeux en pièces d’or était la mieux…). Tout sera conservé dans votre carnet et vous pourrez en permanence consulter les réactions déjà observées ainsi que la popularité d’une ressource.

Au fil du temps des voleurs apparaîtront, vous pourrez recevoir des commandes spécifiques de la part des villageois, employer une personne pour s’occuper de la boutique à votre place, placer de plus gros coffres pour stocker vos ressources, fabriquer un meilleur lit pour bénéficier de points de vie et d’armure supplémentaires en début de journée, etc. En plus de la boutique vous pourrez faire prospérer le village en y amenant un forgeron, une alchimiste, un second marchand, un banquier… c’est vraiment complet.



On y retourne ?

Au départ vous serez tenté de tout vendre, mais une fois le forgeron et l’alchimiste débloqués, vous pourrez améliorer votre équipement pour rouler sur les donjons. Le jeu propose cinq types d’armes différents : épée et bouclier (parfait pour un gameplay défensif), épée à deux mains (lente mais gros dégâts de zone), griffes (frappes rapides mais peu puissantes), lance (bonne portée et dégâts en ligne droite) et arc (pété surtout contre les boss). Vous pourrez porter deux armes à la fois, permettant de changer durant un combat pour vous adapter aux situations rencontrées.

Quatre tiers d’équipement sont disponibles, correspondant aux quatre donjons du jeu (golems, forêt, désert et techno). Il faudra pour chaque amélioration une grosse quantité d’or ainsi qu’une liste de composants à récupérer sur les monstres. Tout cet équipement se déclinera en deux variantes, une physique infligeant de lourds dégâts et l’autre élémentaire frappant un peu moins fort mais ajoutant des effets de feu, foudre, etc. Côté armure c’est la même chose avec trois pièces (casque, torse, bottes) à faire évoluer via des variantes plus ou moins résistantes et rapides.

L’alchimiste vous proposera toute une gamme de potions, de soin évidemment mais également d’autres plus originales permettant par exemple de révéler la carte d’un donjon lorsque vous entrez dedans. Elle pourra également enchanter votre équipement contre des cristaux et pas mal de pièces d’or. Ne négligez pas cette possibilité, les bonus sont plutôt violents.

Une fois tout ceci terminé, il sera temps de partir piller un nouveau donjon. S’ils sont générés aléatoirement, ils seront toujours composés de trois étages et un boss à la fin. Vous découvrirez au fil de vos descentes que certains salles spéciales servent de point de repère dans votre avancée. La fontaine permet de soigner le joueur, le campement abandonné offre des conseils ou des informations sur ce qu’il s’est réellement passé et d’où viennent ces portes mystérieuses, etc.

Vous débloquerez également un miroir permettant de vendre immédiatement des objets de votre inventaire (à un prix très bas bien évidemment) ainsi qu’un artefact ouvrant un portail de téléportation vers la ville (que vous pourrez reprendre en sens inverse pour continuer votre exploration, là où le médaillon met fin à votre session).

Les boss sont assez costauds et n’espérez pas arnaquer le jeu en vous y rendant avec votre inventaire plein à craquer de potions de vie, vous ne pourrez en utiliser « que » cinq durant les combats, il sera donc nécessaire d’apprendre toutes leurs attaques et maîtriser la roulade pour les esquiver au mieux. Ils lâcheront à leur mort les objets les plus précieux du donjon mais attention, une fois battu un gardien ne réapparaît pas. N’hésitez donc pas à vendre leurs ressources très cher car vous n’aurez pas de seconde chance.

Pour vous inciter à ne jamais ralentir, une sorte de monstre vert visqueux apparaîtra pour vous dégager du donjon si vous n’êtes pas parti à temps… il paraît même qu’il en existe un orange, mais chut !

La boucle de gameplay peut donc se résumer ainsi. Parcourir un donjon pour récupérer un maximum de ressources, retourner en ville pour les vendre dans la boutique, s’équiper et continuer jusqu’à avoir les deux armes et les trois pièces d’armure du niveau du donjon pour défier le boss puis passer au suivant.

Ca a l’air redondant dit comme ça mais je n’ai pas pourtant vu passer les quinze heures nécessaires à terminer l’aventure. Pour tout vous dire, s’il y avait eu des donjons supplémentaires je les aurais également parcourus avec plaisir, le feeling général du jeu est vraiment très bon.


Moonlighter faisait partie des jeux que j’attendais le plus cette année. Le principe d’alterner entre exploration et vente m’avait directement conquis et j’avais hâte d’y jouer. Au final c’est encore mieux que ce que je pensais. Le concept de base permet de rythmer l’aventure en laissant le temps au joueur de souffler et de mieux s’équiper avant de repartir au combat. Les interfaces sont bien pensées (même si j’aurais apprécié une touche de vente rapide via le miroir) et avec un peu d’habitude on réussit à faire rapidement le tri entre ce qu’il faut garder ou non et surtout comment le répartir au mieux entre personnage et sac. Graphiquement le titre est magnifique. Le pixel art est soigné, très bien animé et les musiques accompagnent parfaitement l’action. Niveau contenu c’est du tout bon également avec des donjons et monstres variés, de très nombreuses ressources à récupérer et il faudra compter une petite quinzaine d’heures pour franchir la cinquième porte et découvrir ce qui s’y cache. Attention, n’imaginez pas un titre à la Isaac, la rejouabilité est ici limitée car à moins de vouloir refaire le titre dans une difficulté supérieure ou avec des autres types d’armes vous revivrez exactement la même aventure. Pour ma part j’ai passé un excellent moment et je le referai probablement en entier en très difficile d’ici quelques temps, pour le simple plaisir de retourner à Rynoka.


Laisser un commentaire